La machine inquisitoriale s’est mise en branle, d’ailleurs elle n’a jamais été au repos. Au nom de la Science et des patients, cette machine a déjà broyé bien des destins qui voulaient simplement exercer leur profession selon leur conscience, leur sensibilité, leur approche, leurs connaissances, leurs compétences. Mais l’inquisition ne tolère aucune déviation, aucune “brebis galeuse” n’est autorisée à venir brouter l’herbe des pâturages gardés.
En une seule semaine deux médecins sont mis à l’index, l’un est le docteur Didier Moulinier, cancérologue menacé d’être rayé de l’Ordre national des médecins qui lui reproche de ne pas « appliquer strictement les dogmes » prescrits par l’Ordre dans l’exercice de son métier, autrement dit il risque d’être interdit d’exercer son métier, et l’autre le Docteur Dukan qui a fait l’objet d’une campagne de dénigrement, on lui reproche de « faire du commerce » avec la médecine. « Ce que ses nobles confrères lui reprochent, c’est d’avoir vendu un trop grand nombre d’exemplaires de son livre Je ne sais pas maigrir (plus de 4 millions d’exemplaires en France, traduit dans plus de 14 langues) », d’après Jean-Marc Dupuis, animateur et responsable du site Santé – Nature – Innovation, et celui-ci de poursuivre : « Il ne fait pour moi aucun doute que c’est la jalousie, dans ce qu’elle a de plus vil et méprisable, qui est le principal mobile derrière les attaques dont est victime le Docteur Dukan. Certains médecins ne supportent pas de voir un de leurs confrères devenu une célébrité mondiale, et être écouté par des millions de personnes. Et évidemment, l’argent qu’il a gagné en vendant ses livres en rend certains verts de jalousie. »
Voilà le tableau !
En consultant le Bulletin d’information de l’Ordre national des médecins , n° 21 (jan-fev 2012), dont le dossier est consacré « aux dérives sectaires« , on peut être sûr que la chasse aux sorcières est annoncée en grande pompe par cet Ordre qui regroupe la majorité des pratiquants de la médecine conventionnelle. Quand on découvre que cet Ordre s’est associé avec un organisme intergouvernemental piloté par l’UNADFI (mais celle-ci restée dans l’ombre), il y a de quoi se poser bien des questions. L’ADFI est l’Association de défense de la famille et de l’individu, d’obédience catholique à sa création mais qui s’est fait par la suite doubler par des francs-maçons, la pourchasseuse de petites « sectes » sans défense. Les ADFI sont à leur tour regroupées au sein de l’Union nationale des Associations de défense de la famille et de l’individu (UNADFI) qui joue le rôle de conseil auprès de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, créée en 2002). À en croire une enquête indépendante, l’UNADFI n’est pas au-dessus de tout soupçon [1], notamment en matière d’argent. Ceux qui souhaitent en savoir un peu plus sur cette association qui veut se faire passer pour vertueuse aux yeux du public peuvent aussi consulter le dossier la concernant rassemblé par le CICNS, ils sauront à qui ils ont affaire.
Des suicidés criblés de balles dans le dos
Dans le dossier consacré « aux dérives sectaires » du Bulletin d’information de l’Ordre national des médecins cité plus haut, on commence par faire peur avec l’image véhiculée sur les sectes par les médias dominants en évoquant un événement dont l’horreur dépasse un peu l’imagination d’un être sain : « Le drame de l’Ordre du temple solaire (OTS) est resté dans toutes les mémoires : entre 1994 et 1997, 74 personnes tombées sous l’emprise de ce mouvement ont péri en France, en Suisse et au Canada. » Ce que l’Ordre national des médecins a oublié c’est la vérité sur ces événements dont les tenants et aboutissants ne sont pas aussi simples qu’on a laissé entendre. Il suffit d’écouter l’interview de l’avocat Jean-Pierre Joseph, pour se rendre compte que ce qu’on nous racontait sur l’OTS reste à prouver, pour ne pas dire que ce sont de purs bobards. On nous a expliqué que les membres de cette secte se sont « suicidés », mais on a oublié de donner des détails qui fâchent : chacun a reçu plusieurs balles dans le dos, puis a été grillé au lance-flamme. L’ouvrage de Christian Cotten et Alejandro Jodorowsky intitulé Mafia et démocratie, publié aux Éditions Louise Courteau en 2003 peut aussi apporter un éclairage saisissant sur cette affaire impliquant le monde politique et le trafic d’armes, camouflée en drame résultant des agissements d’une secte.
Utiliser un événement dramatique dont la véracité est sujette à caution pour faire peur est un procédé monstrueux, cela relève de la manipulation, de la désinformation, mais visiblement le Cnom n’en a cure. Quelle crédibilité peut-on alors accorder à ses sirènes annonçant des catastrophes, ou à ses conseils de sauveurs de l’humanité ?
Cette collaboration entre une association pourchasseuse de « sectes » dont la réputation sur le plan efficacité, utilité, méthode et objectivité reste à prouver pour ne pas dire plus, et un ordre professionnel dont la mission consiste à veiller « au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine, et à l’observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie prévu à l’article L. 4127-1. », a de quoi inquiéter tous les esprits libres et lucides, car, si le sabre et le goupillon peuvent faire bon ménage, c’est aux dépens des autres.
Manuel d’inquisition à l’usage de Mr. Tout-le-monde
D’après le Centre d’Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités (CICNS), cette dérive totalitaire n’a cependant suscité aucune réaction publique à part la sienne. Dans le dossier consacré aux « dérives sectaires » de ce numéro du Bulletin d’information de l’Ordre national des médecins, toutes les pratiques thérapeutiques non conventionnelles, autrement dit hors de contrôle de l’Ordre, sont visées. L’approche de la médecine chinoise est particulièrement mise à l’index, nous semble-t-il, car c’est l’Ordre qui a lui-même signalé ce qui lui semble douteux : « …nous avons pu constater des actions de la Fédération de médecine chinoise dans toute la France, que nous avons signalées à la Miviludes » . Et un conseil a été mis en exergue dans le même encadré qui donne le point de vue de l’Ordre à travers le président de la section Santé publique et Démographie médicale du Cnom, le Dr. Patrick Romestaing :« Au moindre doute, alertez votre conseil départemental » (p. 23).
Si on regarde de plus près le signalement des sectes élaboré par l’UNADFI, voici les perles rares :
« COMMENT RECONNAITRE UNE PERSONNE EN DANGER ?”
Il se peut que, dans votre ENTOURAGE (votre famille ou vos amis), vous connaissiez une personne VICTIME, malgré elle, d’un groupe dont les intentions vous semblent suspectes. L’ADFI, pour vous aider dans son diagnostic, a dressé une liste de SYMPTOMES qui confirmeront, peut-être, vos doutes :
- Modification du comportement, de la tenue vestimentaire, du vocabulaire, des centres d’intérêt
- Citations répétitives et inhabituelles
- Discours appris …ou effet de magnétophone
- Désinvestissement de la vie familiale, affective, professionnelle ou scolaire, des loisirs.
- Multiplication des réunions en semaine, le week-end …
- Déplacement en France ou à l’étranger.
- Nombreux appels téléphoniques
- Courrier abondant
- Long temps de lecture ou de méditation
- Régime alimentaire
- Changement d’accent (voix monocorde)
- Agressivité ou indifférence
- Repli sur soi ou exaltation pour une cause nouvelle
- Importantes dépenses financières : emprunts bancaires, tournée des grands-parents, des frères, sœurs, amis. [2]
Si l’on se fie à cette description de symptômes manifestés chez les embrigadés des sectes, cette fiche signalétique est un véritable manuel d’inquisition à l’usage de la chasse aux sorcières qui laisserait peu de gens y échapper. Des indices définis en termes aussi vagues qu’infondés, c’est la porte ouverte à toutes les dérives et tous les abus imaginables. Quand ce manuel est dans les mains des gens dont l’intention saine reste à prouver, on peut s’attendre à justement des dérives sectaires de la part de ceux qui proclament haut et fort combattre ces mêmes dérives. Pour ne pas citer les pourfendeurs de cette association qui a pignon sur rue, prenons simplement par exemple le témoignage de son ancienne présidente Janine Tavernier pour se faire une idée de cette association chasseuse de sectes. Cette femme courageuse a fini par quitter l’association suite à des dérives sectaires : elle parle de « climat de peur« , de « drogue psychique« , de « viol psychique » ou d' »infection sectaire« , de « pieuvre« , de « localiser les proies« , d' »objectifs subversifs« , de « rapt psychologique« , de « contamination sectaire« , de « mutilés de l’entendement« , de « sida spirituel« , etc. Avec une telle publicité, si l’État continue à lui renouveler sa confiance, c’est que l’État est soit bien myope soit complice de ces dérives.
L’UNADFI est une association privée reconnue d’utilité publique ce qui lui permet de toucher des subventions de la part de l’État ou d’autres collectivités. Chaque année elle reçoit 600.000 € de subventions [3] pour un résultat presque insignifiant. À elle seule avec 290 membres actifs déclarés, elle reçoit beaucoup plus que la Fondation de l’abbé Pierre dont la réputation n’est plus à faire, laquelle perçoit 437.000 € de subventions d’État et diverses collectivités, pour 10 972 membres actifs [4]. Ces deux chiffres mis côte-à-côte révèlent, sans entrer dans les détails, déjà un certain favoritisme dans la pratique d’aide aux associations de la part des organismes d’État. Qu’est-ce qui justifie ce parti pris ? Les intéressés doivent bien connaître la réponse. Par ailleurs les fonds publics reçus par l’UNADFI ne font l’objet d’aucune redistribution vers ses antennes départementales, bien nombreuses d’après les données affichées sur son site web. Une situation pour le moins bizarre de la part d’une association qui entend lutter contre le phénomène des sectes sur l’ensemble du territoire.
Mais ces chiffres nous plongent aussi dans une réalité en complète contradiction avec la loi de séparation de l’Église et de l’État, autrement dit la laïcité : voici l’État français qui finance presque entièrement (97%) une association privée qui pourchasse les petites minorités spirituelles appelées pour la circonstance les « sectes », ce qui arrange tout le monde. En outre cette situation plus qu’ambiguë qu’on doit garder à l’esprit, c’est qu’elle contrevient à la liberté de croyance garantie par la République et la Constitution.
Sur le terrain, à en croire l’UNADFI, le nombre de mouvements sectaires n’arrête pas de progresser d’année en année en France et de plus en plus de monde est touché [173 mouvements sectaires recensés pour l’année 1995, 600 en 2004, 782 en 2006] [5]. Le gonflement de ces chiffres ne cherche-t-il pas tout simplement à justifier l’utilité de l’UNADFI, pour continuer à toucher des subventions publiques ? Si cette organisation chasseuse de « sectes » fait feu de tout bois pour se faire mousser dans les médias et particulièrement à la télévision, il n’existe toujours pas sur le plan juridique une définition précise d’une secte, par ailleurs tout ce qui touche à la religion, aux croyances relève de la sphère privée. Faut-il rappeler aussi que d’après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Si on prend en compte toutes ces considérations, l’UNADFI a-t-elle encore une raison d’être ? Mais tant que l’État ne révise pas ses engagements, cette situation peut encore perdurer, puisque « la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit » nous avait fait remarquer Napoléon.
Une démarche maladive et malsaine
Le Cnom qui représente le respect et le dévouement auprès du grand public n’est pas censé ignorer tout cela, s’il collabore avec l’UNADFI c’est en toute connaissance de cause. Cette démarche maladive et malsaine qui consiste à éliminer toute voix discordante en se camouflant sous la bannière de lutte contre des phénomènes sectaires n’est certes pas entreprise pour assainir la situation, puisqu’elle cherche tout simplement à écraser, éliminer, faire taire, toute autre personne qui conteste l’approche de la médecine conventionnelle, pour ne pas dire tout autre concurrent. Ceux qui sont visés par cette déclaration de guerre sont des professionnels de la santé qui ont choisi d’autres approches moins brutales, plus globales et plus respectueuses du corps humain, qui n’est pas une simple association d’organes inertes comme des pièces mécaniques d’une voiture [6] qu’on remplace ou qu’on jette comme un gobelet en plastique ayant servi.
Puisqu’on est aussi dans une économie de marché dont le but est de gagner de l’argent (aux dépens des autres qu’on ignore royalement), toute personne qui propose des soins alternatifs est considérée comme un concurrent dangereux qui vient arracher une part du gâteau protégé par l’Ordre, mais cela ne se dit pas, quelle horreur, alors on argumente au nom des patients à qui personne n’a demandé leur avis.
C’est aussi prendre le problème à l’envers, et on peut se demander si les responsables du Cnom n’ont pas agi en toute connaissance de cause parce qu’ils ont pris le parti de défendre l’Ordre contre vents et marées, car, au lieu de se poser des questions, de faire un état des lieux, – et pourquoi ne pas organiser les États généraux de la médecine conventionnelle -, au lieu de faire une recherche pour connaître les raisons qui ont amené des patients à se tourner vers des thérapies alternatives en en payant le prix car les consultations ou les soins ne sont pas remboursés par la Sécu, pour connaître le bilan des traitements à base de chimiothérapie en matière de cancer, l’efficacité d’autres soins alternatifs, etc. etc., au lieu de cela on sort la massue pour écraser une mouche, on accuse tel chien d’être atteint de la rage pour mieux le noyer publiquement. C’est une véritable méthode dictatoriale puisqu’elle ne laisse aucun espace à la discussion, à la recherche, à la compréhension de l’autre. Venant de la part de personnes instruites, cultivées, puisqu’il s’agit des médecins, cette méthode a de quoi indigner plus d’un. Mais nous en sommes là. La pensée unique est à l’œuvre !
D’après les chiffres fournis par la Miviludes « quatre Français sur dix ont recours aux médecines dites complémentaires (dont 60 % parmi les malades du cancer), et 3.000 médecins seraient en lien avec la mouvance sectaire » [7], cela fait tout de même un joli paquet de déviants aussi bien chez les patients que chez les médecins-traitants conventionnels. Ce serait sans fondement d’accuser aujourd’hui les patients d’être atteints d’obscurantisme médical en prêtant l’oreille aux premiers charlatans venus. Une enquête faite par Olivier Schmitz, sociologue et anthropologue, chargé de cours à l’Université Charles de Gaulle de Lille-III, met les points sur les i : « Contrairement à une idée fort répandue, le recours à des pratiques « magiques » n’est pas l’apanage de paysans dont les conditions de vie feraient obstacle à la « rationalisation » des pratiques et des croyances. L’urbanisation des campagnes et l’évolution du monde rural ont rendu caduque l’opposition entre zones rurales et espaces urbains. Aujourd’hui, nombreux sont les citadins à consulter les guérisseurs et on trouve de nombreux guérisseurs exerçant en ville. D’autre part, la clientèle se compose aussi bien d’ouvriers que d’employés, d’enseignants, de cadres, de professions libérales, etc. » [8]
Si cet Ordre se penche un peu plus sur la formation des médecins et leurs rapports avec des firmes pharmaceutiques, sur l’efficacité des comprimés prescrits, sur la consommation élevée et inquiétante de somnifères et autres psychotropes, etc. etc., au lieu de braquer les projecteurs sur des confrères plus originaux, on aurait plus de respect et de considération pour lui. D’un autre côté, si on est acculé à sortir l’argument de choc qui consiste à accuser le concurrent de faire partie d’une secte c’est qu’on n’a plus grand-chose comme argument scientifique ou médical valable, pour le vaincre et convaincre, alors, on s’appuie sur le pouvoir puisqu’on tient le bon côté du couteau, le manche, et puisqu’on a le pouvoir, qu’on est du côté du pouvoir. Ceux qui gagnent par la force sont-ils respectables ? Les lois sont certes légales (par leur nature) mais elles ne sont pas toutes morales ni justes puisqu’elles sont l’instrument de pouvoir pour ceux qui ont le pouvoir et le manipulent. Le pouvoir peut faire peur, mais il n’inspire en aucun cas le respect. Il y a plus de deux mille ans, un philosophe politique des contrées lointaines qui ont légué à l’humanité des méthodes de soins inappréciables mais décriées aujourd’hui par les tenants de l’ordre établi, disait déjà : « Si le prince conduit le peuple au moyen des lois et le retient dans l’unité au moyen des châtiments, le peuple s’abstient de faire le mal, mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la vertu et fait régner l’union grâce aux rites, le peuple a honte de faire le mal […]« . Ces paroles vont sans doute glisser sur l’oreille des membres du Cnom comme l’eau sur la tête du canard, « des chinoiseries », pourrait-on dire, mais peu importe, car on n’entend que ce qu’on a envie d’entendre.
Peut-on espérer que le Cnom retrouve sa sérénité, sa lucidité, sa largesse d’esprit au lieu de s’enfermer dans des rhétoriques belliqueuses ? Au su des actions engagées par le Cnom, on est tenté de répondre par la négation. Il appartient donc au Cnom de prouver la supériorité et l’efficacité des méthodes de soins promulgués par la médecine conventionnelle par rapport aux autres approches alternatives. Chacun d’entre nous connaît dans son entourage des exemples d’individu atteint qui du diabète, qui du cancer, qui d’autre chose, à qui des médecins conventionnels travaillant dans des hôpitaux ont fini par dire qu’il n’y a plus rien à faire avant de le renvoyer dans sa famille. Mais la famille ne baisse pas les bras : en cherchant, elle a fini par trouver un thérapeute non conventionnel, certains sont domiciliés hors de France puisque celle-ci ne les accueille pas comme thérapeutes, qui veut bien s’occuper du diabétique dont la médecine conventionnelle ne veut plus. Au bout de 6 mois de soins et de suivis par un acupuncteur, le malade a retrouvé sa santé, il continue à marcher, sauter sur ses jambes comme à l’époque de ses vingt ans, alors que ses membres étaient paralysés. On pourra aligner des exemples comme celui-ci qui, au lieu d’intéresser les médecins traitants conventionnels, ce qui est dans l’ordre des choses, du bon sens, normal dans une démarche scientifique qui consiste d’abord à comprendre les choses, est rejeté : on se métamorphose en autruche en ignorant le problème. Et si problème il y a cela ne peut venir que du côté des charlatans. Voilà où nous en sommes.
Est-ce que les morts parlent des effets secondaires ?
Il ne nous vient pas à l’esprit de nier l’existence de charlatans, cependant les charlatans existent dans tous les camps aussi bien chez les conventionnels que les autres. Prendre un cas particulier pour en faire une généralité, voilà une autre erreur pour ne pas dire faute professionnelle de la part de l’ordre établi. Chez beaucoup de peuples pour ne pas dire des minorités ethniques, celui qui est en charge de guérir les autres est considéré comme irréprochable, autrement dit, il doit être bon (cela ne veut pas dire encore une fois qu’il n’y existe pas de charlatans). Combien de médecins parmi les adhérents au Cnom peuvent-ils s’affirmer bons moralement ? Combien d’entre eux peuvent affirmer sans mauvaise foi qu’en tant médecin, il n’y a que l’attention portée au malade, la volonté de guérir son patient qui le guident sans autres considérations, soient-elles pécuniaires, de prestige, de privilège, de carrière, etc. ? Combien peuvent-ils dire, sans mauvaise foi que leur boussole reste la morale ?
On peut aussi nourrir ce débat avec quelques chiffres qui ne proviennent pas du camp des charlatans puisqu’il s’agit du rapport de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée en conclusion des travaux de la mission sur le Médiator et la pharmacovigilance, d’après le député Roland Muzeau : «On estime dans notre pays à 150 000 le nombre d’hospitalisations annuelles liées à des accidents médicamenteux et de 13 à 18 000 le nombre de morts provoquées par des médicaments » [9]. 13 à 18.000 morts liés à la prise des médicaments prescrits par des médecins conventionnels sans que cela les pousse à réfléchir, à se remettre en question, en cause ! 150.000 hospitalisations, cela représente quel prix que la communauté doit payer annuellement par la faute des autres ? Est-ce qu’on est entré dans la logique du Dr Knock ? Les esprits lucides et sains ne peuvent pas ne pas s’indigner de ces gâchis alors qu’on aurait pu faire autrement au moindre coût et sauver plus de vies humaines. Face à cela le Cnom brandit la menace à l’adresse des pratiquants de thérapies alternatives avec l’aide de l’Unadfi. La technique d’amalgame est mise en œuvre, on associe tout pratiquant de médecine non conventionnelle à l’appartenance à une secte ! La honte, on ne sait plus ce que cela veut dire. On peut toujours fustiger la Chine comme cela arrange certains, mais là-bas deux médecines (la médecine occidentale et celle issue des traditions pluri-millénaires) coexistent et non sans règlementations pour le bien de tout le monde, patients compris. Alors la liberté dont on se réclame à tort et à travers, elle est où dans ce cas qui nous concerne, en Chine ou en France ? Bien sûr le Cnom réclame pour lui la liberté d’écraser les autres. Ça aussi est une forme de liberté sélective qui ne peut aboutir qu’au monopole. On tombe ainsi sur le domaine de l’économie, pardi. L’argent n’a rien à voir avec tout cela, vont sans doute proclamer haut et fort certains, alors jetons-le par la fenêtre ! On verra bien qui franchira le pas.
La tradition populaire dit sans équivoque : à quelque chose malheur est bon. Les fabricants de médicaments chimiques ne chôment pas, leurs chiffres d’affaires montent en flèche, leur secteur se consolide même en temps de crise. Non, les firmes pharmaceutiques ne vivent pas des malheurs des autres, elles trouvent tout le temps de nouveaux médicaments pour venir soulager les patients, n’est-ce pas ? Pour terminer on peut aussi poser quelques questions à ceux qui détiennent le pouvoir de défaire, d’éliminer, casser les autres. Qu’ont-ils à répondre à des données chiffrées fournies non pas par des charlatans mais par leurs confrères australiens, et aux auteurs mentionnés ci-dessous pour ne citer que les plus connus.
Au bout de 20 ans de recherche, trois médecins australiens: Graeme Morgan, Robyn Ward & Michael Baton publient dans une revue spécialisée [10 ] , qu’en Australie, sur les 10.661 personnes atteintes du cancer du sein et traitées par la chimiothérapie, seulement 164 personnes ont survécu pendant cinq ans.
[L’article] « étudie les données d’études cliniques avec chimiothérapie au cours des 20 dernières années en Australie et aux USA. Le résultat est tout simplement consternant. En ce qui concerne la survie au bout de 5 ans, et bien qu’en Australie seuls 2,3 % des patients tirent profit d’une chimiothérapie et qu’aux USA, il n’y en ait que 2,1 %, on continue malgré cela à proposer ces mêmes thérapies aux patients cancéreux.
Au total, ce sont les données de 72 964 patients en Australie et de 154971 aux USA, tous traités par chimiothérapie, qui ont été étudiées. Ici, personne ne peut plus prétendre qu’il ne s’agit que des données de quelques patients et, par conséquent, « insignifiantes »…Les auteurs s’interrogent, avec raison, sur le fait qu’une thérapie qui a si peu contribué à la survie des patients au cours des 20 dernières années, ait dans le même temps connu un tel succès commercial. Et cela devient totalement incompréhensible, lorsque l’on considère, une par une, les différentes sortes de cancer. C’est ainsi qu’aux USA, depuis 1985, il y a eu exactement 0 % de progrès dans les cancers suivants :-Cancer du pancréas, Sarcome des parties molles, Mélanome, Cancer des ovaires, de la Prostate, des reins, de la vessie, tumeurs cérébrales, Myélomes multiples.
Pour le cancer de la prostate, par exemple, rien qu’aux USA, 23.000 patients ont été analysés. Mais au vu des « taux de succès », on ne peut que constater : ils étaient de 1,4 % pour le cancer du sein, de 1,0 % pour le cancer de l’intestin, et de 0,7 % pour le cancer de l’estomac. Et ceci au bout de 20 années de recherches intensives dans le domaine de la chimiothérapie et l’investissement de milliards provenant de fonds pour la recherche et de dons faits aux grandes organisations pour le cancer. » [11]
Des auteurs à jeter au bûcher ?
- Peter H. Duesberg, L’invention du virus du SIDA, Éd. Marco Pietteur, Collection Résurgence, EMBOURG (Belgique), 640 p. ;
- Dr Étienne de Harven& J-C Roussez, Les 10 plus gros mensonges sur le SIDA, Éd. Dangles, 2005, 253 p.
- Sylvie Simon, Les 10 plus gros mensonges sur les vaccins, Éd. Dangles, 2005, 221 p.
- Nicole Delépine, La face cachée des médicaments, Éd. Michalon, 2011, 299 p.
- Marc Girard, Médicaments dangereux : A qui la faute ? Éd. Dangles, 2011, 128 p.
De deux choses l’une soit ces auteurs ont raison et qu’attend le Cnom pour se mettre au travail afin d’examiner les questions épineuses et changer éventuellement d’approche pour le bien des patients et leur propre bien, ou bien s’ils écrivent tous des âneries dans ce cas, il faut les dénoncer avec des arguments scientifiques et des expériences prouvées à l’appui et non avec des accusations gratuites sans fondements. Où en est le Cnom dans toutes les graves questions touchant la société dans sa totalité ? Quel est le véritable enjeu ? L’efficacité des approches ou la carrière personnelle des hommes de pouvoir ? La santé publique ou le chiffre d’affaire des firmes pharmaceutiques ?
CICP (Collectif d’Initiative Citoyenne Pyrénées)
* * * * *
Notes :
[1]. Les fonds publics sont-ils utilisés dans l’intérêt général ?, p. 13 (Brochure publiée par la CAP LC (Coordination des Associations et Particuliers pour la Liberté de Conscience)
[2]. http://membres.multimania.fr/jausiers/
[3]. Les fonds publics, op. cit.
[4]. Les fonds publics… op.cit.
[5]. Les fonds publics… op.cit.
[6]. Voir le témoignage de l’actrice Charlotte Valandrey, De cœur inconnu, Le Cherche Midi, 2011.
[7]. http://www.unadfi.org/
[8]. Schmitz O., Soigner par l’invisible. Enquête sur les guérisseurs aujourd’hui, Ed. Imago, 2006, p. 10.
[9]. http://www.ouvertures.net/
[10]. « The contribution of Cytotoxic Chemotherapy to 5-year Survival in Adult Malignancies » in Clinical Oncology, 2004 Dec;16(8):549-60.
[11] http://www.medecine-ecologique.info/
* * * * *
Crédits photos :
- Caricature de l’Unadfi : http://lille-art.com/
- Ave-Maria : http://www.filmotv.fr/
- Le cancer : http://t2.gstatic.com/
- Système de santé : http://gaetanpelletier.files.wordpress.com/
- Statistiques sur le cancer : http://www.ladepeche.fr/
- Commission AMM : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/
* * * * *
Je vous remercie pour cet article très bien renseigné. La façon dont des médecins compétents et responsables sont maltraités par l’Ordre des médecins est odieuse. Et que l’Ordre des médecins accorde du crédit à une association comme l’ADFI, dont le militantisme intéressé et haineux n’est plus à prouver en dit long sur la bassesse de leurs motivations. Les français sont en effet de plus en plus nombreux à se tourner vers des personnes qui ont une compréhension plus fine de la médecine et de la santé, et cela dérange l’ordre établi et les intérêts privés. La gestion de la santé par une clique à l’affût de profits est certainement l’un des plus grands scandales de notre époque, et est cause de mortalité. Tout mon soutien aux médecins si injustement jugés et traités.