Sur le site du Sénat le rapport sur les dérives sectaires est ainsi présenté : « La commission d’enquête livre son constat et formule 41 propositions après 72 auditions au cours desquelles elle a entendu associations de victimes, professionnels de santé, experts et représentants d’autorités sanitaires ainsi que des principales administrations concernées. Elle a aussi souhaité entendre des représentants d’organismes et d’associations faisant la promotion de pratiques thérapeutiques sur lesquelles son attention a été alertée. »
Ce rapport qui a été adopté à l’unanimité [1] des présents le 2 avril puis remis au président du Sénat et enregistré le 3 avril 2013, a fait l’objet d’un débat au sein du Sénat le 11 juin dernier.
Ceux ou celles qui souhaitent connaître ce rapport en détails comme la composition de la commission, l’examen du rapport, les auditions, etc., peuvent aller le télécharger directement sur le site du Sénat. Pour notre part, faute de temps, nous ne faisons que le parcourir en en relevant les aspects les plus inquiétants : sa dérive dictatoriale. Au nom de l’ordre public, de l’ordre social, au nom des patients donc des citoyens, on formule des recommandations ou des propositions sans être allé au fond du problème, ni donner la parole aux citoyens, les premiers concernés. L’un des membres de la commission va jusqu’à se soustraire de la responsabilité en disant : « A ce stade, le rapport ne fait qu’une suggestion, il ne décide de rien. [2] ». Cette réflexion hallucinante de la part d’un élu ressemble à une scène de lapidation où l’un des participants se cache après y avoir participé. Imaginons la portée des propositions énumérées dans ce rapport si elles sont appliquées !
Ce rapport est un réquisitoire en règle ! On a déjà en tête des suspects, des pratiques suspectes, on cherche à confirmer les idées reçues en faisant peur avec des histoires abracadabrantes.
D’abord sur la méthode : la médecine conventionnelle est présentée comme victime dans un « combat à armes inégales : les promesses de la magie contre la rigueur de la pensée rationnelle » [3]. Cette vision réductrice, partielle et partiale, teintée de mauvaise foi rappelle aussi des procès politiques dans les régimes totalitaires, ou l’Inquisition qui, sans aucun remords, et au nom d’un dogme, a jeté au brasier par centaines de milliers des êtres humains accusés de sorcellerie. C’est encore et toujours les tenants du pouvoir qui accusent, avant de punir et détruire des destins et des vies d’une petite minorité dérangeante, au nom de l’ordre public, et en l’occurrence pas au nom d’un ordre professionnel quelconque. Ici comme dans des thrillers, il suffit de se poser la question : « À qui profite le crime » pour avoir une idée sur le commanditaire.
Cette commission cherche à faire peur avec des cas sensationnels même si elle peine à trouver des victimes de sectes ou de thérapies alternatives, ou même des personnes en danger. C’est dans ce but de faire peur qu’elle ressasse le cas de l’Ordre du Temple Solaire qui d’après la version officielle a provoqué des suicides collectifs de ses membres en 1995, alors que les tenants et aboutissants de cette affaire demandent à être mis en lumière. En 2005, l’avocat Jean-Pierre Joseph a bien sonné l’alarme dans une interview en disant que cette affaire est très suspecte car elle impliquait le monde de la finance, la politique, l’immobilier, le blanchiment d’argent sale pour ne pas dire la mafia. Tout a été orchestré dans le moindre détail à tel point qu’on « découvrit » que les « suicidés » ont tous été criblés de balles dans le dos puis grillés au lance-flamme ! Tout récemment, il y un mois le psychosociologue et psychothérapeute, Christian Cotten, président-fondateur de Politique de Vie revient sur cette affaire trouble dans son communiqué de presse en s’adressant à l’ancien secrétaire général de l’Élysée et ancien ministre de l’intérieur du quinquennat précédent, Claude Guéant. Il n’est pas du tout établi que les crimes qui sont attribués à l’Ordre du temple solaire soient commis par cette secte [4].
Les sectes, combien de bataillons ?
Le cas du « présumé gourou » Robert Le Dinh est bien sûr du pain béni. Rappelons brièvement que Le Dinh a été arrêté pour motif de dérive sectaire sur dénonciation d’un couple de disciples. De la garde à vue à la détention, le « gourou » fut accusé à la Cour d’assises de l’Ariège de « viol », « agressions sexuelles, y compris sur des mineures », d’ »hypnose mentale » (NouvelObs), de « manipulation et d’emprise mentale » (La Dépêche). Une des principales plaignantes, Isabelle Lorenzato, dit avoir été violée pendant 22 ans par Robert Le Dinh, c’est-à-dire depuis son arrivée dans le « groupe » à 19 ans avec son mari ! Et c’est la parole de l’une contre celle de l’autre. Mais dans un climat antisecte, l’UNADFI soutenue par la Miviludes, s’est constituée partie civile, où « l’émotionnel l’emporte sur la Justice de la preuve », on condamne « le gourou » bien entendu. Mais très curieusement (ou hypocritement?) on a entendu l’avocate générale souligner « qu’elle ne venait pas requérir « contre une secte », une « philosophie » ou « une croyance » dans le respect des « deux principes fondateurs de la liberté de conscience et de la liberté religieuse » mais contre « un homme » [5] ».
Le « gourou total » Robert Le Dinh s’est trouvé finalement avec une condamnation de 10 ans par la Cour d’assises de la Haute-Garonne pour « agressions sexuelles aggravées ». D’après les avocats de Robert Le Dinh « La secte est aujourd’hui abandonnée, elle n’existe pas. Il n’y a plus rien de l’idée de secte, tant sur la manipulation mentale pour obtenir des faveurs sexuelles que sur la même manipulation mentale pour obtenir de l’argent ». Soulignons simplement que Le Dinh a été arrêté avec chef d’inculpation de dérive sectaire, à la fin du procès, il n’y a plus de dérives sectaires, plus question de sectes, en toute logique, le présumé coupable aurait dû être relâché ! Mais non. Au cours de sa détention, les choses ont évolué ! Allez comprendre les arcanes de la Justice !
La commission a aussi rapporté le cas de Mme B. reconnue victime, sous l’emprise pendant douze ans d’un psychopathe, un petit malin qui vit aux dépens des autres. Elle est finalement sauvée par son frère venu l’aider. Mais avant d’en arriver là, la famille de Mme B. a alerté le procureur de la République qui n’a pas donné suite car Mme B. est majeure donc consentante [6] ; une plainte a même été déposée par la famille, classée sans suite là aussi ! Pourquoi la Justice n’est-elle pas intervenue à temps pour sauver une personne en danger vivant dans une «petite épicerie de la manipulation mentale», alors qu’elle a été par deux fois alertée ? Bien sûr que la Justice est infaillible ! « Le gourou a été condamné à quatre ans de détention » sur la base du dossier rassemblé par l’avocat de la victime, dans lequel la violence physique et sexuelle était mise sur le tapis. De l’autre côté « le gourou total » Le Dinh a été condamné à 10 ans sur simple dénonciation d’une personne comme on vient de le voir. La Justice a décidément des logiques que le profane a du mal à suivre car ça lui donne des maux de tête.
Un autre cas fut rapporté par la commission : l’affaire des reclus de Monflanquin qui s’est avérée une affaire d’escroquerie dont l’instigateur, Thierry Tilly, nommé aussi « gourou » fut condamné à 10 ans de prison ferme dont 5 ans de privations des droits civiques et civils pour avoir dépouillé une famille aristocratique du sud-ouest [7].
Voilà l’état des lieux brossé par la commission sénatoriale.
Le président de la Miviludes, M. Serge Blisko estime à 400 le nombre de « pratiques étranges » dont la liste complète serait très impressionnante. Voici un extrait de cette liste :
Acupuncture, Aromathérapie, Bioénergie, Biomagnétisme, Biorésonance, Diététique chinoise, Digitopuncture, Feng Shui, Géobiologie, Guérisseur, Homéopathie, Hydrothérapie, Hypnose, Kinésiologie, Kinésithérapie, Magnétisme, Manupuncture coréenne, Médecine ayurvédique, Médecine traditionnelle chinoise, Musicothérapie, Naturopathie, Ostéopathie, Phytothérapie, Psychothérapie, Qi Cong, Radiesthésie, Reiki, Relaxation, Sage-femme libérale, Shiatsu, Yoga, etc. Le nombre de pratiquants de toutes ces thérapies s’élèverait à 15.000 [8].
Comme méthode, on commence par ameuter tout le monde dont le pouvoir public et des collectivités en disant qu’il y a un « danger » [9], et pour faire peur on montre du doigt l’exemple le plus terrifiant (mais qui reste à être élucidé) et quelques suspects condamnés ou non, puis on donne la liste des thérapies suspectes, l’amalgame et la « magie manipulatrice » fait le reste : ces thérapies représentent un danger pour la santé publique !
Si la Commission sénatoriale observe qu’il règne une confusion dans les rangs des contestataires de la médecine conventionnelle du fait de l’utilisation des termes tels que : »médecine traditionnelle », « médecine alternative », « médecine douce », « médecine parallèle », etc., elle ne s’est pas donné la peine d’appliquer cette rigueur à elle même, car la médecine conventionnelle est nommée tantôt « médecine traditionnelle », tantôt « médecine classique », tantôt « médecine traditionnelle occidentale ». En parlant des médecines douces, alternatives ou traditionnelles quand elles sont d’origine étrangères (comme l’acupuncture qui est une branche de médecine traditionnelle chinoise, ou la médecine ayurvédique), la Commission déclare : « La terminologie « médecine traditionnelle » est d’autant plus inadaptée que la notion de médecin suppose de s’appuyer sur la recherche, l’innovation et le progrès scientifique qui ne sont pas nécessairement du ressort de ces traditions. » On part de « la médecine traditionnelle » on dérive vers la notion de « médecin » , et d’autre part on suppose qu’une tradition ne peut qu’être figée dans le temps comme une momie. Les anthropologues apprécieront cette affirmation gratuite et spontanée ! Si la commission est logique avec elle-même, elle doit abandonner l’appellation « médecine traditionnelle » de la médecine conventionnelle.
Cette médecine toute puissante se réclame de la science, soit. « Mais ces contestations sont paradoxales car la médecine, dans la mesure où elle est une science, se construit justement sur la remise en cause de ses présupposés et s’ouvre depuis toujours aux critiques qui lui sont adressées » [10]. La médecine conventionnelle est ouverte aux critiques dit-on, il suffit de voir le nombre de médecins menacés ou rayés par le Conseil de l’Ordre et interdits d’exercer leurs professions, comme le suggère encore le Rapport, pour apprécier cette ouverture aux critiques. C’est à l’instigation de cette médecine conventionnelle qu’on continue à faire disparaître à coups de réglementations ou de mesures administratives, des pratiques et des savoirs traditionnels légués par des générations anciennes qu’on appelle par commodité la « médecine traditionnelle » et qui relève des connaissances empiriques, comme en matière de plantes médicinales par exemple. Mais ceci n’est nullement une hypocrisie, c’est simplement du double langage ! À ce qu’on sache, le double langage n’est pas un délit ni un crime, c’est simplement une virtuosité d’un esprit … malsain.
Le langage de la guerre
Question langage, celui utilisé dans ce rapport relève de l’art… de faire la guerre : « propagande », « tentative de déstabilisation », « cyberpatrouille », « attaques », « menaces », « réprimer avec une sévérité particulière », « que les pouvoirs publics réagissent énergiquement », « combat à armes inégales », etc. Il s’agit bien de mener la guerre contre les insoumis qui refusent le monopole d’une corporation ayant pignon sur rue, autrement dit les premiers concernés et lucides se dressent contre une volonté dictatoriale : « Si vous ne faites pas comme nous vous êtes contre nous ! » À ce qu’on sache, on n’a encore entendu ou vu aucun représentant, ou adepte, etc. d’une thérapie quelconque menacer des médecins conventionnés en leur dictant de quitter la médecine conventionnelle pour le rejoindre ! Ce qui se passe c’est plutôt l’inverse : le Conseil de l’Ordre des médecins menace ses confrères de les rayer de l’Ordre s’ils n’abandonnent pas leurs méthodes non reconnues, le pouvoir public stigmatise et intimide les pratiquants de thérapies alternatives en les faisant passer pour des sectes, et on sait ce qui pourra arriver au tribunal avec de telles accusations ! Cette volonté hégémonique sonne mal avec la liberté pour les citoyens de choisir la thérapie qui leur convient, pour les thérapeutes alternatifs d’exercer leur profession tout simplement, elle appauvrit les connaissances humaines pour les réduire à une seule pratique. Si les résultats des thérapies alternatives, douces, parallèles, etc. sont scrutés à la loupe, (malheur à celui qui échoue à guérir un malade) est-ce qu’on en exige avec autant de zèle des médecins conventionnés ? Ces derniers ne sont nullement sanctionnés pour leurs résultats soient-ils catastrophiques. D’un côté si le malade décède, c’est la faute de ses maladies, de l’autre c’est la faute du thérapeute ! Que fait-on des erreurs médicales ? Mais il n’y a aucun parti pris ! On est guidé par l’objectivité, par la science ! Et blablabla, blablabla !
Comme il n’existe pas de définition de la secte en droit français, la commission sénatoriale adopte une terminologie plus floue de « dérive sectaire » dont les contours dépendent de celui qui l’utilise. C’est bien pratique, comme la guerre préventive. On se retrouve donc devant une situation qui, selon le Rapport, met en danger des individus, mais reste insaisissable car mal définie. Pour y remédier on a recours à des « faisceaux d’indices », des « effets produits » sur des victimes, ou des « critères », qui appliqués à d’autres domaines, feront tomber ces derniers automatiquement dans la « dérive sectaire ». Parmi « les neuf critères d’emprise mentale exposés par M. le Professeur Parquet » [11], on trouve par exemple : « adhésion et allégeance inconditionnelle, affective, comportementale, intellectuelle, morale et sociale à une personne, un groupe ou une institution ». Si la Commission devait appliquer ce critère à un militaire de l’armée, un militant zélé d’un parti politique ou un croyant de l’Église, elle obtiendrait obligatoirement le résultat attendu : celui qui relève des mouvements sectaires. L’armée, le parti politique en question et l’Église seraient passibles de dérives sectaires ! Prenons un autre critère : « impossibilité de se remettre en cause et de promouvoir un changement ». Dans l’état actuel des choses est-ce qu’on peut vraiment dire que le Conseil de l’Ordre des médecins, la Commission elle-même, la Miviludes sont capables de se remettre en cause ? Sinon, ils sont susceptibles eux-aussi d’être accusés de « dérive sectaire »…Voilà les accusateurs qui se retrouvent accusés par leurs propres accusations ! On peut objecter que ces critères ne sont pas ceux de la Commission mais d’une personne, le Professeur Parquet, ceci dit, la Commission les a fait siens en les intégrant dans son rapport.
Passons maintenant au « faisceau d’indices » (de dérive sectaire) que la Commission a découvert sans l’aide de personne cette fois. Nous trouvons par exemple :
- « les atteintes à l’intégrité physique (on se demande vraiment si les sectes ou les thérapies stigmatisées ne charcutent pas leurs adeptes, les victimes, ceux qui les font vivre, soulignés par nous…) ;
- le discours plus ou moins antisocial ;
- les troubles à l’ordre public ;
- l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;
- les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics. »
À la lecture de ces passages identificateurs, on reste sur notre soif de savoir quand est-ce qu’il y a dérive sectaire : est-ce quand l’ensemble des « critères », ou « des faisceaux d’indices », ou « effets produits sur les victimes » est vérifié, ou bien il suffit qu’un des faisceaux, des indices ou des critères soit constaté ou vérifié pour identifier un groupe ou un individu, une pratique thérapeutique à une dérive sectaire ou thérapeutique ? Là aussi c’est le flou caractéristique de la paresse d’esprit qui domine. Là aussi, le flou rendrait le travail de l’enquêteur plus confortable, comme c’est ni oui ni non, ni le contraire, tout devient possible, il suffit de l’interpréter comme on veut.
En tout cas, avec les « faisceaux d’indices » on passe à un autre registre, celui de l’ennemi public. Et c’est ce qui est sous-entendu qui nous effraie : un discours antisocial peut être assimilé à une dérive sectaire, par conséquent délictueux, passible de peines. Cela veut dire aussi que pour être tranquille, il vaut mieux s’abstenir de critiquer la société quelle qu’elle soit sous peine de sanctions, de peines, etc. On dérive bien vers un état autoritaire ou dictatorial car toute critique devient intolérable. Le « faisceau d’indices » intitulé « les troubles à l’ordre public » n’est pas non plus rassurant car la commission se passe d’explications pour assimiler, associer « les dérives sectaires » aux troubles à l’ordre public. Il suffit de l’affirmer ! C’est la porte ouverte à toutes les dérives, dictatoriales comprises. Le « faisceau d’indices » de « l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels » n’est pas à prendre à la légère. La Commission ne s’est pas donné beaucoup de peine, là non plus, pour définir ce que veut dire exactement un « détournement des circuits économiques traditionnels ». De quoi s’agit-il ? Les circuits économiques traditionnels, on voit à peu près ce que c’est, mais le détournement de ce circuit ? On fait du trafic de médicaments ? On vend aux Chinois, aux Russes, à Cuba des produits des firmes pharmaceutiques françaises destinés aux hôpitaux ? Les charlatans guérissent leurs victimes avec des médicaments vendus en pharmacie ? On est passé de la manipulation mentale, du charlatanisme au trafic ? Là c’est plus que flou, on se demande ce que c’est que ce « détournement des circuits économiques traditionnels ». En tout cas l’odeur de l’argent est parvenue jusqu’au nez de la commission ! Il y a sans aucun doute des groupes ou des ordres professionnels qui voient la pratique des thérapies alternatives comme une menace à leur commerce lucratif ! Leur monopole risque de se fragiliser. Ils sont bien prévoyants car à l’heure actuelle où les industries se délocalisent les unes après les autres, le petit commerce est démantelé par les gros centres de distribution, les chômeurs sont de plus en plus nombreux à se demander ce qui les attend dans leur proche avenir, mais à l’heure où la crise sévit, on voit des pharmacies qui grandissent dans de petites villes de province, et chaque matin des vieux gavés de médicaments y font la queue pour leurs rations prescrites. Mais ce n’est pas de la « consommation ». Par contre, le fait qu’une large partie de la population se tourne vers des médecines traditionnelles est déjà souligné par la commission comme de la consommation [12]. Une source professionnelle au Québec estime que 95 % des antibiotiques sont prescrits inutilement [13] ! Suite aux restructurations-rationalisations, on gère les hôpitaux comme on gère une entreprise : les patients deviennent les clients, on ampute un organe comme on change un élément du moteur d’une voiture, l’humain est traité comme un objet [14]. C’est pourquoi certains qualifient la médecine conventionnelle de « médecine de garagiste », une médecine déshumanisée.
Les questions gênantes
Au lieu de se pencher sur les vrais problèmes et de trouver des solutions, on préfère chercher des boucs émissaires pour leur faire endosser la responsabilité des maux.
Voici quelques questions fondamentales que la Commission et l’Ordre des médecins font l’économie de se poser et d’y trouver de vraies solutions :
- Pourquoi les gens se détournent de la médecine conventionnelle ?
- Qu’est-ce qui ne va pas dans la pratique de cette « science » ?
- Pourquoi certains n’hésitent pas à payer plus cher en allant voir un homéopathe, non conventionné, au lieu de s’adresser à leur médecin qui leur prescrirait des médicaments plus ou moins remboursés ?
- Malgré des sommes colossales englouties dans la recherche sur le cancer depuis des dizaines et des dizaines d’années, a-t-on fait des progrès dans le traitement des malades sans parler de la guérison ?
- L’Ordre des médecins est-il capable de se remettre en cause sur les pratiques médicales ou campe-t-il sur sa position comme les vulgaires sectaires incapables « de se remettre en cause et de promouvoir un changement » ?
À ces questions fondamentales il faut ajouter le constat effrayant pour la santé publique :
- En France chaque année 150.000 hospitalisations sont liées à des accidents médicamenteux, et de 13 à 18.000 morts sont provoquées par des médicaments [15];
- La France est en tête en Europe dans la consommation de psychotropes (tranquillisants, somnifères, neuroleptiques, antidépresseurs, etc.) [16] ;
- La France est le premier pays consommateur de pesticides dans l’Union européenne, et le second dans le monde [17] ;
- Au bout de 20 ans de recherches, trois médecins australiens: Graeme Morgan, Robyn Ward & Michael Baton publient un article dans une revue spécialisée [18], où l’on apprend qu’en Australie, sur les 10.661 personnes atteintes du cancer du sein et traitées par la chimiothérapie, seulement 164 personnes ont survécu pendant cinq ans. [L’article] « étudie les données d’études cliniques avec chimiothérapie au cours des 20 dernières années en Australie et aux USA. Le résultat est tout simplement consternant. En ce qui concerne la survie au bout de 5 ans, et bien qu’en Australie seuls 2,3 % des patients tirent profit d’une chimiothérapie et qu’aux USA, il n’y en ait que 2,1 %, on continue malgré cela à proposer ces mêmes thérapies aux patients cancéreux.
Que fait l’Ordre des médecins avec ce constat, avec ces questions ? Chercher les coupables chez les sectes, chez les thérapeutes farfelus ?
Que les choses soient bien claires. Il n’est nullement question ici de protéger les charlatans qui doivent exister dans toutes les professions, y compris chez les politiques. Mais il faut arrêter la politique de deux poids deux mesures. Arrêter de crier au loup quand on est soi-même un loup ! Arrêter de noyer son chien en disant qu’il a la rage. Arrêter de diaboliser un groupe en s’appuyant sur le pouvoir, sinon cela relèvera de la pensée unique stérilisante, du terrorisme médical.
À supposer que les sectes attirent certains à la recherche de quelque chose. Mais avant de rejoindre une secte il faut déjà quitter son milieu d’origine. Si celui-ci a failli, n’a rien à proposer à celui qui est à la recherche d’un sens de la vie, il ne faut pas venir accuser une tierce personne d’en proposer un. On ne quitte pas sa famille, un endroit, un milieu dans lequel on se sent bien, on est heureux, on le quitte car on s’y sent mal, on n’y trouve pas sa place. Que fait la société pour les gens qui n’y trouvent pas leur place ? Il n’y a qu’à regarder le nombre de SDF qui grossit d’année en année sans que cela gêne personne parmi ceux qui ont des responsabilités dans les affaires publiques et sociales. Déjà il est plus facile d’intervenir dans le domaine matériel, mais RIEN ! On ne soigne pas les causes, le mal-être, l’absurdité d’une vie en cage, d’une consommation frénétique de produits frelatés, le ressentiment d’une vie de labeur suivie d’un rejet à la retraite, etc., mais on criminalise celui qui propose des solutions alternatives. Accuser et incriminer l’homme avec qui l’épouse s’en va relève de l’enfantillage. Les sectes n’auraient pas trouvé leur place dans une société où les gens se sentent bien, heureux ! Est-ce qu’on peut dire que la société moderne avec sa médecine scientifique, etc. génère du bonheur, de la solidarité, de la fraternité, de l’humanité ? La déshumanisation est en marche, le rouleau compresseur est à l’oeuvre et celui qui s’écarte de son chemin devient l’homme à abattre. Voilà où en est la société !
Médecine de santé & médecine de maladies
À propos de l’homéopathie, on peut lire ceci dans le rapport de la commission : « La recherche est donc consubstantielle à la médecine française. Or l’homéopathie et l’acupuncture sont pratiquées depuis le début du XIXe siècle dans notre pays : après deux siècles d’usage en Occident, l’absence de preuve de leur efficacité ne tient donc pas à l’absence de possibilité de recherches, mais à l’impossibilité de les évaluer de manière satisfaisante. » [19] C’est de la cécité, de l’aveuglement d’avoir déclaré cette contre-vérité, il faudrait ajouter pour les autres citoyens la réponse à cette question : qui estime que l’homéopathie ou l’acupuncture sont impossibles à évaluer de manière satisfaisante, à part leurs détracteurs ?
En passant, la commission rappelle ironiquement qu’ « En France, chacun se souvient de la triste hypothèse de la « mémoire de l’eau » qui, destinée à justifier l’efficacité des hautes dilutions homéopathiques, affecta fortement la réputation et la carrière de Jacques Benveniste, parce qu’elle était fondée sur des expériences non reproductibles à ce jour.» [20] Cette affaire, comme bien d’autres qui touchent à la science et donc à la médecine, relève du dogme et non de la science. Quand la science a besoin du service d’un illusionniste pour trancher, bonjour la clairvoyance ! Bonjour la science ! Quand on a affaire aux croyants, aux dogmatiques, la foi écrase les faits. Ceux qui ont poursuivi les travaux du malheureux chercheur n’ont rien trouvé à redire, d’autres sont allés encore plus loin dans la même direction. [21]
Puisque la médecine chinoise à été mise à l’index au même titre que d’autres thérapies sans qu’on sache pourquoi, sans que la commission trouve un seul argument ou un seul délit imputable à cette pratique, arrêtons un instant pour faire une petite comparaison entre cette médecine millénaire et la médecine conventionnelle occidentale. En cas de maladie, la médecine traditionnelle chinoise en cherche les causes, fait un diagnostic pour connaître l’état général du malade en dialoguant avec lui avant de lui prescrire un remède personnalisé qui est à base de plantes médicinales dans la plupart des cas [22]. Avec la médecine conventionnelle occidentale, une fois le diagnostic établi, on se contente de lui prescrire un médicament standard, le même pour tout le monde qu’on soit jeune ou vieux, homme ou femme, fort ou faible, etc., et de surcroît ce médicament est fabriqué industriellement à base d’éléments chimiques de synthèse, c’est de l’industrialisation de la médecine. En cas de cancer du sein par exemple, la médecine conventionnelle occidentale sort facilement son bistouri pour enlever ce qu’elle croit être le mal. Mais ce qu’on voit n’est que le symptôme du mal et non le mal lui-même. Alors que la médecine traditionnelle chinoise recourt à des remèdes pour faire disparaître les causes mêmes du mal, elle s’attaque aux causes et non aux symptômes. Éteindre un incendie avec des moyens aussi sophistiqués soient-ils, ne fait pas disparaître ses causes. Les remèdes de la pharmacopée chinoise ont été étudiés depuis des siècles voire des millénaires pour éviter les effets secondaires : un principe actif est toujours accompagné d’un autre élément qui pourrait le cas échéant le tempérer, et ce qui vient tempérer est à son tour contrôlé par un autre principe qui l’empêche de faire tout foirer, etc. Les remèdes doivent obéir aux lois qui les régissent. Alors qu’à l’heure actuelle, lors d’une opération délicate ou d’une chimiothérapie lourde, le patient qui vient se faire soigner le foie par exemple, peut se retrouver avec la tête d’un fémur décalcifié ! Si on pose la question au médecin ou au chirurgien pour savoir pourquoi, on obtiendrait comme réponse du genre : ce sont des « complications » post-opératoires, un euphémisme pour ne pas reconnaître les effets secondaires produits par la méthode du garagiste. Le malade est venu se faire soigner le foie mais il se retrouve en prime avec un fémur qui se décalcifie, alors une deuxième opération qui n’a rien à voir avec le foie, au frais de la sécu. Que demande le peuple ?
Soyez malades, on s’occupe du reste ! La médecine conventionnelle occidentale dite scientifique s’englue encore dans un marécage des effets secondaires, que d’autres thérapies, notamment la médecine chinoise, ont résolu depuis des lustres. Autrefois en Chine, le médecin personnel de l’empereur avait pour tâche de le maintenir en bonne santé. Le jour où le souverain tombait malade, c’était mauvais signe pour son médecin. Car c’est une médecine de santé et non de maladies comme celle pratiquée à l’heure actuelle en Occident. Voilà des réalités qui ne plaisent pas aux tenants de la médecine conventionnelle.
Les seins d’Angelina Jolie
Récemment, le cas de l’actrice Angelina Jolie à qui on a conseillé de se faire amputer les deux seins pour prévenir un cancer du sein est à ce titre symbolique et symptomatique : comme si pour éviter un éventuel accident de voiture on détruit la voiture ! Quelle prévention et quelle science ! Bien sûr ce n’est pas de la publicité pour la médecine de garagiste dans la prévention du cancer ! Bien sûr on ne pourra pas dire que l’actrice aurait eu un cancer du sein car elle n’aura plus de sein, par contre est-ce qu’on est sûr qu’elle n’aura pas de cancer du tout ? Et son cancer de l’ovaire estimé à 50 % sur lequel on a fait l’impasse [23]. Saluons la cohérence médicale ! À la place de cette médecine de charcuterie, on aurait pu lui conseiller d’autres thérapies moins agressive et respectueuse de l’intégrité du corps humain : les produits Beljanski, le 714-X du biologiste Gaston Naessens ou la méthode Lakhovsky, entre autres, auraient pu faire quelque chose sans que le chirurgien ait eu à sortir son bistouri. Mais ces méthodes-là n’ont pas droit de cité dans le milieu médical conventionnel aux États-Unis où la chimiothérapie et la chirurgie règnent en maîtres. En France ce n’est pas mieux, peut-être pire, d’ailleurs Beljanski a été traité de secte le jour où le GIGN, forte de 180 membres, est venu arrêter ce chercheur de 73 ans en hélicoptère comme s’il s’agissait d’un bandit de grand chemin ; et ses produits ont été torpillés. Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres, parait-il.
Pour terminer ce petit compte rendu, jetons un coup d’oeil sur quelques unes des propositions de la commission : c’est révélateur et il y a de quoi se poser bien des questions :
- Interdire de faire état de leur titre de docteur aux médecins, dentistes et pharmaciens radiés par leur Ordre et renforcer la coordination internationale, et en premier lieu européenne, en matière d’interdiction d’exercice des praticiens radiés par leur Ordre national.
- Appeler les procureurs de la République à porter une attention particulière aux suites à donner aux plaintes et signalements s’inscrivant potentiellement dans un contexte sectaire (circulaire du ministère de la justice), notamment lorsqu’ils sont déposés par des proches des victimes.
- Renforcer le statut de la Miviludes, qui reposerait sur un fondement législatif accordant une immunité encadrée à son président, dans le cadre du rapport qu’il remet chaque année au Premier ministre.
- Recommander que le CSA exerce une vigilance particulière pour que les défenseurs de pratiques sectaires ou thérapeutiques dénuées de fondement scientifique ne puissent s’exprimer dans les médias sans que la contradiction leur soit apportée.
- Permettre aux enquêteurs de la cyberpatrouille de la Gendarmerie nationale de mener des investigations sous pseudonyme.
- Corriger la fiche ROME K 1103 (« développement personnel et bien-être de la personne »), en concertation avec la DGEFP et la Miviludes, pour en extraire certains métiers potentiellement dangereux.
- Rendre obligatoire un contrôle médical annuel par un médecin assermenté pour les enfants de plus de six ans scolarisés à domicile ou dans des établissements hors contrat.
- S’assurer que les programmes de l’enseignement secondaire, tant au collège qu’au lycée, intègrent une sensibilisation aux dérives thérapeutiques et sectaires.
- L’annexe 2 donne la liste des actions à cibler en priorité, qui correspondent au code ROME1 K1103 : aromathérapie, iridologie, bioénergie, fasciathérapie, naturopathie, reiki, etc.
En 2006, la commission d’enquête sur « l’enfance volée » a déjà fait des propositions allant dans ce sens :
- Concernant l’instruction à domicile, définir précisément les conditions de ce choix, exiger le recours aux instruments pédagogiques offerts par le Cned ou par les organismes privés d’enseignement à distance déclarés, limiter l’instruction à domicile à deux familles et rendre effectif le contrôle annuel de ses modalités ;
- Renforcer le régime d’agrément des organismes de soutien scolaire ;
rendre obligatoire un contrôle annuel par la médecine scolaire pour les enfants de plus de 6 ans ; - Unifier les régimes de sanction pour les parents refusant de vacciner leurs enfants ;
- Passer outre le refus des parents en cas de refus de transfusion sanguine sur leur enfant ;
- Permettre aux grands-parents d’un enfant de saisir directement la justice lorsque la santé, la sécurité ou la moralité de l’enfant est en danger.
Il serait trop fastidieux de commenter toutes ces propositions. N’oublions pas que le rapport est le résultat d’enquêtes d’une commission composée de 21 sénateurs qui ont travaillé pendant des mois avec des moyens à la hauteur des enjeux. Le tome 1 contient 318 pages, et le tome 2 (les auditions) 677 pages. Nous tenons cependant à souligner quelques aspects qui nous semblent révélateurs de la volonté hégémonique et de l’attitude dictatoriale de la commission.
Pour un historien, ce rapport n’est pas délimité dans le temps, il perd la moitié de sa valeur : si on veut étudier l’évolution du phénomène sectaire, c’est impossible. On n’a aucun chiffre précis sur les victimes de dérives sectaires d’une année, d’une organisation, d’une région, etc. Il n’y a ni commencement ni fin. Libre donc aux enquêteurs, utilisateurs d’interpréter ! C’est donc un rapport atemporel, ou bien il est valable pour tous les temps. L’absence de délimitation dans le temps installe le sujet dans le présent permanent, dans la durée. On crée un antécédent pour l’ancrer dans les esprits. Une volonté de manipulation ou une carence méthodologique !
En 2012, l’ancien président de la Miviludes, Georges Fenech, a été condamné par la justice pour diffamation envers une association citée dans le rapport pour 2009. Pour éviter ce « dérapage » et c’est un euphémisme, la commission n’a rien trouvé de mieux que de protéger d’une immunité le président en exercice contre toute attaque. Voilà où nous en sommes. Un esprit sain aurait encadré l’exercice du président pour éviter des dérapages diffamatoires faciles qui nuiraient à l’institution, au lieu de cela on le protège d’une immunité : c’est la porte ouverte à tout : abus, diffamation, désinformation, accusation gratuite avec intention de nuire à autrui. Allez, foncez, vous avez le feu vert de l’Administration, de la loi, la loi d’une société malade, une société de malades.
* * * * *
Notes
[1] Même si les Écologistes n’ont pas approuvé ce rapport, leur représentante, Mme Lipietz, vice-présidente de la commission a présenté plusieurs amendements qui ont été rejetés dont « L’amendement n° 34 qui tend à rendre possible d’assortir la radiation de l’ordre par une sanction pénale consistant à retirer le titre de docteur. »
[2] Rapport, p. 224.
[3] Ibid., pp. 87, 94.
[4] Des éléments de cette affaire sont mises en ligne sur le site de Politique de vie :
– Communiqué de presse du 4 juillet 2001
– Citation directe des 40 menteurs devant le TGI
– De l’affaire Schuller à l’Ordre du Temple Solaire
– Charlie et les 40 menteurs : suite
[5] Affaire du « présumé gourou » Robert Lé Dinh
[6] Rapport, op.cit., p. 598.
[7] http://www.lefigaro.fr/
[8] Rapport, op.cit., p. 35.
[9] Sur le site du Sénat on parle de « la santé en danger », dans le rapport le mot danger revient régulièrement seul ou sous autres formulations: http://www.senat.fr/
[10] Rapport, op.cit., p. 94.
[11] Ibid., p. 240.
[12] Ibid., p. 78.
[13] Ghislaine Lanctôt, La mafia médicale. Comment s’en sortir en vie et retrouver santé et prospérité, Édité par l’auteure, 2002, nouvelle édition, p. 65.
[14] Voir la Lettre ouverte du Dr. Nicole Delepine au ministre de la Santé dans laquelle le pratiquant sonne l’alarme d’une médecine à la dérive aux risques des patients : http://www.nicoledelepine.fr/message-nicoledelepine.php
[15] http://www.ouvertures.net/
[16] http://www.pourlascience.fr/
[17] Voir : – http://www.senat.fr/
– http://www.agoravox.fr/
[18] « The contribution of Cytotoxic Chemotherapy to 5-year Survival in Adult Malignancies » in Clinical Oncology, 2004 Dec;16(8):549-60.
[19] Rapport, p. 92.
[20] Ibid. p. 93.
[21] Voir :
– les travaux de Masaru Emoto, entre autres, Les messages cachés de l’eau, Guy Trédaniel Editeur, 2004, 159 p.
– Le documentaire Water. Le pouvoir secret de l’eau, Éditions Jupiter Communications, qui donne la parole aux chercheurs actuels « sur l’eau (ignorée par les médias) qui font le point théorique sur cet élément indispensable qui constitue 99 % de nos molécules ».
[22] Les minéraux font également partie de la composition d’un remède mais c’est moins fréquent.
[23] Avant l’opération, les médecins estimaient la probabilité pour l’actrice d’avoir un cancer du sein est de 87 % et celui de l’ovaire à 50 %.
[24] Sources : http://www.santenatureinnovation.com/
* * * * *
Crédits Illustrations
– unadfi : http://lille-art.com/
– oms_corruption: http://www.next-up.org/
– irradié : http://www.agoravox.fr/
– buste de médicaments : http://www.mondialisation.ca/
– big pharma & odm : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/
– petit médicament : http://www.terresacree.org/
– vaccin : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/
* * * * *
Article intéressant, merci 🙂