L’initiation
« Tourne ta face vers le Soleil de Justice, et la science du vrai te sera donnée. Garde le silence sur tes desseins, afin de ne point les livrer à la contradiction des hommes. »
Le Sphinx de Giseh, dit l’auteur du Traité des mystères servait d’entrée aux souterrains sacrés dans lesquels étaient subies les épreuves du Magisme. Cette entrée, obstruée de nos jours par les sables et par des décombres, se dessine encore entre les jambes antérieures du colosse accroupi. Elle était fermée, autrefois, par une porte de bronze, dont le ressort secret n’était connu que des Mages, elle avait pour garde le respect public, et une sorte de crainte religieuse maintenait mieux son inviolabilité que n’eût pu le faire une protection armée. Dans le ventre du Sphinx se creusaient des couloirs communiquant avec la portion souterraine de la grande Pyramide ; ces couloirs s’entre-coupaient avec tant d’art, le long du trajet qui sépare les deux monuments, qu’en s’engageant, au hasard, et sans guide, dans leur inextricable réseau, l’on revenait sans cesse, fatalement, au point d’où l’on était parti. Il avait fallu une énorme puissance de travail pour ouvrir dans le massif granitique ce mystérieux labyrinthe, et une telle œuvre prouve assez que les mécaniciens de l’antique Égypte n’étaient point au-dessous des savants ingénieurs qui creusent aujourd’hui les tunnels de nos voies ferrées. Lire la suite