Lakhovsky – Un génie jalousé en France

« Aujourd’hui, si vous parlez de Lakhovsky à certains médecins, vous êtes brûlés sur la place du village. »
Dr. Philippe Lagarde, spécialiste en oncologie et en stomatologie.

Il y a quelques semaines nous avons rapidement présenté un dossier sur Georges Lakhovsky dans notre blog (Bulletin du 12 avril 2013, rubrique « Dossier »). À présent nous complétons ce dossier sur ce personnage qu’on peut qualifier de génie. Si Lakhovsky gagne aujourd’hui en connaissance et reconnaissance c’est à travers sa thérapie basée sur les circuits oscillants et surtout sur son invention la plus importante et la plus révolutionnaire pour son époque, l’oscillateur à longueurs d’onde multiples (OLOM). Sans délaisser l’apport thérapeutique, nous souhaitons, quant à nous, mettre l’accent sur d’autres idées de Lakhovsky audacieuses mais non dépourvues de fondement et peu abordées dans les écrits récents. Lakhovsky n’est pas un simple « génie des anneaux » comme le titre d’un ouvrage récent peut le laisser entendre. C’est un inventeur-né, un chercheur infatigable qui prête attention à tout ce qui se passe dans la vie car il s’intéresse à tout. On peut dire que Georges Lakhovsky est à la fois un philosophe, un humaniste, un écrivain, un industriel, un mécène, un guérisseur [1] avec ses anneaux et son oscillateur à longueurs d’onde multiples, un théoricien, un chercheur, un savant.

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On ne peut que se réjouir du regain d’attention du public, quelque peu averti certes, sur Georges Lakhovsky à l’heure actuelle. Brigitte Bouteiller donne entre autres, le climat et l’ampleur du phénomène Lakhovsky dans son ouvrage intitulé Lakhovsky. Le génie des anneaux. Santé, résonance et circuits oscillants [2]. Dans la dernière livraison du magazine Nexus (Science & Alternative) [3], Lim Kim Anh rend hommage à ce génie en ramenant au jour sa thérapie avec un article de 10 pages bien documenté et synthétisé.

Le petit monde

photo En parcourant la toile, on peut tomber sur des articles traitant de Lakhovsky et sa thérapie révolutionnaire. Mais le monde Lakhovsky reste l’affaire des « initiés » et le nom de Lakhovsky a du mal à percer dans la presse conventionnelle soit-elle médicale ou d’information générale. Plantons peut-être le décor avec les principaux acteurs à l’heure actuelle :

  • Guy Thieux : un passage obligé pour ceux qui s’intéressent à Lakhovsky. À son retour des États-Unis après la mort de son père en 1942, Serge, le cadet des deux fils de Lakhovsky souhaitait que l’œuvre de son père fût poursuivie. Il a donc confié à Guy Thieux, ingénieur en géophysique la lourde tâche de mener à bien les expériences et applications de la thérapie basée sur les ondes électromagnétiques. Guy Thieux a donc accepté de poursuivre les recherches avec un groupe de collègues et amis au sein d’une association loi 1901, la Synapse. À l’heure actuelle c’est la personne qui connaît mieux Lakhovsky à travers Serge qui a mis à sa disposition tous les ouvrages de son père. Déjà à la retraite, mais Guy Thieux continue à faire connaître Lakhovsky par des conférences données un peu partout. Sa dernière en date remonte au 17 février 2012 à Paris. On peut trouver aussi sur le site de Margot, la compagne de Guy Thieux, des articles en vrac sur Lakhovsky :
  • Dans le sillage de Guy Thieux on peut citer le Professeur Philippe Herzog, le Dr. Philippe Lagarde, spécialiste en oncologie et en stomatologie qui a décidé de s’installer en Italie, ce qui lui a permis d’intégrer la thérapie basée sur l’oscillateur à longueurs d’onde multiples dans ses pratiques médicales. « J’ai préféré quitter ce pays où les intérêts économiques prévalent sur les choix pertinents de santé publique. Les hommes politiques sont devenus des larbins de la mondialisation de l’industrie pharmaceutique. Les citoyens ont le pouvoir de changer la donne, mais auront-ils le courage de le faire ? La population a toutes les clés en main. Mais il faut qu’elle se dépêche d’agir, sinon, il sera trop tard» [4]
  • Le Dr. Jean-Louis Portes : sa thèse de médecine s’intitule La Vie et l’œuvre de Lakhovsky, soutenue en 1984 à l’Université Pierre & Marie Curie – Faculté de Médecine Pitié Salpêtrière. Mais la partie sur « l’intégration des outils de Georges Lakhovsky dans la médecine officielle ne fut pas appréciée à sa juste valeur  » [5]. Des membres du jury ont été sceptiques et ironiques à cet égard. Bien sûr que Jean-Louis Portes a connu Serge Lakhovsky qui a mis à sa disposition à lui aussi, les ouvrages de Lakhovsky. La thèse de JL Portes est téléchargeable à titre gracieux car l’auteur considère que son travail appartient désormais au domaine public ce qui n’est pas le cas de la majorité des auteurs de thèses [6].
  • Brigitte Bouteiller : auteur de l’ouvrage cité.
  • Lim Kim Anh : auteure de l’article sur Lakhovsky dans Nexus cité
  • Les passionnés de Lakhovsky et sa machine L’oscillateur à longueurs d’onde multiples (OLOM): ce sont d’abord Jean-Claude Dupuy, Tony Kerselaers et Bruno Sacco. Ces deux derniers sont des ingénieurs électroniciens contrairement à Jean-Claude Dupuy dont la formation est plutôt la mécanique [7]. Il faut dire aussi que les deux ingénieurs électroniciens étaient dans un premier temps les lecteurs-clients de Jean-Claude Dupuy qui a compilé sous la forme d’un CD [8], tout ce qu’il avait trouvé sur la machine OLOM d’origine en comparant avec les nouvelles machines trouvées dans le commerce. Avec ténacité, JC Dupuy a réussi à construire avec un groupe d’amis une machine Lakhovsky selon les caractéristiques techniques anciennes d’origine. Fort de cette réalisation Dupuy a alerté le public dans sa Révélation: Attention, les machines trouvées dans le commerce ne sont pas conformes à l’originale fabriquée par Lakhovsky. Tous les renseignements techniques nécessaires à la fabrication de l’OLOM sont accessibles sur le site http://users.skynet.be/Lakhovsky/ mis en place par Tony Kerselaers.
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    Actuellement un seul fabricant respecte les spécificités techniques d’origine, en acceptant de corriger les données anciennes, grâce à l’alerte donnée par Dupuy : un fabricant sur l’autre rive de l’Atlantique, quelque part dans le Wisconsin. Les autres fabricants continuent à sortir leurs machines avec des spécificités techniques qui ne correspondent pas aux anciennes. Guy Thieux pourrait dire qu’il n’y avait pas un seul modèle OLOM au temps de Lakhovsky, ce qui est exact, mais d’après JC Dupuy les machines modernes ne sont pas aussi performantes que celle mise au point par Lakhovsky.
  • Le site http://www.free-energy-info.co.uk/ consacré aux énergies libres réserve le chapitre 22 à la santé et donne toutes les indications techniques et schémas à l’appui pour la construction de l’OLOM.
  • La revue Arkologie dans laquelle on peut trouver une interview de Serge Lakhovsky et Guy Thieux par Alex Chénière, le n° 4 avril 1988 [9].
  • Dans les années 1990 il y eut des rencontres autour de l’oscillateur à longueur d’ondes multiples regroupant des médecins, sages-femmes, ostéopathes, vétérinaires, ingénieurs, maraîchers, bio-énergéticiens, etc. L’exposé de Michel Hallatre dans ce cadre a été publié dans la revue Arkologie, n°17, décembre 1998.
  • L’ouvrage collectif composé d’articles des frères Servranx & collaborateurs parus dans la période 1946 -1967 : Circuits oscillants et forces magnétiques. Énergie et vitalité par les colliers, ceintures, bracelets et autres dispositifs, Éditions Servranx, 1997, 92 p.
  • Les Éditions Sciences libres ont réédité 2 titres de Lakhovsky : L’oscillateur à longueurs d’onde multiples (2010) et L’oscillation cellulaire (2010) [10].
  • Les Éditions Energeia vient de rééditer en juillet 2013 La terre et nous, une initiative tout à fait louable ;
  • La thèse de pharmacie d’Émile Couerbe, Contribution à l’étude critique et expérimentale de l’action des circuits oscillants, Alger, 1939. Même si le nom de Lakhovsky n’apparaît pas dans le titre, l’ingénieur chimiste Emile Couerbe s’inspire bien des travaux de Lakhovsky sur les circuits oscillants.
  • Dans le magazine Top secret dans son numéro 72, avril-Mai 2014, la première partie de l’article de Gilles Goffrin, « Le secret de l’oscillateur-émetteur d’ondes multiples de Georges Lakhovsky », pp-29-35,  revient sur les aspect techniques de cette invention.
  • Nous allions oublier l’ouvrage de Pierra Lance, Savants maudits – Chercheurs exclus, édité chez Guy Trédaniel, dont le Tome 3 est consacré à une douzaine de scientifiques parmi lesquels figure Lakhovsky.
  • À cette liste il faut ajouter des internautes qui fréquentent des forums tels que Daniel Dubessy et bien d’autres mais qui préfèrent garder l’anonymat. Daniel Dubessy quant à lui a acheté un appareil fabriqué aux États-Unis, puis essayé de l’améliorer en modifiant des éléments [11]. Un certain nombre de sites se penchant sur les médecines alternatives ont publié des articles sur la méthode Lakhovsky. Mais cette liste ne serait pas complète si on omettait les fabricants de colliers, ceintures, bracelets selon les modèles Lakhovsky. Cela fait un petit monde qui, avec les lecteurs de Nexus ne peut que s’agrandir avec le temps, étant donné la volonté de chacun d’en faire quelque chose.

Un inventeur-né

photo En dehors de ce petit monde, on peut dire sans exagération que Georges Lakhovsky est bien enterré : dans le Robert des noms propres, l’édition de 1975, l’entrée Lakhovsky n’existe pas, ni dans le Petit Robert de l’édition revue, corrigée et mise à jour de 1993, ni dans le Petit Larousse Illustré de 1989. Faut-il chercher plus loin les raisons de cet enterrement sans trompette ni clairon ? Retenons qu’en son temps la réputation de Lakhovsky en tant que chercheur et « bienfaiteur de l’humanité » [12] dépassa les frontières de l’hexagone puisqu’il était apprécié en Italie, en Grèce, en Uruguay, aux États-Unis pour ne pas allonger la liste. Par contre son nom figure dans le Dictionnaire national des contemporains, 1899-1919, comme ingénieur. Ses ouvrages étaient traduits surtout en italien, en espagnol, en allemand et certains d’entre eux en anglais. Si on veut essayer de comprendre les raisons de cet ostracisme, très caractéristique du milieu des chercheurs français, il faut remonter le temps pour trouver un Lakhovsky, inventeur travaillant au sein du corps médical parisien. Alors qui était Lakhovsky ?

Nous avons dit plus haut que Georges Lakhovsky est un inventeur-né, effectivement à 6 ans il construisit dans un ruisseau un moulin muni d’une roue à aube entraînée par le courant [13]. À cet âge il n’avait pas encore le temps d’apprendre à l’école, même des rudiments techniques, mais le résultat était là. Il n’était pas non plus favorisé sur ce plan par le milieu familial car son père était juge et professeur de Langues orientales, rien à voir avec les techniques, et pourtant. À 12 ans il partit faire ses études à Minsk qui se trouve à 50 km de son district natal, Vileuka où il était né en 1870. En 1888 il continua à Odessa ses études aux Écoles des Arts et Métiers et des Beaux-Arts. Le diplôme d’ingénieur en poche obtenu en 1894, Georges Lakhovsky voulait poursuivre ses études dans une université à l’étranger. Son père lui conseilla d’aller en France en ces termes : «C’est en France qu’il faut te rendre, mon enfant, car en France tu trouveras non seulement un pays universitaire où tu pourras apprendre, tout aussi bien que dans les autres, toutes les branches de la science et de l’Art, mais encore le pays des Droits de l’homme et de la liberté.[14] » On verra le fossé qui sépare cette réputation de la réalité quand Georges Lakhovsky a commencé à faire de l’ombre à certains pontes du milieu médical.
Début 1895 Georges Lakhovsky débarqua à Paris, la ville des Lumières, et fut accueilli par ses amis russes venus avant lui pour faire des études. Sans perdre son temps Lakhovsky suivait aussitôt les cours de physique à la Sorbonne, aux Ponts-et-Chaussées, et de Médecine à la Faculté de Médecine tout en s’inscrivant aux Beaux-Arts. En 1899 un événement tragique allait marquer sa vie, sans doute prélude à des inventions à caractère humanitaire : Lakhovsky devait prendre le train de Biarritz pour Paris, ses amis l’ont dissuadé de rentrer. Le lendemain on apprit que le train en question avait déraillé à cause des tire-fonds qui n’ont pas tenu [15]. Lakhovsky se sentit alors culpabilisé d’avoir échappé à cette catastrophe. Comme pour payer cette dette il s’efforça avec son frère aîné de mettre au point un nouveau système de tire-fonds plus solides : ce seraient les tire-fonds Lakhovsky qu’ils ont brevetés son frère et lui et qui ont été par la suite adoptés par les chemins de fer en France puis dans d’autres pays en plein boom industriel. Cette invention lui a rapporté de quoi vivre confortablement mais quelques années plus tard en 1901, son frère décéda : il fut bouleversé [16].
photo Ses études aux Beaux-Arts n’ayant pas donné de résultats satisfaisants, il partit à Rome pour essayer de se perfectionner dans cette branche sans grand résultat. De retour à Paris il endossa la nouvelle carrière d’inventeur et voyagea à travers le monde pour promouvoir son invention. Marié en 1905 avec Anne-Marie Louise Reinach, Lakhovsky eut trois enfants avec elle : Pierre né en 1907, Nadine en 1910 et Serge en 1913. En 1907 il perdit son père, peu de temps après il décida de devenir citoyen français par naturalisation.
Pendant la première guerre mondiale Lakhovsky a fait don de son invention à l’État français tout en refusant toute distinction. Au retour de la paix il suivit de près les activités scientifiques et les nouvelles découvertes (de Hertz, Marconi, etc.), et se passionna pour la TSF naissante tout en approfondissant ses connaissances en physique et en biologie. La fondation qui porte son nom fut créée pour soutenir les recherches dans le domaine de la TSF, le général Ferrié qui dirigeait les travaux en radiotélégraphie militaire en devint président. Lakhovsky a offert à cette époque 10.000 francs au Radio Club de France destinés « aux ingénieurs dont les idées auront paru dignes d’intérêt, afin qu’ils puissent réaliser leur premier appareil [17]. Deux inventions mineures ont été mises sur pied grâce à son génie : le haut-parleur à membrane très amortie avec pavillon à double paroi pour améliorer la qualité du son reproduit, et la lampe « à électrode multiple » mise à la disposition du public car il a renoncé à ses droits pour que tout scientifique puisse l’utiliser dans les applications en matière de soins médicaux au profit des malades. Homme à la charnière de plusieurs disciplines, Lakhovsky suivait de près les découvertes scientifiques de cette époque telles que les rayons X, les radiations cosmiques, les ondes électromagnétiques de hautes fréquences. C’est dans ce contexte de bouillonnement d’idées que Lakhovsky formula la théorie de l’oscillation cellulaire en 1923 sur laquelle les travaux ont été publiés la même année, et son premier ouvrage intitulé L’origine de la vie [18] est la version vulgarisée, sans jargon scientifique, pour mettre ce nouveau concept à la portée de tous ceux qui se donnent la peine de chercher à comprendre. Quoi qu’il en fût, il ne considéra pas ses découvertes comme l’aboutissement d’un travail acharné puisqu’il remarqua que : « Lorsqu’on étudie l’histoire des sciences, on ne peut ainsi qu’être frappé du rôle capital joué jusqu’ici par le hasard dans l’apparition des découvertes les plus impressionnantes des temps modernes.[19] »

De l’invention à la théorie

photo Voici donc notre ingénieur touche-à-tout devint théoricien. Ses idées se consolident avec le temps en donnant naissance à d’autres théories non moins audacieuses telles que l’origine de la vie et des maladies ; la matérialisation dans laquelle il explique d’une façon complètement nouvelle les rapports entre les rêves qu’on fait la nuit et l’état de veille, l’enfouissement des civilisations anciennes, l’ego multiple qui sous-tend la réincarnation, l’immortalité ; l’universion [20] concept sur lequel nous y reviendrons. Bref, la métaphysique se joint à la physique dans une symphonie interstellaire dont les musiciens sont des ondes cosmiques. Ses idées sur le bonheur, car c’est un des rares scientifiques qui s’intéresse à cet aspect, font de lui un théoricien du bonheur [21].
Pour lui l’hypothèse de la radiation sur les êtres vivants apparut comme une évidence mais qui s’appuie sur des expériences. Sa théorie de l’oscillation cellulaire peut être succinctement résumée de la façon suivante. Nos cellules se comportent comme des circuits oscillants sur le plan électrique et tout être vivant émet des radiations. Il suffit de garder en mémoire à ce propos un insecte quasiment disparu désormais sur le sol français [22], , qui émet une petite lumière verdâtre la nuit, la luciole, c’est l’exemple le plus factuel et abouti vérifiable par tous. Si on ne voit pas de radiations sortir de notre corps c’est simplement parce que nos sens ne sont pas assez sensibles pour les détecter, nous n’avons pas encore d’outils suffisamment perfectionnés pour pouvoir les détecter. Par contre en médecine, tout le monde sait maintenant ce qu’est un encéphalogramme, on peut donc mesurer à l’aide d’appareils modernes sophistiqués les ondes émises par le cerveau. « Si l’on admet que les oiseaux émettent et détectent les radiations inconnues pour nous, les mots d’instinct et de sens spécial employés pour expliquer certains traits de mœurs s’éclairent immédiatement et prennent une signification précise. » [23] Avec cette explication, le sens de l’orientation des oiseaux, en particulier migrateurs, et d’autres animaux s’explique et devient compréhensible.

Les rayons cosmiques

Voilà le décor. Que font nos cellules dans ce contexte ? Les observations plus fines permettent de constater que d’une part nos cellules sont composées d’un noyau plongé dans le protoplasma et que d’autre part, le noyau lui-même est constitué de petits filaments comme de véritables circuits électriques. Un examen plus approfondi au microscope permet de remarquer que le filament est revêtu d’une enveloppe tubulaire en matière isolante alors que l’intérieur est formé de matières organiques ou minérales conductrices. C’est donc un circuit oscillant sur le plan électrique. Mais alors qu’est-ce qui fournit de l’énergie à ce microscopique circuit oscillant lui permettant de vibrer, c’est-à-dire d’émettre des radiations ? C’est là qu’entrent en jeu les ondes électromagnétiques ambiantes qui sont des radiations d’origine cosmique venues du fin fond de l’univers, des astres voisins (soleil, planètes, lune, etc). Comme nos cellules sont microscopiques, elles n’ont besoin pour rester vivantes que d’une très petite quantité d’énergie, sinon elles seraient détruites par un apport disproportionné. Un surplus d’énergie peut provoquer une hausse de température, c’est le phénomène de fièvre quand le corps réagit pour se défendre contre les agressions. Si le surplus d’énergie dépasse le seuil acceptable par nos cellules, la chaleur finit par les détruire. Il y a une limite pour le corps humain à cette température au-delà de laquelle, c’est la mort physique des cellules. Les observations au microscope et les études morphologiques ont permis de conclure que « chaque cellule est en état d’être le siège d’oscillations à très haute fréquence produisant des radiations invisibles sur une gamme voisine de celle de la lumière » [24]. Lakhovsky en tire la conséquence en admettant que c’est ce processus de radiations qui permet de maintenir les cellules en vie, sans sources d’énergies d’origine cosmique il n’y aurait pas de vie. D’un côté nos cellules rentrent en résonance avec des fréquences de radiations cosmiques, et de l’autre elles émettent à leur tour des radiations propres à leur composition [25]. Nos cellules sont alors de véritables oscillateurs et résonateurs sur le plan électrique dont « les constantes sont fixées par la forme et par la nature des substances » [26] qui entrent dans leur composition. En d’autres termes, chaque cellule a par conséquent, selon sa composition chimique ou biologique, sa propre fréquence de vibration. « Le noyau rappelle en effet le circuit oscillant de Hertz, car il est assimilable à un véritable circuit électrique doué de self-induction et de capacité, et par suite, susceptible d’osciller à une fréquence très élevé. La bobine d’induction est constituée par la spire que représente le filament du noyau, le condensateur est formé par la capacité les deux extrémités du filament. Les cellules vivantes, d’après leur constitution sont capables d’osciller et d’émettre des radiations. » [27]
photo D’après Lakhovsky, les maladies ont pour cause le déséquilibre oscillatoire cellulaire provoqué par des causes extérieures ou intérieures comme « la variation du champ des ondes électromagnétiques, la déminéralisation de la matière organique constituant la substance cellulaire, les traumatismes provoquant la destruction par choc du protoplasma ou du noyau ». Et pour soigner les maladies, il suffit de rééquilibrer cet échange entre nos cellules et les ondes cosmiques. Selon la méthode Lakhovsky, il n’est jamais question de détruire les cellules malades, mais de les aider à retrouver leurs oscillations normales, habituelles, c’est-à-dire leurs propres fréquences de vibrations. L’approche Lakhovsky est donc plus globale que celle de la médecine moderne qui privilégie le traitement local. Ceci a une conséquence sur la santé des malades. Dans les années 1920, les rayons X étaient très à la mode. Découverts par le physicien allemand Wilhelm Röntgen en 1895, ces rayons allaient bouleverser la pratique thérapeutique, beaucoup de médecins pensaient qu’on pouvait les utiliser pour soigner le cancer en tuant les cellules malades, les tumeurs cancéreuses. Mais cette méthode était très loin d’être satisfaisante car les malades n’étaient pas du tout guéris après ce traitement de choc. On connaît déjà les conséquences graves de cette pratique dès les années 1930. Cet aspect serait une source de jalousie (ou prétexte à l’aversion) des médecins (tenants du rayon X) envers Lakhovsky qui proposait autre chose de nettement plus efficace.

De la théorie à la thérapie

Pour donner une crédibilité à sa théorie de l’oscillation cellulaire, Lakhovsky a dû construire lui-même un appareil susceptible de l’étayer. Ce fut la mise sur pied en 1923 du radio-cellulo-oscillateur qui crée « un champ électromagnétique produisant une onde entretenue modulée très courte, sur une fréquence unique comprise entre 2 et 10 mètres de longueur d’onde[28]» , autrement dit c’est un générateur d’ondes entretenues de très hautes fréquences. Son « rôle biologique consiste à rétablir l’équilibre oscillatoire de la cellule vivante, menacé par une altération quelconque, en particulier par le voisinage d’un microbe » [29]. Ce fut le premier appareil thérapeutique inventé par Lakhovsky. Il convient à ce niveau de rappeler que le professeur d’Arsonval [30] fut le premier à préconiser dès 1890 le traitement de certaines maladies par les courants de haute fréquence [31].
photo Afin d’améliorer son radio-cellulo-oscillateur permettant de générer des fréquences plus courtes, inférieures à 2 mètres, Lakhovsky a dû inventer un modèle de lampe à électrodes multiples car tout ce qui existait ne pouvait pas générer les fréquences courtes voulues. Ses lampes à électrodes multiples ont été brevetées en France et en Allemagne et il a renoncé par la suite à exploiter ses brevets dans un but scientifique et humanitaire comme nous l’avons évoqué plus haut. C’est de ce type de radio-cellulo-oscillateur dont il s’est servi en 1924 pour traiter et guérir, à la Clinique de l’Hôpital de la Salpêtrière, des géraniums inoculés du cancer expérimental des plantes que Lakhovsky s’est fait connaître comme précurseur d’une nouvelle thérapie contre le cancer. Cette expérience fondamentale fut l’objet d’une communication scientifique à la Société de Biologie le 26 juillet 1924 dont le contenu est reproduit dans La science et le bonheur (pp. 158-163) puis dans L’oscillation cellulaire (pp. 23-26). La théorie d’oscillation cellulaire est donc vérifiée par cette expérience sur une plante. Mais cela ne suffit pas pour en faire une thérapie généralisée. Dès le début de ses recherches dans ce domaine Lakhovsky pressentit que le champ électromagnétique ambiant peut être modifié non seulement par un générateur local d’ondes (en l’occurrence le radio-cellulo-oscillateur qu’il a mis sur pied) susceptibles de produire des interférences, mais aussi par un simple circuit oscillant. De 1924 à 1930 ce fut une longue période de recherches expérimentales sur les plantes et les animaux soignés et traités par simples circuits oscillants avant de les appliquer aux humains. Ces recherches avaient pour horizon de soigner les tumeurs cancéreuses, guérir les malades atteints de cancer. Pendant ces cinq années, Lakhovsky travaillait à la Salpêtrière avec le Dr. Gosset qui l’accueillait dans son service. Ils se sont entendus pour ne pas publier de travaux sur ces recherches tant qu’une communication ne serait pas faite à une Société savante. Dans le monde entier, le milieu scientifique comme le milieu médical s’étonnaient de ne plus avoir de nouvelles des recherches de Lakhovsky sur le cancer. On le croyait ayant abandonné cette piste au profit des ondes cosmiques, ce qui n’était pas du tout le cas. Il s’occupait en fait des malades principalement des cancéreux cela pendant six ans à la Salpêtrière, à la Clinique chirurgicale du Professeur Gosset et obtint des résultats remarquables avec ses appareils et selon ses méthodes. En 1929, après des résultats tout à fait encourageants, Lakhovsky remit au Dr. Gosset une communication basée uniquement sur les « faits objectifs et rigoureusement exacts » dont ce dernier a approuvé les termes. Des mois passèrent sans que la communication fût faite. Devant ce silence Lakhovsky rappela discrètement au Dr. Gosset ce qu’il était prévu de faire avec la communication. Celui-ci lui répondit après réflexion qu’il préférait que Lakhovsky fît des expériences sur des lapins. Lakhovsky construisit un appareil spécial pour cette nouvelle expérimentation mais le moment venu, le chef de service lui répondit qu’il n’avait plus de lapins. Lakhovsky comprit vite que l’on ne voulait pas de ses expérimentations, ni de ses recherches entreprises sur le cancer, il quitta la Salpêtrière pour d’autres horizons.
Quel est l’avis de Georges Lakhovsky sur cette déconvenue ? Il s’est livré dans son Oscillation cellulaire, en ces termes : « Les savants à l’esprit moderne m’encouragèrent dans cette voie [breveter son invention des colliers et ceintures thérapeutiques puis confier l’exploitation à une société], mais un petit groupe de pontifes dogmatiques, jaloux et méchants, insinuèrent que j’étais « un homme d’argent » et que, par conséquent, je ne devrais pas être considéré comme un savant, bien qu’ils sussent parfaitement que, dépensant chaque année des sommes considérables pour mes recherches, je n’ai pas besoin, de gagner de l’argent avec mes inventions ! (…) Bien qu’ayant parmi les chefs de service de l’hôpital des amis sincères et dévoués, enthousiasmés de mes travaux et des résultats obtenus, je savais que j’en comptais également quelques-uns que ces succès rendaient jaloux et haineux. Ces derniers ne manquaient pas d’occasion pour mettre en garde contre moi le Professeur Gosset, en faisant état de la publicité faite par la société. » [32]
En effet le Professeur Gosset fut mis dans une situation inconfortable, paralysante même, il en fit part à Lakhovsky : « … Je reçois des lettres anonymes ou non, les premières m’accusant d’avoir touché des millions de votre société, les secondes me mettant en garde contre votre collaboration dans mon service, en raison de la publicité faite par cette organisation commerciale. » [33] Mais les choses ne sont pas arrêtées là puisque Lakhovsky était affecté par « le bouquet de cette affaire » :
« À la suite de la publicité faite par la société qui exploite mes circuits, j’ai reçu la visite d’un professeur d’une faculté de province, qui me tint ce langage :
– Nous avons été très péniblement impressionnés, Monsieur, par les bruits qui courent à votre sujet. Vous savez quelle admiration nous vous portons pour vos travaux, vos théories et vos découvertes. Or, nous avons été peinés d’apprendre que vous aviez commercialisé vos circuits oscillants. Vous ne vous doutez pas, Monsieur, à quel point cette réalisation a amoindri votre personnalité scientifique. »[34]
Devant cette « mentalité », cette petitesse qui transpire la jalousie et qui suscitait chez lui plutôt de la pitié que de la colère, Lakhovsky l’a remis à sa place en lui rappelant que d’autres savants inventeurs de l’époque comme Marconi ou Edison qui ont breveté leurs inventions avant de les exploiter commercialement, n’ont pas pour autant été déconsidérés, mais au contraire, on continuait à les admirer !
Quand l’ouvrage intitulé L’oscillation cellulaire qui rassemble l’ensemble des recherches expérimentales sur la thérapie à base de circuit oscillant faites depuis 1924 en France et dans d’autres pays (Italie, Allemagne, Autriche, Grèce, États-Unis, etc.) fut publié en 1931, on y apprend que nombre de cas de cancer chez des patients sur lesquels « aucune intervention médicale ni chirurgicale n’était possible » ont été simplement guéris grâce à la méthode Lakhovsky et à ses appareils. Des centaines de témoignages faits par des ex-patients, des observations de médecins français et étrangers convergent sur l’efficacité de la thérapie mise en œuvre par Lakhovsky. Le traitement par circuits oscillants pouvait presque tout guérir : ulcères, tumeur, œdèmes, douleur, fatigue, asthme, rhumatisme, anémie, névralgies, angines, lymphangite, hémophilie, lèpre, syphilis, stérilité, impuissance, cancer, etc. Mais Lakhovsky a constaté aussi des cas d’échec dont l’origine était encore incertaine.

Phan Duc

2e volet
3e et dernier volet

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Notes

[1]. Dans le sens propre de celui qui guérit et non le sens péjoratif de la médecine conventionnelle.
[2]. Guy Trédaniel Éditeur, 2012, 208 p.
[3]. N° 86, mai-juin 2013
[4]. Brigitte Bouteiller, op.cit., p. 157
[5].Ibid., p. 115.
[6]. Signalons tout de même que cette version électronique n’est pas complète : certains passages sont manquants, notamment les pages 29 à 35 à propos du cancer justement, le sujet qui fâche, et les pages 191-212 concernant l’influence de la nature du sol et les autres domaines de recherche scientifique.
[7]. Brigitte Bouteiller, op.cit., p. 130.
[8]. Lakhovsky. La révélation.
[9]. Dans cette interview, il est question vers la fin, d’une prière écrite par Lakhovsky et reproduite à quelque chose près comme épitaphe sur la tombe de la famille Lakhovsky au cimetière de Passy à Paris. Cette prière se trouve dans L’Universion et non dans La matière comme l’indique l’article.
[10]. Si on doit saluer la réédition de L’oscillation cellulaire, initiative prise par les Éditions Sciences libres (sauf pour les égoïstes qui voient par la même occasion la « valeur de leur patrimoine » chuter ou le monopole de leurs connaissances anéanti), on peut signaler que sur la forme la réédition n’est pas une réussite car en utilisant le procédé de fac-similé et en réduisant le format de l’ouvrage ancien, sa lisibilité devient problématique : caractères trop petits, par endroits on dirait qu’il n’y a pas assez d’encre.
[11].http://retro-forum.com/
[12]. Terme décerné par le Dr. Raul Araujo, médecin de l’Institut prophylactique de l’Uruguay, à Montevideo, qui souffrait d’une infection du larynx avec une lymphangite généralisée. Lakhovsky l’a soigné avec avec son collier. Par la suite le Dr. Araujo a adopté cette méthode à Montevideo avec des résultats remarquables. Cf. L’oscillation cellulaire, G. Doin & Cie Éditeurs, 1931, p. 141.
[13]. Nous sommes frappé par cette similitude avec la biographie de Nikola Tesla, un autre grand inventeur de la fin du XIXe – début XXe siècles. Dans une biographie consacrée à ce dernier, Nikola Tesla. L’homme qui a éclairé le monde, traduction de l’anglais (USA) par Michel Biezunski & Catherine de Léobardy, Éditions Un infini Cercle bleu, 2010, l’auteure, Margaret Chenet, rapporte à la page 18 : « Dès son plus jeune âge, il inventa des objets originaux. À cinq ans, il construisit un petit moulin à eau tout à fait différent de ceux qu’il avait vus dans la campagne. La roue était lisse, sans aubes, mais tournait de manière régulière avec le courant. » Et ce n’est pas la seule similitude dans la biographie de ces deux savants d’origine slave, l’un serbe et l’autre russe.
[14]. Jean-Louis Portes, La Vie et l’œuvre de Lakhovsky, op.cit. p.4.
[15]. Les tire-fonds servent à fixer les rails sur les traverses en bois.
[16]. Nous avons fait le parallèle de certains aspects de la vie de Lakhovsky avec celle de Nikola Tesla : ce dernier aussi a perdu son frère (jumeau) quand ils étaient encore jeunes, événement qui l’a marqué profondément comme Lakhovsky.
[17]. Le Figaro, « La Fondation Lakhovsky pour les recherches scientifiques en T.S.F. », 28 juin 1923.
[18]. Chez Gauthier-Villars Éditeur, préface du Professeur d’Arsonval, 1924.
[19].L’oscillation cellulaire, « Introduction », G. Doin & Cie Éditeurs, 1931, p. 13.
[20]. Ce néologisme, formé de « univers » et « ion », fut créé par Lakhovsky pour expliquer ce que sont en réalité les phénomène physiques, biologiques et toute manifestation de la vie.
[21]. Voir La science et le bonheur, Gauthier-Villars & Cie, Éditeurs, 1930.
[22]. Dans les années 1990, nous avons encore trouvé des lucioles dans les environs de Château-Chinon, en Morvan, dans la commune de Châtin (58).
[23].Le secret de la vie, Gauthier-Villas & Cie, Éditeurs, 1925, p. 36.
[24].Le Secret.. op.cit., p. 80.
[25]. Ici Lakhovsky nous rappellent que Gurwitsch et Franck venaient de mettre « en évidence les « rayons mitogénétiques » qui émanent des tiges et des racines de végétaux fraîchement coupées, parce que le noyau cellulaire n’est pas encore détruit. », Le Secret.. op.cit., p. 89.
[26].Le Secret., op.cit., p. 88.
[27]. JL. Portes, op. cit., p. 111.
[28].Radiations et ondes. Sources de notre vie, p. 11.
[29].La science et le bonheur, p. 157.
[30]. Jacques-Arsène d’Arsonval (1851-1940) fut un savant-inventeur du début du XXe siècle. Professeur au Collège de France, il assistait de 1878 à 1887 Charles-Edouard Brown-Séquard, successeur de Claude Bernard, membre de l’Académie de Médecine dès 1888, puis de l’Académie des sciences en 1894, il fut l’un des fondateurs de l’École supérieure d’Électricité. Il fut considéré par Georges Lakhovsky comme son maître, d’ailleurs le Professeur d’Arsonval a préfacé plusieurs de ses ouvrages dont L’Origine de la vie, Le secret de la vie, L’Universion, et La science et le bonheur lui est spécialement dédié. Ajoutons aussi que d’Arsonval fut l’homme qui a voulu rapprocher la médecine et la physique, concilier ces deux domaines qui avaient en apparence peu de choses en commun.
À ce propos, il y a eu une petite controverse entre le Professeur d’Arsonval et Nikola Tesla sur l’antériorité de la découverte de la production de chaleur due au bombardement des tissus par des courants alternatifs de haute fréquence. Quand Tesla apprit que d’Arsonval déclarait qu’il avait découvert ce phénomène physique, il quitta New-York pour Paris afin de faire valoir ses droits en tant que le premier découvreur. Mais le charme de d’Arsonval a complètement désarmé Tesla, qui s’est contenté des faits établissant que ses publications précédaient celles de d’Arsonval. Anecdote racontée par Margaret Cheney, Nikola Tesla, op. cit. p. 96.
[31].La science et le bonheur, p. 148.
[32].Oscillation cellulaire, p. 153, 155.
[33]. op.cit., p. 155.
[34].op.cit., p. 154.

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