Paracelse & les recettes de bonne femme.

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« A vous tous cœurs souffrants, malades et brisés, qui avez besoin d’amour, et qu’on n’aime pas en ce monde mauvais.
À vous exilés qui voyagez sur la terre sans y trouver une patrie, et qui pleurez en regardant le ciel. »
Alphonse-Louis Constant (1810-1875)

Présenter Paracelse pour un non-initié est une gageure, aussi nous ne risquons pas le ricanement en entreprenant cette tâche réservée aux initiés. Nous nous contentons de reproduire quelques textes sur ce grand personnage qui a provoqué tant de controverses : estimes et condamnations de son époque et au-delà.
Ces extraits qui suivent sont rassemblés en une sorte de compilation sans critère, au gré simplement de la documentation accessible et exploitable [1].

Pour commencer nous laissons la parole à Éliphas Lévi (1810-1875), un spécialiste grande figure de l’ésotérisme, non moins original et décrié par ses frères de foi catholique pour avoir publié un pamphlet jugé hérétique, blasphématoire… L’ouvrage fut saisi, l’auteur arrêté puis mis en prison, etc. Alphonse-Louis Constant alias Éliphas Lévi – son hiéronyme qui est la traduction en hébreu de son nom – continue son chemin : ayant rompu avec l’Église mais pas avec ses amis de foi, il plongeait dans l’étude de l’ésotérisme dont la magie ; initié pour un temps chez les francs-maçons il les quitta peu de temps après ; ayant la fibre anarchiste il était aussi révolutionnaire pour quelque temps avant de s’en éloigner après le soulèvement de 1948. Il l’a échappé belle : on a fusillé un individu en le prenant pour A-L Constant.

Mais là où il réussit le plus c’est tout de même les études ésotériques d’où découlèrent ses publications. Homme doué, il était aussi illustrateur d’Alexandre Dumas, et auteur d’autres tableaux commandés. Il a croisé sur son chemin Balzac, Hugo et Flora Tristan qui fut sa compagne de lutte. Il était aussi l’auteur d’une chanson satirique qui l’a amené en prison sous Napoléon III mais celui-ci le gracia après explications. Deux fois marié mais il termina sa vie seul dans un appartement rue de Sèvres à Paris.

1er extrait :

Que se passe-t-il donc dans le monde, et pourquoi les prêtres et les rois ont-ils frémi ? Quel pouvoir secret menace les tiares et les couronnes? Voilà quelques fous qui courent de pays en pays, et qui cachent, disent-ils, la pierre philosophale sous les haillons de leur misère. Ils peuvent changer la terre en or, et ils manquent d’asile et de pain. Leur front est ceint d’une auréole de gloire et d’un reflet d’ignominie. L’un a trouvé la science universelle, et ne sait comment mourir pour échapper aux tortures de son triomphe c’est le Majorcain Raymond Lulle. L’autre guérit par des remèdes fantastiques les maladies imaginaires, et donne d’avance un démenti formel au proverbe qui constate l’inefficacité d’un cautère sur une jambe de bois c’est le merveilleux Paracelse, toujours ivre et toujours lucide comme les héros de Rabelais.
Ici, c’est Guillaume Postel, qui écrit naïvement aux pères du concile de Trente parce qu’il a trouvé la doctrine absolue, cachée depuis le commencement du monde, et qu’il lui tarde de la leur faire partager. Le concile ne s’inquiète pas même du fou, ne daigne pas le condamner, et passe à l’examen des graves questions de la grâce efficace et de la grâce suffisante. Celui que nous voyons mourir pauvre et abandonné, c’est Cornélius Agrippa, le moins magicien de tous, et celui que le vulgaire s’obstine à prendre pour le plus sorcier, parce qu’il était quelquefois satirique et mystificateur. Quel secret tous ces hommes emportent-ils donc dans leur tombe ? Pourquoi les admire-t-on sans les connaître ? Pourquoi les condamne-t-on sans les entendre ? Vous demandez pourquoi ? Et pourquoi sont-ils initiés à ces terribles sciences occultes dont l’Église et la société ont peur ? Pourquoi savent-ils ce que les autres hommes ignorent? Pourquoi dissimulent-ils ce que chacun brûle de savoir? Pourquoi sont-ils investis d’un pouvoir terrible et inconnu? Les sciences occultes ! La magie voilà des mots qui vous disent tout et qui peuvent encore vous faire penser davantage ! De omni re scibili et quibusdam aliis (Au sujet de toute chose qui peut être connue et de quelques autres).
Qu’était-ce donc que la magie? Quelle était donc la puissance de ces hommes si persécutés et si fiers? Pourquoi, s’ils étaient si forts, n’ont-ils pas été vainqueurs de leurs ennemis ? Pourquoi, s’ils étaient insensés et faibles, leur faisait-on l’honneur de tant les craindre ? Existe-t-il une magie, existe-t-il une science occulte qui soit véritablement une puissance et qui opère des prodiges capables de faire concurrence aux miracles des religions autorisées ?
Isis
À ces deux questions principales nous répondrons par un mot et par un livre. Le livre sera la justification du mot, et ce mot le voici oui, il a existé et il existe encore une magie puissante et réelle; oui, tout ce que les légendes en ont dit était vrai; ici seulement, et contrairement à ce qui arrive d’ordinaire, les exagérations populaires n’étaient pas seulement à côté, mais au-dessous de la vérité.
Oui, il existe un secret formidable, dont la révélation a déjà renversé un monde, comme l’attestent les traditions religieuses de l’Égypte, résumées symboliquement par Moïse, au commencement de la Genèse. Ce secret constitue la science fatale du bien et du mal, et son résultat, lorsqu’on le divulgue, c’est la mort. Moïse le représente sous la figure d’un arbre-qui est au centre du Paradis terrestre, et qui est voisin, qui tient même par ses racines à l’arbre de vie; les quatre fleuves mystérieux prennent leur source au pied de cet arbre, qui est gardé par le glaive de feu et par les quatre formes du sphinx biblique, le Chérubin d’Ezéchiel. Ici je dois m’arrêter, et je crains déjà d’en avoir trop dit.

Texte extraits de : Éliphas Lévi, Dogme et rituel de la haute magie, tome 1, Paris, 1930, pp. 76-78. [ Il s’agit d’une réédition postérieure à la première qui remonte à 1856.]

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2è extrait :

Paracelse vécut presque autant qu’Agrippa, mais beaucoup moins qu’Augurelle. Cet homme célèbre était né en 1493 à Einsiedelen près de Zurich en Suisse, et se nommait Aureole-Philippe-Théophraste Bombast Paracelse. On a bien fait de le désigner par le seul mot de Paracelse. Hé, qui aurait eu le courage de retenir cette longue Litanie de noms. Jamais homme n’eut tant d’adversaires et ne fut si vivement censuré ; jamais homme n’eut tant de sectateurs et ne fut tant admiré. C’est la manière différente de considérer le même homme, qui produit des jugements si contraires.
Dès que Paracelse fut en état de travailler solidement, il donna dans la Médecine que cultivait son père; ce dernier néanmoins se disait homme de condition, parce qu’il se croyait fils naturel d’un Prince. Paracelse ne se contenta point des routes ordinaires de guérir les hommes ; il en imagina de nouveaux moyens. Les Œuvres d’Isaac le Hollandais lui tombèrent entre les mains ; il en fit usage, et travailla en conséquence.
C’est ce qui lui fit établir pour principes de tous les êtres, le soufre, le sel et le mercure ; ce qu’il expliquait à sa manière; car il ne faut pas croire, que s’écartant de la conduite des autres médecins, il daignât seulement les suivre dans leur manière de parler. Ce sont ces obscurités affectées, qui ont produit ces commentaires et ces divers dictionnaires, que l’on a formés sur les ouvrages; et malgré cela on a encore bien de la peine à les entendre.
Paracelse, après ses voyages, commença la pratique de la médecine à Zurich, d’où sa réputation le fit appeler à Basle ; mais une aventure singulière l’en fit sortir avec désagrément. Un chanoine de la Cathédrale était à l’extrémité; toute la médecine l’avait abandonné; Paracelse le vit et lui promit de lui faire recouvrer la santé. Il n’y eut sortes de promesse que ne lui fît le malade ; c’est l’usage ordinaire quand on est à l’extrémité ; ils convinrent de prix. Paracelse ne se servit que de deux pilules pour guérir le chanoine; ce dernier est à peine guéri, qu’il commence à contester l’honoraire du médecin ; la dispute dégénéra en une instance entre le médecin et le convalescent ; ce dernier trouvait qu’on l’avait guéri trop tôt; le procès est porté devant les magistrats de la ville, qui voyant que le médecin n’avait pas eu la précaution de faire languir le chanoine, et qu’il l’avait guéri presque en un instant, ne lui adjugèrent qu’un honoraire très modique. Paracelse s’en plaignit publiquement ; mais il ignorait deux choses également importantes; l’une, que pour satisfaire les malades, il ne faut leur procurer la santé que par degrés; ils ne sont pas contents d’une guérison subite ; l’autre, que les juges, quelque subalternes qu’ils soient, veulent quelquefois se donner le plaisir de commettre des injustices sans qu’on ait le droit de s’en plaindre.

On lui fit donc sentir que les magistrats étaient en colère contre lui, et qu’il ferait bien de quitter la Ville, pour n’être pas exposé de leur part à de nouvelles injustices : elles ne coûtent rien à ces sortes de gens, dès qu’ils ont une fois commencé. Il alla donc à Strasbourg ; il y resta peu, et se retira depuis à Salzbourg, où il mourut le 24 septembre 1541 en menant cependant une vie assez aisée. On fut étonné de voir mourir à 48 ans un homme, qui promettait des siècles entiers de vie à ceux qui s’adressaient à lui. Comme il avait donné dans la science hermétique, et qu’il se vantait de savoir la transmutation des métaux, il ne manqua pas de trouver des sectateurs ; il en eut deux célèbres, qui ne réussirent pas plus que lui. Adam Bodenstein était un homme trop dissipé et trop dérangé pour être le fidèle disciple d’un homme aussi exact et aussi laborieux que Paracelse; ainsi, sa mauvaise conduite et ses excès le firent mourir en 1577 n’ayant pas plus de 49 ans. Dorneus, qui était l’autre disciple, fut plus appliqué; mais en voulant expliquer et commenter son Maître, il ajouta de nouvelles obscurités à celles de Paracelse.

Extrait de :Histoire de la philosophie hermétique : accompagnée d’un catalogue raisonné des écrivains de cette science, pp. 279-284, Tome 1, Éditeur : chez Nyon père, Paris, 1744. Avec approbation et Privilège du Roy.
Le nom de l’auteur n’a pas été indiqué, pourtant c’est écrit à la première personne du singulier.

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3è extrait :

(…)
Passons à un autre fou (*), celui-ci s’appelle Théophraste-Auréole Bombast, et on le connaît dans le monde magique sous le nom célèbre de Paracelse.
Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit de ce maître dans notre Dogme et rituel de la haute magie, nous ajouterons seulement quelques remarques sur la médecine occulte dont Paracelse fut le rénovateur.
Cette médecine vraiment universelle repose sur une vaste théorie de la lumière, que les adeptes nomment l’or fluide ou potable. La lumière, cet agent créateur, dont les vibrations donnent à toutes choses le mouvement et la vie; la lumière latente dans l’éther universel, rayonnante autour des centres absorbants, qui s’étant saturés de lumière projettent à leur tour le mouvement et la vie, et forment ainsi des courants créateurs ; la lumière astralisée dans les astres, animalisée dans les animaux, humanisée dans les hommes ; la lumière qui végète dans les plantes, qui brille dans les métaux, qui produit toutes les formes de la nature, et les équilibre toutes par les lois de la sympathie universelle, c’est cette lumière qui produit les phénomènes du magnétisme devinés par Paracelse, c’est elle qui colore le sang en se dégageant de l’air aspiré et renvoyé par le soufflet hermétique des poumons ; le sang alors devient un véritable élixir de vie ou des globules vermeils et aimantés de lumière vivante nagent dans un fluide légèrement doré. Ces globules sont de véritables semences prêtes à prendre toutes les formes du monde dont le corps humain est l’abrégé, ils peuvent se subtiliser et se coaguler, renouvelant ainsi les esprits qui circulent dans les nerfs, et la chair qui s’affermit autour des os ; ils rayonnent au dehors ou plutôt en se spiritualisant ils se laissent entraîner par les courants de la lumière, et circulent dans le corps astral, ce corps intérieur et lumineux que l’imagination dilate chez les extatiques, en sorte que leur sang va quelquefois colorer à distance des objets que leur corps astral pénètre pour se les identifier. Nous démontrerons dans un ouvrage spécial sur la médecine occulte, tout ce que nous avançons ici, quelque étrange et quelque paradoxal que cela puisse paraître d’abord aux hommes de science. Telles étaient les bases de la médecine de Paracelse, il guérissait par sympathie de lumière, il appliquait les médicaments non au corps extérieur et matériel qui est tout passif, et qu’on peut même tailler et déchirer sans qu’il sente rien quand le corps astral se retire, mais à ce médium intérieur, à ce corps, principe des sensations dont il ravivait la quintessence par des quintessences sympathiques.
Ainsi, par exemple, il guérissait les blessures en appliquant de puissants réactifs au sang répandu dont il renvoyait vers le corps l’âme physique et la sève purifiée. Pour guérir un membre malade, il faisait un membre de cire auquel il attachait, par la puissance de sa volonté, le magnétisme du membre malade : il appliquait à cette cire le vitriol, le fer et le feu, et réagissait ainsi par imagination et la correspondance magnétique sur le malade lui- même dont ce membre de cire était devenu l’appendice et le supplément. Paracelse connaissait les mystères du sang, il savait pourquoi les prêtres de Baal, pour faire descendre le feu du ciel, se faisaient des incisions avec des couteaux ; il savait pourquoi les Orientaux qui veulent inspirer à une femme de l’amour physique, répandent leur sang devant elle ; il savait comment le sang répandu crie vengeance ou miséricorde et remplit I’air d’anges ou de démons. C’est le sang, en effet, qui est l’instrument des rêves, c’est lui qui fait abonder les images dans notre cerveau pendant le sommeil, car le sang est plein de lumière astrale. Les globules en sont bisexuels, aimantés et ferrés, sympathiques et répulsifs. De l’âme physique du sang, on peut faire sortir toutes les formes et toutes les images du monde… Lisons le récit d’un voyageur estimé :

« A Baroche, dit le voyageur Tavernier, les Anglais ont un fort beau logis, et je me souviens qu’y arrivant un jour, en arrivant d’Agra à Surate, avec le président des Anglais, il vint aussitôt des charlatans lui demander s’il voulait qu’ils lui montrassent quelques tours de leur métier : ce qu’il eut la curiosité de voir.
La première chose qu’ils firent fut d’allumer un grand feu, et de faire rougir des chaînes de fer dont ils s’entortillèrent le corps, faisant semblant qu’ils en ressentaient quelque douleur, mais n’en recevant au fond aucun dommage. Ensuite, ils prirent un petit morceau de bois, et, l’ayant planté en terre, ils demandèrent à quelqu’un de la compagnie quel fruit il voulait avoir. On leur dit que l’on souhaitait des mangues, et alors un de ces charlatans, se couvrant d’un linceul, s’accroupit contre terre jusqu’à cinq ou six reprises. – J’eus la curiosité de monter à une chambre pour voir d’en haut par une ouverture du linceul, ce que cet homme faisait, et j’aperçus que, se coupant la chair sous les aisselles avec un rasoir, il frottait de son sang le morceau de bois. A chaque fois qu’il se relevait, le bois croissait à vue d’œil, et, à la troisième, il en sortit des branches avec des bourgeons. À la quatrième fois, l’arbre fut couvert de feuilles, et, à la cinquième, on lui vit des fleurs.
Le président des Anglais avait alors son ministre avec lui, l’ayant mené à Amadabat pour baptiser un enfant du commandeur hollandais, et dont il avait été prié d’être le parrain; car il faut remarquer que les Hollandais ne tiennent point de ministres que dans les lieux ou ils ont ensemble des marchands et des soldats. Le ministre anglais avait protesté d’abord qu’il ne pouvait consentir que des Chrétiens assistassent à de semblables spectacles ; et des qu’il eut vu que, d’un morceau de bois sec, ces gens-là faisaient venir, en moins d’une demi-heure, un arbre de quatre ou cinq pieds de haut, avec des feuilles et des fleurs comme au printemps, il se mit en devoir de l’aller rompre, et dit hautement qu’il ne donnerait jamais la communion à aucun de ceux qui demeureraient davantage à voir ces choses. Cela obligea le président de congédier ces charlatans. »

Paracelse
Le docteur Clever de Maldigny, à qui nous empruntons cette citation, regrette que les mangues se soient arrêtées en si beau chemin, mais il n’entreprend pas d’expliquer le phénomène. Nous croyons que c’était une fascination par le magnétisme de la lumière rayonnante du sang ; c’était ce que nous avons défini ailleurs ; un phénomène d’électricité magnétisée identique avec celui qu’on nomme palingénésie, et qui consiste à faire apparaître une plante vivante dans un vase qui contient la cendre de cette même plante morte depuis longtemps. Tels étaient les secrets que connaissait Paracelse, et c’est en employant aux usages de la médecine ces forces cachées de la nature, qu’il se fit tant d’admirateurs et tant d’ennemis. Paracelse était loin d’ailleurs d’être un bonhomme comme Postel, il était naturellement agressif et batailleur; son génie familier était caché, disait-il, dans le pommeau de sa grande épée, et il ne la quittait jamais. Sa vie fut une lutte incessante; il voyageait, il disputait, il écrivait, il enseignait. II était plus curieux de résultats physiques que de conquêtes morales, aussi fut-il le premier des magiciens opérateurs et le dernier des sages adeptes. Sa philosophie était toute de sagacité, aussi l’intitulait-il lui- même philosophia sagax. II a plus deviné que personne sans avoir jamais rien su complètement. Rien n’égale ses intuitions, si ce n’est la témérité de ses commentaires. C’était l’homme des expériences hardies, il s’enivrait de ses opinions et de sa parole, il s’enivrait même autrement, si l’on en croit ses chroniqueurs. Les écrits qu’il a laissés sont précieux pour la science, mais il faut les lire avec précaution ; on peut l’appeler le divin Paracelse, en prenant cet adjectif dans le sens de divinateur, c’est un oracle, mais ce n’est pas un vrai maître; c’est comme médecin surtout qu’il est grand, puisqu’il avait trouvé la médecine universelle ; il ne put toutefois conserver sa propre vie, et il mourut encore jeune, épuisé par ses travaux et par ses excès, laissant après lui un nom d’une gloire fantastique et douteuse, fondée sur des découvertes dont ses contemporains ne profitèrent pas. II mourut sans avoir dit son dernier mot, et il est un de ces personnages mystérieux dont on peut dire comme d’Henoch et de saint Jean : II n’est pas mort, et il reviendra visiter la terre avant le dernier jour!

Extrait de : Éliphas Lévi, Histoire de la magie, Paris, 1860, pp. 353-358

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Notes

[1]. Il existe une biographie assez conséquente de Paracelse dans l’ouvrage intitulé Vies des savants illustres, consacré à la Renaissance, de Louis Figuier, édité en 1868 à Paris. La numérisation puis la reconnaissance des caractères de ce texte auraient demandé trop de travail pour que nous puissions le reproduire ici. Nous le signalons néanmoins pour ceux qui sont intéressés par ce personnage.

(*) L’auteur vient de finir la petite biographie de Guillaume Postel, un prêtre savant et mystique mais incompris qui fut traité de fou par son époque, D’où l’allusion au « fou » concernant Paracelse. NdlR.

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Illustrations :

Isis écrivant ses mystères : Fontispice de l’ouvrage de P. Christian, Histoire de la magie, du monde surnaturel et de la fatalité à travers les temps et les peuples, Paris, 1870.
Paracelse : Louis Figuier, Vies des savants illustres de la Renaissance, Paris, 1868.

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3 réflexions au sujet de « Paracelse & les recettes de bonne femme. »

  1. bagan

    Des textes qui attendaient, au fond des bibliothèques, leur sortie au grand jour.
    Internet, c’est de la magie… Et de la magie humaniste et lumineuse, dans ce cas !

  2. aloe

    Paracelse, Eliphas Lévi, Balzac, Victor Hugo, Flora Tristan… Certains plus que connus, d’autres qui sont des Grands noms mais qui ne sont sûrement pas dans les manuels scolaires. Entre eux, ils se reconnaissaient, et c’est tout un pan de la pensée européenne qui commence à reprendre un visage plus exact. Continuons le dévoilement et merci !

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