3e et dernier volet
Jusqu’à présent nous avons affaire à un Lakhovsky scientifique, un chercheur en bioénergétique pour employer un vocable moderne de notre temps. Mais Lakhovsky est aussi un philosophe dont les idées se sont retrouvées dans plusieurs ouvrages : L’Universion, Le grand problème, La science et le bonheur, etc. Si son attitude devant la vie quant au bonheur peut paraître ascétique pour l’époque, elle nous est particulièrement familière à l’heure actuelle. Selon lui, l’être humain qui aspire au bonheur doit respecter trois principes : « croire à la longévité », cela sous-entend rester en bonne santé, « éviter de compromettre notre vie en s’abstenant d’être jaloux, envieux ou méchant, ne pas avoir peur de la mort, croire à la survie, c’est-à-dire en Dieu ».
« En outre, il faut vivre dans la paix du cœur et dans l’équilibre moral que confère à chaque homme le sentiment de la justice et de la bonne volonté. » [76] Le but de la vie selon lui est d’atteindre le paradis de l’Universion [77] et d’en jouir pleinement. Le principe de longévité repose sur plusieurs paramètres qui dépendent d’autres par exemple, la santé est conditionnée par l’hygiène de vie qui, elle-même, dépend entre autres de l’alimentation. Lakhovsky observa déjà à son époque que les gens mangeaient trop à chaque repas, deux ou trois fois plus que nécessaire au bon fonctionnement du corps humain, surtout chez les gens riches. Il fait sienne la devise qui prétend que « nous ne mourons pas : nous nous tuons » [78]. Pour atteindre la longévité, devenir centenaire, il convient de préserver le plus longtemps possible l’harmonie entre toutes les facultés physiques et intellectuelles, autrement dit maintenir « l’équilibre oscillatoire cellulaire de tout l’organisme ». Et il cita le cas du premier ministre anglais William Ewart Gladstone (1809-1898) qui se faisait encore le plaisir d’abattre un arbre à la hache la veille de sa mort à 89 ans. Si Gladstone n’a pas atteint l’âge respectable des centenaires, Lakhovsky fournit maints exemples de centenaires à travers l’histoire, d’Est en Ouest et de l’antiquité à l’époque contemporaine en restant prudent sur certains cas comme Mathusalem qui aurait vécu 969 ans ou le roi de l’Île Locmians, 802 ans, dont parlent Pline et Valère Maxime [79]. Certaines régions sont de véritables viviers de centenaires tels que le Penjab, >la Serbie, la Russie, la Turquie, l’Égypte, Buenos-Aires, les États-Unis. Si l’excès de nourriture, la quantité, nuit à la santé, sa qualité devrait être recherchée dans les « éléments vivants », c’est-à-dire les produits crus pour les végétaux et certaines viandes et poissons également. Il donne l’exemple des Norvégiens qui consomment du saumon cru, les Japonais et les Russes qui consomment certains poissons crus et assaisonnés, les populations côtières du pourtour méditerranéen et les Bretons qui mangent beaucoup de coquillages vivants (huîtres, palourdes, moules, coques , oursins, etc.). Les habitants de Bulgarie, Turquie, Égypte, Russie, Algérie, Inde ont tous un point commun : ils consomment beaucoup d’oignons crus et de fruits crus et Lakhovsky nous apprend par ailleurs que ces populations ne connaissent pas le cancer. Pour lui le rôle de l’oignon est indéniable. Le voilà nutritionniste avant l’heure.
La tête sans queue
L’ouvrage intitulé La science et le bonheur a été publié en 1930, avec un recul de plus de 70 ans, on ne trouve pas grand-chose à redire sur ce volet nutritionnel. Ce qui n’est pas le cas de ses doctrines politiques que nous allons voir maintenant.
Si Lakhovsky conseille à ses lecteurs de « pratiquer la bonté, éviter la jalousie, l’envie et la haine », quelqu’un qui a un esprit sain ne peut qu’être d’accord avec lui. Lakhovsky donne plusieurs exemples de jalousie et de rivalités : jalousie entre fratrie, entre collègues (il cite son cas personnel victime de méchanceté de la part de certains de ses collègues [80]). Cela dit certains exemples de jalousie donnés par Lakhovsky sont discutables :
« La jalousie est le microbe le plus virulent qui existe. Il se développe surtout sur le bouillon de culture de la démocratie et du suffrage universel.
Ainsi Karl Marx, qui a découvert ce microbe, a tué sans s’en douter des nations entières. C’est ainsi qu’au nom de cette jalousie on a massacré ou fusillé un grand nombre de Russes. Il reste 130.000.000 d’individus réduits à un esclavage que la barbarie la plus reculée n’a jamais connu.
Lénine, le plus grand jaloux du siècle, est mort relativement jeune, vers 54 ans.
Le socialisme et le bolchevisme, toutes deux philosophies de l' »Égalité », ne sont rien d’autre que des politiques de la jalousie. » [81]
Pour un scientifique humaniste comme Lakhovsky, et qui assimile la recherche d’une justice sociale à la jalousie cela peut surprendre plus d’un. On peut tout à fait ne pas être d’accord avec Marx ou Lénine pour des raisons idéologiques c’est une chose, mais dire que c’est la jalousie qui est le moteur des idées et actions de Lénine, cela relève de l’irrationnel. Si on cherche à comprendre le pourquoi de cette prise de position qui échappe à la raison chez Lakhovsky, un détour par sa biographie peut nous aider à y voir plus clair. Lakhovsky est né en 1870, l’année de la guerre austro-française doublée de la Commune de Paris, il est arrivé en France en 1895, s’y est marié en 1905, et s’est naturalisé français en 1907. Bref, c’était un Russe du temps du tsarisme, et la révolution de 1905 puis celle des bolcheviks en 1917 qui ont mis par terre l’ancien régime du Tsar n’ont rien changé à l’affaire, Lakhovsky est resté fidèle à l’ancien régime et demeura un Russe blanc comme on appelait à l’époque les émigrants russes en France restés fidèles au Tsar. C’est son droit le plus ultime : les opinions de chacun doivent être respectées. Mais dans la défense de ses idées si on fait des amalgames ou des erreurs de jugement, avance des arguments sans queue ni tête, manipule des sources avec mauvaise foi, etc., alors ses idées ne peuvent être défendues car elles sont sans fondements. Ce n’est bien sûr pas le cas de Lakhovsky qui se détermine uniquement par conviction et par constat superficiel. Dire que c’est Karl Marx qui a « découvert le microbe » de la jalousie, c’est comme si on se laissait emporter par la colère, car la jalousie a toujours existé chez l’homme, Karl Marx n’est pas non plus le premier à instrumentaliser la jalousie, à supposer qu’il ait agi par jalousie, au profit d’un but politique. C’est vrai qu’on a du mal à suivre les doctrines sociales et politiques de Lakhovsky qui voit en l’ordre ancien un moindre mal, chaque catégorie sociale à sa place, chacune sa fonction et ses responsabilités : les agriculteurs cultivent, les ouvriers travaillent, les cadres dirigent, le gouvernement gouverne mais avec bonté. Les riches font marcher leurs entreprises et ils doivent aussi prêter une oreille compréhensive envers les pauvres (d’où les organisations caritatives où patronnent des femmes de la classe dirigeante), etc. À l’approche du deuxième conflit mondial Lakhovsky prit parti pour Mussolini au grand étonnement de ses collègues et amis en Italie. Devant cette incompréhension, il réalisa qu’il s’était égaré et s’éloigna définitivement du fascisme [82]. Cette incursion chez les fascistes est d’autant plus difficile à comprendre qu’il a failli être victime du nazisme s’il n’avait pas quitté Paris à temps. Voilà une autre facette de Lakhovsky qui ternit quelque peu sa célébrité de scientifique mais sans arriver à l’anéantir.
L’univers & ses ions
Si Lakhovsky s’est fait un nom de son vivant c’est grâce aussi à ses écrits résumant ses recherches ou en rendant compte. Il faut reconnaître qu’il a une facilité à écrire et cette qualité est d’autant plus admirable qu’il écrivait dans une autre langue que sa langue maternelle, puisqu’il s’agit du français. Lakhovsky a publié au total une vingtaine de titres dont certains ont été traduits en espagnol, en allemand, en italien mais très peu en anglais (voir bibliographie en fin de chapitre) et tous ces titres n’ont pas la même consistance. On peut dire rapidement que ses œuvres écrites sont de deux ordres : les ouvrages de base à caractère théorique tels que L’Oscillation cellulaire. Ensemble des recherches expérimentales ; Contribution à l’étiologie du cancer ; L’Universion ; La Matière ; La Science et le bonheur ; Le Grand problème ; Le Secret de la vie ; et les autres qui sont des ouvrages de vulgarisation de ses idées déjà abordées dans les précédents. C’est la raison pour laquelle on retrouve dans les ouvrages de la seconde catégorie les mêmes thèmes abordés dans les ouvrages théoriques mais abrégés ou vulgarisés, par conséquent un thème peut se trouver dans plusieurs ouvrages. À côté de ces deux catégories, on trouve aussi de petites brochures sur un thème précis comme le cas de L’oscillateur à longueurs d’onde multiples, Radiations et ondes. Sources de notre vie, etc. Et pour être exhaustif, il faut aussi citer les ouvrages d’un autre genre parus à l’approche de la deuxième guerre mondiale : il s’agit des essais à caractère politique et social tels que : La Civilisation et la folie raciste ; Le Racisme et l’orchestre universel ; De Moscou à Madrid. Le paradoxe de la démocratie ; L’Étatisme et la mort des nations. Conseils à mes enfants. Hélas, nous n’avons pas encore l’occasion de mettre la main sur ces ouvrages, un détour vers la thèse du docteur Jean-Louis Portes peut en donner des aperçus.
Il nous est difficile de donner un avis argumenté et étayé sur tous les ouvrages de Lakhovsky dans ce cadre limité, cependant nous essayons de rendre compte rapidement de quelques titres moins connus aujourd’hui tels que L’Universion, Le grand problème [83].
Signalons au passage que les ouvrages de Lakhovsky sont à l’heure actuelle soit introuvables soit hors de portée pour les petites bourses. Heureusement quelques éditeurs ont, comme nous l’avons signalé dans la première partie de ce papier, commencé à rééditer certains titres tombés dans le domaine public.
L’Universion a été publié en 1927 par les Éditions Gauthiers-Vilars & Cie à Paris, et préfacé par le Professeur d’Arsonval que Lakhovsky considérait comme son maître. D’abord « Universion » était un néologisme forgé par Lakhovsky lui-même pour exprimer une de ses nouvelles idées originales. Sur la forme, l’ouvrage n’a pas été écrit comme ses autres essais mais a été conçu comme un dialogue entre Lakhovsky et un professeur de philosophie [84] , un de ses proches qui lui rendait souvent visite et chaque visite donna lieu à une causerie autour de cette notion centrale du livre. Nous avons vu que Lakhovsky a formulé la théorie de l’oscillation cellulaire dans son ouvrage intitulé L’origine de la vie puis reprise dans Le secret de la vie. Les ondes cosmiques et la radiation vitale. À ce propos, le Dr. Hulda Clark a, de son vivant, mis au point un appareil fort simple à réaliser et capable de mesurer la fréquence de nombre de « présences » dans le corps humain : les levures (80-140 kHz) ; virus, bactéries, vers et ascarides (300 à 430 kHz) ; ténias et organismes unicellulaires (350 à 475 kHz) ; l’homme (1520 à 9460 kHz).[85] Ces découvertes viennent confirmer la théorie de l’oscillation cellulaire que Lakhovsky a formulée voici presque un siècle sans les instruments suffisamment précis comme ceux d’aujourd’hui. De ce point de vue c’est un véritable visionnaire, et on peut dire que la notion d’universion est la suite logique de cette théorie.
L’universion est donc une théorie globale pour expliquer l’origine de la vie, la vie elle-même, de l’infiniment-petit à l’infiniment-grand, en passant par les mécanismes célestes, les phénomènes électriques, électromagnétiques, les radiations cosmiques, la pensée et Dieu. Selon Lakhovsky, l’universion qui est présent partout, en tout, peut être associé au milieu ambiant qui permet, entre autres, aux ondes, radiations, rayonnements de voyager à travers l’univers comme l’air qui permet aux ondes sonores de se matérialiser. Cette explication des phénomènes physiques se veut aussi une tentative de succéder à la notion d’éther qui a traversé le XIXe siècle et le début du XXe sans parvenir à une définition acceptable pour tous les scientifiques car chacun, chaque spécialité avait sa propre notion de l’éther. Laissons à Lakhovsky la tâche de nous expliquer ce qu’est l’universion :
L’universion est partout, est en tout, pénètre tous les corps, tous les êtres, tous les mondes, s’étend dans l’immensité de l’univers et occupe notamment tout le vide interastral. C’est en quelque sorte la promatière, la substance-mère de tous les corps matériels, qui ne sont que de l’universion condensée.
L’universion est matériellement vide et caractérisée par l’absence de toute matière : mais il est peuplé de corpuscules et de germes d’atomes et de molécules qui s’appellent les électrons et les ions. C’est ce qui explique que le vide absolu interastral est cependant un monde très habité. L’universion possède une élasticité et une mobilité absolues, dont la matière ne peut nous donner qu’une faible idée. [86](…)
Ainsi l’universion nous apparaît comme la cause et l’essence de toute matière, de toute forme, de toute action, de tout mouvement, de toute vie. Malgré nous, l’universion s’impose à nos conceptions métaphysiques, il les domine, il en apparaît comme la raison d’être.
Si l’universion est la source de la matière et de la vie, il n’y a pas loin à admettre qu’il s’identifie aussi facilement avec ce qu’il y a de plus subtil dans la création : avec la sensation, avec l’intelligence et la pensée, avec l’âme, avec Dieu même !
Qu’est-ce qui va changer avec cette théorie ? Rien car « ce qui change, ce n’est pas l’univers mais c’est seulement notre façon de le comprendre. » [87]
Nous connaissons Lakhovsky qui est un scientifique, qui pose des questions sur les phénomènes de la vie, de l’univers, qui observe la vie, qui fait des expériences pour vérifier ses idées, ses théories. Sa démarche scientifique est répartie dans l’ensemble de ses œuvres écrites et L’Universion ne fait pas exception. Chaque chapitre de L’Universion aborde donc un aspect de la notion qui est cernée petit à petit jusqu’à sa découverte intégrale par le lecteur, guidé par un pédagogue soucieux de se faire comprendre. Quand on arrive à la fin on peut dire que Lakhovsky est parvenu à expliquer d’une façon qui se veut scientifique à travers la notion d’universion quelque chose qui a toujours préoccupé l’humanité et qu’on nomme Dieu, puisque l’universion est partout, en tout, à l’origine de tout. Pour lui l’universion se confond avec Dieu d’où son expression Universion-Dieu. À cet égard le lecteur ne doit pas s’étonner de découvrir tout à fait à la fin de l’ouvrage une prière mise dans la bouche du professeur de philosophie :
« Ô Universion-Dieu !
Je crois que tu es le Créateur de l’univers entier, des astres, des planètes, des étoiles et des nébuleuses. C’est toi qui entretiens par tes vibrations la régularité de leur mouvement, la puissance de leur rayonnement et l’harmonie admirable du ciel !
Je crois que tu es le Créateur de la matière la plus condensée, comme la plus subtile, de la molécule, de l’atome, de l’ion, de l’électron et des ondes !
Je crois que tu présides à tous les phénomènes physiques et naturels, aux forces mécaniques, électriques et magnétiques, à l’énergie sous toutes ses formes.
C’est toi qui as créé par tes radiations la vie et la mort.
Je crois que la volonté, la pensée et l’âme sont ton émanation et que tu es leur éternel gardien.
C’est toi qui es toute liberté, toute justice, toute bonté et toute miséricorde !
C’est toi qui es la substance unique, infinie dans le temps et dans l’espace, immuable et éternelle.
Ô Universion-Dieu, tu es en tout et partout, tu es mon essence et mon maître ! »
Là on atteint la limite de la pensée. Quoi qu’il en fût, Lakhovsky se défendit d’être positiviste ou rationaliste. Il reconnut que l’idée de Dieu l’habitait depuis longtemps sans en avoir trouvé une explication acceptable, soit-elle religieuse ou philosophique. Sa théorie sur l’universion vient combler ce vide béant qui le travaillait.
Transmission & matérialisation
Un autre ouvrage moins connu que nous estimons digne d’intérêt est Le grand problème édité en 1935 par la Librairie Félix Alcan et qui fait 159 pages. Nous avons vu que Lakhovsky a émis des idées et théories qui, tout à fait neuves et originales pour son temps, étaient soutenues par des expériences et observations diverses. Il ne s’agit pas des idées farfelues sans queue ni tête mais des idées novatrices qui vont jusqu’à la limite des connaissances scientifiques, en d’autres termes les limites sont repoussées. Quant à celles qui sont développées dans cet ouvrage, elles sont simplement vertigineuses et renversantes. La notion-clef autour de laquelle l’ouvrage est structuré est la matérialisation, d’ailleurs Lakhovsky la met en exergue sur la couverture : « Dans l’univers rien n’est création, mais tout est reproduction par matérialisation ». Kesako ? Il s’agit d’un « mécanisme de transmission de la matière sous forme de rayonnements à travers les espaces interstellaires ». On se doute bien que la notion de matérialisation est en rapport direct avec les radiations et rayonnements cosmiques, sources de vie puisque les idées de Lakhovsky sont cohérentes entre elles et elles forment un système cohérent. Pour faciliter la compréhension pour la suite, il convient aussi de signaler que pour Lakhovsky la dualité matière-onde (ou matière-rayonnement) n’est qu’apparente car à l’échelle de l’infiniment-petit, les éléments constitutifs de l’atome tels que l’électron, le positron, etc. ne sont plus de la matière mais du rayonnement, autrement dit des ondes électromagnétiques. Sur ce plan, Lakhovsky était bien en avance sur son temps car les scientifiques se débattaient encore longtemps, et chacun tirait la couverture à soi, pour dire que la lumière est soit corpusculaire pour les uns, ou un phénomène ondulatoire pour les autres. Lakhovsky nous donne plusieurs exemples de matérialisation observables mais passés inaperçus à cause de notre ignorance en l’absence d’explications scientifiques acceptables. Prenons-en quelques exemples : le premier relève du domaine biologique, la culture des microbes :
« Il suffit d’en ensemencer une ou deux colonies dans une boîte de Pétri ou dans un ballon scellé à verre, enfermant de la gélose ou tout autre bouillon de culture. Si l’on cherche à doser les substances minérales contenues dans ces colonies de microbes – des staphylocoques, par exemple – c’est à peine si l’on peut déceler un millionième de milligramme de fer ou de phosphore.
Or, dans cette boîte de Pétri exposée dans le thermostat, à la température de 37° C, on peut recueillir au bout de 48 heures des milliards et des milliards de staphylocoques qui contiennent au total plus d’un gramme de fer, de phosphore ou d’autres minéraux.
D’où proviennent tous ces minéraux ?
Ni de la boîte de Pétri, ni de la gélose, qui ne contiennent pas toutes ces substances, ni même de l’atmosphère ambiante. » [88]
Deuxième énigme, la forêt de Fontainebleau :
« Savez-vous que des dizaines de milliers d’hectares de terrain de cette forêt sont exclusivement composés, sur une grande profondeur, de sable très fin qui ne renferme, en dehors de la silice pure, pour ainsi dire aucune substance minérale.
Or il pousse dans cette forêt, des arbres magnifiques et des végétaux de toutes sortes qui contiennent tous les minéraux que nous avons indiqués plus haut et qu’on trouve ordinairement dans les cellules de tout être vivant.
Je vous pose à nouveau la question que j’ai posée pour la boîte de Pétri : d’où peuvent venir tous ces minéraux ?
Vous me direz : c’est l’eau qui les apporte. On pourrait, à la rigueur, admettre pour certains potagers arrosés avec l’eau de source ou de puits, ou, encore, pour certaines forêts traversées par des rivières.
Mais la forêt de Fontainebleau n’est arrosée par personne, comme les potagers, sinon par l’eau de pluie distillée à peu près pure, ne contenant, pour ainsi dire, aucune substance minérale. (…) D’où viennent tous ces minéraux que contiennent leurs cellules ? » [89]
L’énigme des villes enfouies :
« Nous savons que les archéologues, qui font des fouilles dans les pays de civilisations anciennes, grecques, romaines, égyptiennes et autres, découvrent parfois dans ces pays des villes entières avec leurs monuments, leurs palais, leur rues pavées et leurs cours recouvertes de mosaïques à quelques vingt ou trente mètres de profondeur dans le sol.
Comment expliquer que ces vestiges de civilisations anciennes soient descendus aussi profondément dans la Terre ? Vous me direz que c’est le poids énorme des maisons en pierre de taille, avec leurs murs épais et leurs colonnades, qui les a enfouies dans le sol petit à petit au cours des siècles.
Je ne puis admettre cette hypothèse, car si elle était vraie, les divers matériaux ne seraient pas enfoncées aussi régulièrement que l’indiquerait l’état de conservation de ces monuments au moment de la découverte.
Et, en effet, s’il en était ainsi, les colonnes et les murs à cause de leur poids, se seraient enfoncés davantage que les petites statues, les dallages des rues, les pavages des cours. Or nous constatons que, lorsqu’on découvre ces villes, tous ces éléments architecturaux restent à leurs emplacements respectifs. »[90]
Pour Lakhovsky la seule explication satisfaisante de ces énigmes, parmi tant d’autres encore, est la matérialisation des rayonnements spécifiques d’origine cosmique au contact de la matière vivante sur terre par résonance. Autrement dit chaque matière vivante sur Terre (cellule, minéral, etc.) a sa propre fréquence de résonance, la matérialisation se produit quand cette matière reçoit des rayonnements d’origine cosmique spécifiques. C’est le mécanisme de transmission de la vie à travers les espaces interstellaires et non pas de transport car aucune cellule vivante ne peut survivre aux conditions extrêmes dans l’espace interstellaire (le froid proche du zéro absolu, la nocivité des rayonnements). Ce qui explique le principe de matérialisation formulé par Lakhovsky : « Dans l’Univers, rien n’est création, mais tout est reproduction par matérialisation. » Et Lakhovsky va encore plus loin en appliquant ce principe à l’homme :
« … nous pouvons maintenant parfaitement concevoir comment notre corps même peut se trouver matérialisé éternellement sur d’autres astres éloignés de notre Terre d’un certain nombre d’année-lumière. (…) Supposons un homme qui meurt sur terre à l’âge de 75 ans, par exemple. Le rayonnement issu de sa personne, dès sa conception lors de l’accouplement nuptial, aura, en ces 75 années, parcouru, à travers l’Universion qui lui sert de support une distance de :
300.000 X 365,25 X 24 X 3600 X 75 puisqu’il y a 365,25 jours par an, 3600 secondes par heure et 24 heures par jour, soit 710.048.000.000.000 km.
Le rayonnement émis par cet homme au moment de l’accouplement nuptial rencontre un autre astre à une distance de notre Terre égale à 75 années-lumière, de sorte que cet homme commence maintenant à renaître sur cet autre astre justement au moment où il disparaît de notre planète à 75 ans. (…) D’ailleurs, on peut admettre, sans que rien ne s’y oppose, que ces complexes de rayonnements trouvent sur leur trajet d’autres astres et reforment des êtres vivants, non seulement au moment de la mort de l’individu dont ces rayonnements sont issus, mais à tout instant, pourvu que ces rayonnements rencontrent des terres où ils peuvent se matérialiser par accouplement. » [91]
C’est simplement renversant et du coup l’idée de la réincarnation chère aux cultures indiennes trouve ici une explication rationnelle. Ainsi chez Lakhovsky la science fait sa rencontre avec la philosophie. Un autre aspect de cette rencontre mérite aussi d’être signalé : pour Lakhovsky, la vie sur Terre n’est qu’un lieu de passage, c’est aussi la conception de certains peuples d’Asie du sud-est, la Terre n’est donc « qu’une sorte d’enfer ou de purgatoire, où, à travers des épreuves sans nombre, nous devons nous purifier sans cesse pour pouvoir, après notre mort, jouir pleinement, sur une autre planète, d’incomparables félicités »[92]. Si on accepte cette théorie sur la matérialisation des rayonnements cosmiques dans tout l’univers, l’existence simultanée de plusieurs « moi » sur plusieurs astres différents en devient une simple conséquence. Et ces « moi » séparés par des années-lumière continuent à se transmettre des rayonnements. Pour Lakhovsky, la preuve de ces transmissions se trouve dans les rêves nocturnes. Peu de gens accordent aux rêves une importance digne de ce qu’ils représentent surtout dans le monde moderne envahi et désacralisé par la vie matérielle, alors que chez les peuples dits primitifs, chez les Amérindiens par exemple, les rêves sont très importants car ils essaient de les comprendre au réveil, s’ils n’y parviennent pas ils demandent alors aux devins, médiums ou autres dépositaires de ces connaissances de leur éclairer. Lakhovsky rejoint à ce propos les peuples vivant un peu à l’écart des courants civilisationnels dévastateurs :
« Nous rêvons souvent des choses qui nous sont complètement inconnues : nous avons l’impression de contempler avec nos yeux des villes, des paysages, des personnes que nous n’avons jamais vus et cependant tous ces rêves sont des faits.
Nous savons que, scientifiquement, il n’existe pas d’effets sans cause. Toutes les visions de nos rêves présentent la gamme entière des vibrations lumineuses, c’est-à-dire de 420 à 750 trillions de vibrations à la seconde. Le cerveau qui enregistre ces vibrations, inconsciemment si vous le voulez, ne peut les détecter si elles n’existent pas. Quelle est donc la cause qui fait vibrer notre cerveau sous l’action de toute cette gamme de vibrations ?
(…) La logique et la réflexion ne nous permettent pas d’entrevoir d’autre explication que ce rapport de cause à effet, c’est-à-dire que les visions de nos rêves : les villes, les paysages, les personnes, et tout ce que nous voyons en rêve existent réellement sur d’autres planètes. (…) Ces vibrations peuvent facilement être détectées par notre cerveau, lorsqu’il se trouve en complet repos et déchargé de toute préoccupation et de toute excitation sensorielle provenant, à l’état de veille, de notre vie terrestre.
(…) Quant à moi [93], repris-je alors, connaissant la cause de mes rêves, les cultivant et les classant, je pourrais vous décrire par le menu la topographie des villes où je retrouve mon autre « moi » pendant mon sommeil. Parmi celles-ci, il en est une qui revient plus souvent dans mes rêves. C’est une très grande cité, une capitale certainement, dont vous ne pouvez pas imaginer la magnificence. » [94]
C’est simplement prodigieux, même la science-fiction n’est pas allée aussi loin.
Nous terminons cet aperçu de l’ouvrage par un autre aspect de la personnalité de Lakhovsky qui est comme nous l’avons signalé multiple. Ouvert d’esprit, il s’intéressait à tout et essayait de comprendre les choses au lieu de les rejeter comme beaucoup d’hommes qui se réclament de la science mais qui rejettent les faits quand ils n’arrivent pas à les comprendre ou à les expliquer. Ces hommes dits de science sont en fait de véritables entraves à la bonne marche de la science. Hier comme aujourd’hui ces hommes suffisants qui ne trouvent rien de leur vie s’opposent, car ils détiennent le pouvoir sur les autres, à des idées nouvelles et hardies des autres, aux remises en cause, aux innovations et découvertes fécondes. La science piétine ainsi dans le marécage des bêtises et des enfantillages de certains. Heureusement de temps en temps il existe des hommes de science qui ne se laissent pas intimider par des conservateurs immobilistes dont l’action est dictée par d’autres considérations que la science, mais ces véritables hommes de science doivent payer cher leur liberté et leur indépendance d’esprit. Lakhovsky fut de ceux-là parmi bien d’autres avant et après lui.
Radiesthésie, magnétisme & corporatisme
Revenons dans notre contexte, nous sommes dans les années 1930. L’Association des Amis de la Radiesthésie créée en 1929, comptait dans les 300 membres en 1931, puis 400 l’année suivante. C’est en 1932 aussi que se tient en Avignon du 24 au 27 avril un grand congrès des sourciers présidé par le Dr. Jules Regnault. L’année 1931 voit paraître le premier numéro du Bulletin des Amis de la Radiesthésie [95]. En 1933 le Congrès des radiesthésistes a lieu à Paris même auquel participa l’abbé Mermet [96], une personnalité célèbre du milieu [97]. Ce mouvement en faveur de la radiesthésie s’intensifie à tel point qu’une revue spécialisée La Radiesthésie médicale voit le jour en 1935 [98]. En effet, cette science nouvelle se développe dans ces années un peu partout en Europe [Espagne, Angleterre, Italie, Suisse, Autriche, Tchécoslovaquie, Pays-Bas et même Outre-Atlantique (États-Unis, Canada, Uruguay)]. Quelqu’un d’aussi curieux que Lakhovsky n’aurait pas laissé passer cette occasion : il ne se contentait pas d’observer ce phénomène mais l’étudiait en s’appuyant sur ses propres théories au lieu de le rejeter comme nombre de ses collègues qui, par dogmatisme, qualifiaient la radiesthésie de fumisterie et de charlatanisme. Il rencontrait et connaissait ainsi nombre de sourciers et radiesthésistes célèbres dont les deux abbés Bouly et Mermet [99], il essayait de comprendre et expliquer le phénomène.
« Je vais donc m’efforcer, écrit-il dans La nature et ses merveilles, à la lumière des théories et des principes que je viens d’exposer au sujet de l’oscillation cellulaire, de la pensée-vibration, de l’universion, de la résonance, etc., de donner de la radiesthésie une synthèse et une explication assez limpides, mais suffisamment précises pour qu’elles puissent être comprises par des profanes
(…) Pourquoi, lorsque le sourcier s’approche d’une nappe d’eau souterraine, la baguette se met-elle à se plier dans les mains, pourquoi le pendule se met-il à osciller ou à tourner ?
(…) Nous allons voir comment la résonance intervient dans la pratique des sourciers.
Nous savons que certaines personnes, douées d’une sensibilité exceptionnelle, éprouvent des sensations spécifiques en rapport avec la nature du terrain sur lequel elles se promènent, quand bien même elles n’auraient à la main ni pendule, ni baguette.
(…) Vous avez vu, dans les précédents chapitres, que notre corps contient tous les minéraux qui se trouvent dans l’écorce et dans l’atmosphère terrestre, c’est-à-dire les 92 corps simples de la chimie.
Lorsqu’un sourcier se promène avec le pendule entre les doigts ou avec la baguette entre les mains, tout à coup il sent que le pendule se met à osciller ou la baguette à s’incliner. Que se passe-t-il alors ?
Chaque fois que le sourcier se trouve au-dessus d’une masse minérale importante, du fer par exemple, tous les atomes de fer de son organisme se mettent à vibrer en résonance avec le fer qui se trouve sous ses pieds, même à une profondeur assez grande, à quelques dizaines de mètres de profondeur dans le sol.
Le choc de cette résonance agit évidemment sur l’oscillation cellulaire de tout l’organisme. Il se produit alors une action électrique spécifique dans l’organisme de ce sourcier, qui se traduit inconsciemment par des réflexes mécaniques de ses muscles, réflexes qui ont si peu d’amplitude qu’ils sont invisibles. Mais ces réflexes donnent au pendule de minuscules impulsions qui, en se répétant, le font osciller en résonance de telle ou telle façon correspondant avec la nature du minerai qui fait réagir l’opérateur. (…) Naturellement vous pensez que ce n’est pas vous qui agissez et que c’est la baguette elle-même qui fléchit. Mais c’est une illusion de vos sens, car vous sentez bien une contraction musculaire qui détruit l’équilibre instable de cette baguette et qui la fait dévier immédiatement.»[100]
Il faut dire aussi que les théories de Lakhovsky sont venues au secours des radiesthésistes qui, malgré leurs pratiques avancées, n’arrivent pas à expliquer leurs actions ou leurs résultats. Ami des radiesthésistes qui sollicitaient ses rencontres, Lakhovsky a été nommé membre d’honneur de la Société des Amis de la Radiesthésie [101. Il est devenu « un fervent et un convaincu de la radiesthésie ». [102
Le monde de la baguette et du pendule n’est pas loin de celui des guérisseurs qui étaient pourchassés hier par les syndicats des médecins et aujourd’hui par l’Ordre des médecins qui les traitent de charlatans. Certains ont été poursuivis en correctionnelle dans des procès retentissants comme celui contre Germaine de Rouen ou Camille Eynard de Nantes. Témoin impuissant de ces procès, Lakhovsky avait pourtant constaté les « prouesses extraordinaires de certains guérisseurs qui ont rendu la santé à un grand nombre de malades abandonnés comme incurables par la médecine empirique ». Il relata cette tyrannie des puissants à l’égard des guérisseurs en ces termes :
« J’ai suivi avec intérêt les péripéties de ces procès et j’ai été frappé de cette multitude de braves gens de toutes les classes de la société, aussi bien simples ouvriers et paysans qu’intellectuels de grande valeur, professeurs et autres, qui sont venus témoigner avec enthousiasme en déclarant qu’ils avaient été guéris par ces magnétiseurs des maladies les plus graves après être abandonnés par la Faculté de médecine.
Malheureusement, les lois actuelles qui, avec juste raison, cherchent à protéger la médecine contre les charlatans, ne permettent pas au public de recourir à cette thérapie remarquable. » [102]
Un exemple de plus sur l’attitude des médecins organisés en corporatisme qui rejettent et condamnent ceux qui arrivent à soigner des malades renvoyés par eux-mêmes pour attendre que la mort les emporte. Hier comme aujourd’hui ceux qui font la pluie et le beau temps en médecine officielle se moquent des patients nombreux qui sont venus témoigner, lors des procès, de leur guérison par d’autres thérapeutes qu’eux, ils se bandent les yeux devant les faits inexpliqués, c’est la fuite en avant guidée au mieux par l’ignorance, si ce n’est pas par dogmatisme stérilisant. C’est encore la loi du plus fort, un euphémisme pour ne pas dire la loi de la jungle.
Dans ce domaine aussi, contrairement à beaucoup d’autres, Lakhovsky cherche à comprendre et étudie avec ses moyens et ses idées au lieu de rejeter un phénomène encore inexpliqué par les connaissances scientifiques. Et il parvient à comprendre puis à expliquer l’action des guérisseurs sur les malades en s’appuyant une fois de plus sur ses propres théories (nous sommes désolé de recourir à une longue citation, mais le jeu en vaut la chandelle) :
« Nous avons vu, dans un chapitre précédent, comment certains minéraux manquant à notre organisme peuvent se matérialiser par rayonnement. Vous connaissez déjà d’autre part, ma théorie de l’oscillation cellulaire.
(…) Or, il arrive à certains moments de notre existence et par suite de différentes causes, que nos cellules se mettent à osciller mal, ou même que certaines d’entre elles s’arrêtent d’osciller, d’où le déséquilibre oscillatoire cellulaire et la dématérialisation qui, rapidement, entraînent la maladie et la mort. Je vous ai expliqué, par l’autosuggestion, que même avec votre propre rayonnement, que vous provoquez par la pensée, vous pouvez rétablir l’oscillation des cellules et permettre la matérialisation des éléments qui leur manquent.
J’ai donc pensé, pour donner un choc oscillatoire aux cellules et pour leur permettre d’osciller normalement, à créer un appareil à ondes multiples, dont je vous ai déjà parlé et avec lequel j’ai guéri, dans les hôpitaux de Paris, les maladies le plus graves et notamment le cancer.
Eh bien ! Le magnétiseur possède cette faculté d’émettre un rayonnement à longueurs d’onde multiples, bien plus actif et bien plus naturel que mon appareil physique, puisque dans ce rayonnement de guérisseur, rayonnement qui provient de l’oscillation de ses cellules, se trouvent tous les rayonnements de chaque organe et de chaque tissu humain, radiations susceptibles de faire vibrer en résonance les cellules de l’organisme du sujet traité, quel que soit son état de déséquilibre, quelle que soit la maladie dont il peut être atteint.
Supposons un individu qui a une maladie très grave de l’estomac. Supposons qu’une grande partie des cellules de cet estomac cessent d’osciller ; il en résulte que, dans les parties de l’estomac où ces cellules oscillent mal ou n’oscillent pas du tout, cet organe ne fonctionnant plus, s’ulcère et se décompose, d’où la maladie et la mort qui s’ensuivent.
Si alors le magnétiseur concentre, par l’effet de sa volonté, son rayonnement à travers ses mains formant antennes, il envoie ce rayonnement, analogue à celui de mon appareil à ondes multiples, à travers le corps du sujet traité. Immédiatement, toutes les cellules de l’estomac se mettent à vibrer en résonance avec celles du même organe chez le guérisseur et le rayonnement de tous les minéraux contenus dans l’estomac de ce guérisseur permet la matérialisation de ces mêmes minéraux dans l’estomac du sujet traité.
Bien plus, si une partie de cet estomac est déjà détruite par la maladie, le rayonnement du guérisseur permet à cet organe de se reconstituer par matérialisation puisqu’il existe dans l’estomac des cellules qui oscillent encore et qui, par conséquent, constituent des points de résonance. C’est ce qui explique les résultats miraculeux obtenus au moyen de cette méthode, résultats que jamais aucune autre thérapie ne permettrait d’enregistrer.
La même explication est valable pour toutes les autres maladies, et pour tous les autres organes.
Cette action des guérisseurs est extrêmement facile et leur nombre est beaucoup plus grand qu’on ne le croit. En effet, beaucoup de personnes possèdent ce don, sans même le savoir. Il suffit d’un certain exercice pendant quelques semaines pour pouvoir concentrer sa volonté vers un malade et se servir de son rayonnement propre comme celui de l’appareil à longueurs d’onde multiples.
Je m’adresse ici aux pouvoirs publics de tous les pays, en leur suggérant de créer des chaires d’enseignement dans les Facultés et de diplômer les guérisseurs reconnus bons qui deviendraient des auxiliaires remarquables pour la médecine. Ce serait un grand bienfait pour l’humanité, car il y a là un moyen thérapeutique incomparable que n’égale, dans bien des cas, aucun traitement empirique employé par la médecine officielle. » [104
Si Lakhovsky est catégorique sur ce sujet c’est non pas seulement parce qu’il a entendu et est témoin de nombreux cas de guérison… miraculeuse comme on dit, grâce aux passes des magnétiseurs, mais il a étudié le phénomène avec des appareils de mesure disponibles à cette époque.
« Nous disposons du reste, actuellement, de tous les moyens pour mesurer le pouvoir fluidiques de chaque individu. Il existe des appareils, notamment celui de E.K. Müller, de Zürich, qui consiste essentiellement en un condensateur intercalé dans un circuit comprenant une pile et un galvanomètre. Normalement, le courant de la pile ne peut traverser le condensateur qui est isolant, mais, si l’on approche la main de ce condensateur, le fluide humain qui s’en échappe rend le diélectrique conducteur et l’on observe une déviation du galvanomètre qui, naturellement, doit être très sensible. Ces déviations sont proportionnelles au pouvoir fluidique de chaque individu. M. Müller a ainsi réussi à mesurer exactement la capacité de rayonnement de nombreux magnétiseurs. »[105
En effet les mains et particulièrement les doigts de ceux qui ont le don de magnétisme sont de véritables émetteurs [106 . D’après Lakhovsky, chacun peut faire de l’auto-massage avec ses bouts de doigts car au moins 90 % des humains sont magnétiseurs -sans le savoir. Un masseur-kinésithérapeute qui possède un don de magnétisme peut ainsi soulager ses patients plus vite que ses collègues qui n’en possèdent pas. C’est ce qui est arrivé à Lakhovsky quand il a été électrocuté par son radio-cellulo-oscillateur. Après quelques jours d’hospitalisation et des mois d’inaction son état était assez grave (ecchymose sur tout le corps, muscles paralysés ou déchirés…), il s’est adressé alors à un masseur très connu à l’époque, et au bout de huit jours il fut complètement rétabli. D’après Lakhovsky ce n’était pas le massage qui agissait mais le pouvoir fluidique remarquable du masseur [107, en d’autres termes ce masseur possède le don de guérisseur sans le savoir. Si les guérisseurs ne savent pas expliquer le résultat de leurs passes, ils ne sont pas plus ignorants que les prétendus scientifiques qui rejettent tout ce qu’ils ne comprennent pas y compris les faits observables, à cette différence près : les uns guérissent bien des maladies ou infections, ce que les autres sont incapables de faire et pourtant ces derniers les traitent de charlatans ! C’est bien ignorance et dogmatisme qui se muent en tyrannie avec comme combustibles la défense d’un corporatisme et les intérêts de carrière personnelle. Face à cette situation pour le moins aberrante, ne faut-il pas comme disent les peuples du désert, « Laisser aboyer les chiens, la caravane doit passer. » L’invention de l’OLOM date du début des années 1930, cet appareil qui a fait ses preuves du vivant de Lakhovsky, s’appuie sur sa théorie de l’oscillation cellulaire. Qui dit l’oscillation dit vibration, transmission, communication, etc. Or la science d’aujourd’hui est formelle pour dire que les ondes scalaires sont la base de la communication entre les cellules, voire entre les êtres vivants eux-mêmes. Ces ondes se propagent longitudinalement autrement dit en vortex, et non transversalement comme leurs sœurs électromagnétiques. Les ondes émises par le cerveau sont aussi de cette nature, leur vitesse peut dépasser celle de la lumière : Lakhovsky pensait qu’un récepteur, en l’occurrence un autre cerveau, peut capter instantanément les ondes émises par un cerveau, quelle que soit la distance qui sépare les deux. C’est son génie. Il était en avance sur son époque. On vient aujourd’hui, janvier 2014, d’apprendre que les scientifiques arrivent maintenant à fabriquer des appareils de type Lakhovsky à caractère thérapeutique qui fonctionnent non en très haute tension de l’ordre de 400.000 V comme les OLOM, mais en très basse tension de l’ordre de 2 à 3 V. [108 Les patients pourraient, espérons-le, trouver ce genre d’appareil plus facilement que les OLOM de Lakhovsky, mais quand on regarde le prix de l’appareil moderne fabriqué en Allemagne et déjà commercialisé en France, cela dissuade encore plus les patients que l’OLOM de Lakhovsky. En tout cas, espérons que tous les centres hospitaliers et de soins en possèdent un pour le bien des patients. Un vœux pieux ?
Les mots de la fin
Nous avons essayé de donner les grandes lignes des œuvres de Lakhovsky, inventions et découvertes, littéraires et thérapeutiques. Bien sûr que demain les théories de Lakhovsky seraient dépassées, au train où va la science mais il en a contribué à bâtir les fondements. Retenons tout de même que Lakhovsky remettait déjà à son époque en question les idées de Newton sur les forces gravitationnelles, la vitesse limite de la lumière chère à Einstein ; effectivement ces fondements scientifiques ont par la suite été remis en cause car ils n’expliquent pas d’une façon satisfaisante les mécanismes des astres, les phénomènes de rayonnement des ondes appelées aujourd’hui scalaires qui peuvent voyager à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Bien sûr que toutes ces questions passionnaient Lakhovsky parce qu’il s’aventurait aussi loin que possible dans beaucoup de domaines, à la limite du temps et de l’espace. C’est à cet égard que Lakhovsky est un génie et le sort des génies n’est pas forcément enviable eu égard à l’opinion ambiante générée par la jalousie, la méchanceté, l’égo disproportionné, etc. Nous n’avons pas la prétention de faire réhabiliter Lakhovsky car cela ne rentre pas dans le cadre de nos compétences, néanmoins nous essayons de faire connaître ses idées, ses théories à un public ouvert qui n’est pas guidé par les opinions fabriquées des milieux dominants qui étouffent toute voix discordante. Nous tenons à remettre la vérité à sa place quand elle est bafouée ou occultée pour que ceux qui sont à sa recherche ne se sentent pas seuls, pour qu’on sache que l’humanité ne ne compose pas uniquement d’esprits petits et mesquins mais d’aussi de grands esprits même si la société est rarement dirigée par ce qu’elle a de meilleur.
F I N
Phan Duc
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Bibliographie de Georges Lakhovsky
1. L’origine de la vie, préface du Prof. d’Arsonaval, Éditions Gauthier-Vilars, 1926,
2. Le Secret de la vie. Les ondes cosmiques et la radiation vitale. 2e édition revue et augmentée de « l’Origine de la vie ». Préface du professeur d’Arsonval…, Gauthier-Vilars, Paris, 1925, 261 p.
3. Contribution à l’étiologie du cancer, Éditions Gauthier-Vilars, Paris, 1927.
4. L’Universion. Préface du professeur d’Arsonval, de l’Institut, Gauthier-Vilars, Paris, 1927, 270 p.
5. La Science et le Bonheur. Longévité et immortalité par les vibrations, Éditions Gauthier-Vilars, 1930, 274 p.
6. L’Étatisme, mort des nations. Conseils à mes enfants, Éditions S.A.CL, Paris, 1931
7. L’Oscillation cellulaire. Ensemble des recherches expérimentales, G. Doin, Paris, 1931, 319 p.
8. L’Éternité, la vie et la mort, Ed. Fasquelle, Paris, 1932.
9. La Formation néoplasique et le déséquilibre oscillatoire cellulaire. Traitement du cancer par l’oscillateur à longueurs d’onde multiples. Avec 18 figures dans le texte, G. Doin, Paris, 1932.
10. La Terre et nous. Illustré de 19 gravures, dont 9 hors texte, Ed. Fasquelle, Paris, 1933.
11. L’Oscillateur à longueurs d’onde multiples, 1934, 58 p.
12. La Cabale : histoire d’une découverte, l’oscillation cellulaire, Éd. D. Goin, 1934.
13. La Matière, Éd. D. Goin, Paris, 1934.
14. Le Racisme et l’orchestre universel, Éd. F. Alcan, Paris, 1934.
15. La Crise, ses causes et remèdes, Paris, S.A.C.L., 1935, 47 p.
16. Le Grand problème, Éd. F. Alcan, Paris, 1935, 159 p.
17. La Nature et ses merveilles : T.S.F., autosuggestion, homéopathie, magnétisme animal, radiesthésie, Éd. Hachette, 1936, 214 p.
18. De Moscou à Madrid. Le paradoxe de la démocratie, Éd. S.A.CL, Paris, 1937
19. Radiations et ondes. Sources de notre vie, Éditions S.A.CL, Paris, 1937, 80 p.
20. Longévité. L’art de vivre vieux sans souffrir, Paris, Hachette, 1938, 208 p.
21. La Peau, filtre de santé, Paris, Éditions S.A.C.L., 1939, 48 p.
22. La Civilisation et la folie raciste, New York, Éditions de la Maison française, (s. d.), 223 p.
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Les rééditions récentes :
– J.B.G., Œuvres, Réédition intégrale, Paris, 1979.
– Sciences libres : L’oscillateur à longueur d’onde multiples, 2010, 58 p.
– Sciences libres : L’oscillation cellulaire. Ensemble des recherches expérimentales, 2010, 319 p.
– Éditions Énergeia, La Terre et nous, 2013, 175 p.
– Éditions Énergeia, La matière, 2014, 188 p.
– Éditions Énergeia, Le racisme et l’orchestre universel, 2014, 144 p.
– Éditions Energeia, La cabale. Histoire d’une découverte (L’oscillation cellulaire). 2016, 170 p.
Et peut-être bien d’autres qui nous échappent.
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Notes :
[76]. La science et le bonheur, op.cit., p. 5.
[77]. Ce néologisme a été forgé par Lakhovsky pour les besoins de la cause : cette notion sera abordée plus bas.
[78]. La science et le bonheur, op.cit., p. 11.
[79]. Ibid. p. 7.
Les Vietnamiens trouveront sans doute dans cette liste de centenaires à travers l’histoire dressée par Lakhovsky un nouveau souffle créditant la réalité de la dynastie légendaire de Hồng Bàng (2879 – 257 av. JC) dont descendent les 18 rois Hùng. En moyenne chacun de ces 18 rois et les deux fondateurs auraient vécu cent trente et un ans sur cette période.
[80]. Écoutons Lakhovsky qui raconte cette mésaventure : « … J’ai été moi-même victime de la malveillance et de la jalousie au cours de mes travaux. Dans l’un des laboratoires où j’expérimentais mes circuits oscillants sur des souris inoculées de sarcome, j’avais disposé des circuits oscillants autour de l’un des bocaux en verre contenant des souris inoculées, l’autre bocal sans circuits renfermant les témoins également inoculés. Les expériences suivaient leur cours normal et au bout d’un mois tous les témoins étaient morts tandis que parmi les souris traitées trois étaient guéries et vingt-sept sur le point de guérir.
Un lundi matin, en arrivant au laboratoire, je constatai avec stupeur que mes souris étaient toutes mortes empoisonnées. Tout le personnel du laboratoire se récusa et stigmatisa, comme il convient, l’ignominie du procédé. Pour ne pas soulever de difficultés administratives, je n’ai pas voulu donner suite à cette affaire. Mais il n’en reste pas moins que la jalousie avait fait son œuvre. », in La science et le bonheur, op.cit., p. 25-26.
[81]. La science et le bonheur, op.cit., p. 19-20.
[82]. J.-L. Portes, op. cit., p. 173
[83]. La thèse du Docteur Jean-Louis Portes donne un large aperçu sur l’ensemble des ouvrages de Lakhovsky.
[84]. Lakhovsky tient à prévenir ses lecteurs que ce professeur est un personnage fictif qu’il met en scène.
[85]. Pierre Lance, Les savants maudits, tome 3, pp. 277-278
[86].
L’Universon, pp. 5-6.
[87]. L’Universon, p. 18.
[88]. Le Grand problème, pp. 27-28.
[89]. Ibid, pp. 28-29
[90]. Ibid, pp. 25-26
[91]. Ibid., pp. 36-38.
[92]. Ibid., p. 60.
[93]. Cette partie de l’ouvrage est rédigée sous forme de conversation entre les invités de l’auteur et l’auteur autour d’un repas.
[94]. Ibid. p. 120-122.
[95]. Yves Rocard, La science et les sourciers. Baguettes, pendules, biomagnétisme, Ed. Dunod, 1996, pp. 63-64.
[96]. Fils du plus grand sourcier alpin du XIXème siècle, Alexis Mermet est né en 1866 aux Ollières en Haute Savoie, puis ordonné prêtre en 1890 et après voir occupé plusieurs fonctions de vicaire en France, il est « excorporé » en Suisse dans les années 1900, où nous le retrouvons à Seiry où il entreprend la construction de l’église grâce aux dons que lui procure son talent de sourcier. [Cette note est empruntée au site http://www.lesamisdelaradiesthesie.fr/insolite.php.]
L’abbé Mermet est membre fondateur de l’Association des Amis de la Radiesthésie créée par l’abbé Bouly à Lille le 29 décembre 1929. L’abbé Mermet est auteur de Comment j’opère, édité en 1935, très grand classique de la radiesthésie. Cet ouvrage vient d’être réédité en 2010 aux Éditions Exergue. Il a aussi donné son nom à un modèle de pendule, celui qui est creux permettant d’y mettre des échantillons de métaux.
[97]. La Nature et ses merveilles, Librairie Hachette, 1936, p. 171
[98]. Y. Rocard, op.cit., p. 64.
[99]. Radiesthésistes très célèbre dans ces années, voir note 95 ci-dessus.
[100]. La nature et ses merveilles, op.cit. pp. 158-166.
[101]. Cette association regroupe en son sein entre autres, des ingénieurs, des médecins, des polytechniciens, des savants, des membres de l’Institut, tels que le professeur d’Arsonval, les docteurs Foveau de Courmelles, Jules Regnault et Leprince, etc.
[102]. Ibid. p. 174.
[103]. Ibid. p. 118-119.
[104]. Ibid. p. 119-124.
[105]. Lakhovsky, L’éternité, la vie, la mort, Fasquelle Éditeurs, p. 97
[106]. Les travaux récents d’Yves Rocard font apparaître d’autres centres de récepteurs magnétiques tels que les arcades sourcilières, les coudes, les genoux, les talons, l’arrière du crâne, etc., Y. Rocard, op.cit. p. 95-98.
[107]. Ibid. p. 98-99.
[108].Voir : Nexus, n° 90 jan-fév 2014, pp. 64-72 :
– Alexandre Rougé, « Ondes scalaires, clés du vivant » &
– Hervé Janecek, « Nous sommes des machines à énergie libre »
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