Le nouveau Dossier du Canard enchaîné vient de sortir à la mi-juillet : il est consacré à la future candidate du FN, fille de son père, aux élections présidentielles. En publiant ce numéro Le Canard garde toujours une longueur d’avance sur l’opinion en rassemblant des informations sur Marine Le Pen qui a le vent en poupe dans les sondages.
Le Canard se donne ainsi le beau rôle d’avertir l’opinion sur le possible danger de se retrouver devant un face à face, entre les deux tours, la candidate du FN affrontant un autre candidat venant de la droite (Sarkozy) ou celui issu de la gauche (Aubry ?), tout en gagnant de l’argent puisque le numéro est en vente à 5,35 €. Le Canard n’est pas une entreprise philanthropique, ça tout le monde le sait : on ne va pas publier à perte un numéro soit-il garant de la bonne conscience !
Mais en cognant sur le FN à une époque sensible, on risque de se retrouver avec des effets contraires à l’attente : une partie de l’opinion, révoltée de voir un parti ridiculisé et diabolisé, pourrait lui apporter des voix. Cet aspect pervers du principe d’action-réaction n’échappe sans doute pas aux analyses fines du Canard, on se demande ainsi quelles sont ses intentions quand il publie ce numéro à l’approche des élections présidentielles ? Le Canard est-il gagné par le machiavélisme ou c’est simplement l’expression d’un professionnalisme qui se borne à « informer » sans se préoccuper des conséquences de ses actes ? Après moi le déluge…. L’individualisme n’est pas étranger à ceux issus de la mouvance anarchiste, parait-il. Passons.
En feuilletant le Dossier on tombe sur un article en une pleine page et demie à la « gloire » des « complotistes » qui, dit Le Canard, « sont partout, et jamais très loin de l’extrême droite ». Et de fournir la preuve de cette allégation qui n’a pas d’autre fonction que celle d’accusation gratuite et assassine : Thierry Meyssan. En trois mots et quatre mouvements de plume Le Canard est capable d’insinuer que Thierry Meyssan est passé dans le camp de l’extrême droite pour avoir voyagé avec Dieudonné en 2006 au Liban « flanqué, entre autres, d’Alain Soral (futur FN) et de Marc Robert (ex FN), tout en chantant les louanges de Bruno Gollnisch, qu’il « respecte à la fois comme homme et comme élu du peuple« ». Un peu plus loin, Dieudonné est devenu « l’ex-amuseur ». À notre connaissance Dieudonné qui a rempli le Zénith en 2008 sans avoir fait aucune publicité car toutes les médias lui ont barré la route comme un seul homme, n’a pas encore dit au revoir à son public. Le Canard a sans doute voulu enterrer l’amuseur public, du moins socialement, parce qu’il n’est pas à son goût !
N’étant pas spécialiste de l’extrême droite, relevons simplement qu’Alain Soral n’est plus actuellement au FN, ce que le Canard a omis de signaler, il a signalé ce qui l’arrange, la moitié de la vérité, l’autre moitié il l’a simplement avalée. On peut toujours compter sur Le Canard pour être informé !
Autre allégation trouvée dans ce papier sur les « complotistes » : l’Association Reopen 911 est vue à la fête de l’Huma avec les Éditions Demi-Lune qui publient Thierry Meyssan ! Voilà ce genre d’amalgame et de raccourci qui finit par se mordre la queue : les « complotistes » sont pas loin de l’extrême droite (thèse du Canard), on les voit même à la Fête de l’Huma (antithèse ?) à moins que la Fête de l’Huma soit financée par le FN, c’est de la foutaise !
Sinon l’article en entier est un ensemble de ramassis, de raccourcis et d’amalgames sans aucune preuve pour conforter les choses dites, il est fait pour nuire ! Passons sur les autres aspects évoqués sinon il faudrait un roman pour répliquer point par point. Passons sur les approximations telles que la Commission Trilatérale, le Council on Foreign Relations et le groupe Bilderberg appelés tous les trois des think tank. De mémoire, Le Canard n’a jamais parlé du groupe de Bilderberg resté confidentiel jusqu’à ces dernières années avant que l’Internet s’en mêle. C’est vrai que Le Canard n’aime pas Internet où tout le monde peut s’exprimer, informer les autres sans son aval, sans l’aval des maîtres de la pensée unique et à sens unique. Quel grand esprit ! Moi seul ai le droit d’informer parce que je suis journaliste. Alors faites votre travail comme il faut et on vous respectera, et inversement si votre travail est bâclé le respect ne sera pas au rendez-vous. Si vous vous contentez d’étaler vos opinions et vos jugements à défaut de recherches et d’investigations, de vous donner le rôle de procureur, alors ne soyez pas surpris qu’on vous réserve du mépris.
Quant à Thierry Meyssan dont la photo figure en bonne place dans l’article, on peut se demander ce qu’il a fait au Canard pour que celui-ci s’acharne sur lui comme ça. Rien à notre connaissance, Thierry Meyssan n’a jamais mis en cause Le Canard qui, sans doute par solidarité corporatiste, n’a pas digéré son Effroyable imposture, sa thèse sur le 11 septembre qui devient non seulement de plus en plus populaire dans le monde entier mais crédible et une évidence grâce aux travaux des citoyens états-uniens et ceux de par le monde qui ont apporté pièce sur pièce au dossier face auquel la version officielle du 11 septembre est d’un mauvais comique qui ne fait rire que les ignares. On se demande comment il est encore possible que les gens dont la fonction est d’informer les autres croient encore à la version officielle du 11 septembre servie par l’Administration états-unienne et présentée dans un rapport qui enterre plutôt l’affaire que de la mettre en lumière ? C’est une version obscurantiste faite pour crétiniser les gens, et les journalistes gobent, y compris ceux du Canard, à moins que cela relève de la mauvaise foi ! Voilà où nous en sommes. Sur cette question ultra-sensible du 11 septembre, tous les médias parlent d’une seule voix, celle des États-Unis de Bush-fils, mais cela ne relève pas de la pensée unique, ce n’est pas de la conspiration ! Puisque c’est le Soleil qui tourne autour de la Terre, ceux qui pensent le contraire doivent aller au bûcher ! C’aurait été le sort réservé aux « conspirationnistes » à une certaine époque. Le Canard fait figure d’exception ? La preuve, il accuse simplement Thierry Meyssan d’être « conspirationniste », comme le font tous les médias. On aurait aimé :
- que Le Canard informe aussi ses lecteurs sur les menaces qui pesaient sur la personne de Thierry Meyssan après le changement de locataire de l’Élysée en 2007 : il a dû s’expatrier au Moyen-Orient pour échapper à la menace de mort proférée sur lui ;
- que Le Canard informe ses lecteurs sur les menaces de mort qui pesaient sur Jimmy Walter qui n’a rien fait d’autre que de réclamer la vérité sur le 11 septembre et qui soutient le mouvement pour la vérité sur le 11 septembre. Ce citoyen états-unien a fini par se réfugier dans la « vieille Europe » pour avoir la vie sauve ;
- voir Le Canard voler aux États-Unis pour apporter des preuves de ce qu’il dit au lieu de hurler avec les loups sans avancer la moindre preuve du contraire ;
- que Le Canard lise les ouvrages édités par les Éditions Demi-Lune avant de les incriminer comme le font les suiveurs écervelés. Oui, il faut saluer le courage de ceux qui prennent le risque de publier des ouvrages qui vont à l’encontre de la pensée unique dans un contexte idéologique qui leur est très défavorable, et n’ayant pour seul but que celui de rétablir la vérité trop longtemps déformée.
Une dernière question au Canard et à ceux qui partagent ses opinions autrement dit aux tenants de la pensée unique : si la vérité est du côté de ceux qui soutiennent la version officielle du 11 septembre, de quoi ont-ils peur, pourquoi ont-ils peur quand leurs antagonistes ne font que la réclamer ?
En lisant ce papier, on croirait lire un des nombreux billets de Caroline Fourest, autre pourfendeur de Thierry Meyssan et des « complotistes ». En tout cas les loups se reconnaissent entre eux, comme Dieu reconnaît ses chiens.
Un lecteur du Canard de longue date nous a confié qu’il avait arrêté d’acheter le journal quand celui-ci s’est rangé du côté des caricaturistes de Mahomet, s’est complu à diaboliser le président iranien Ahmadinejad, et à ridiculiser Thierry Meyssan sans apporter la moindre preuve.
D’ailleurs on n’a pas vu l’ombre du Canard dans le procès intenté contre le président de RACCFC (Rassemblement des auditeurs contre la Casse de France Culture) accusé d’injures envers « Mme Clauzet Laure, épouse Veinstein dite Laure Adler [1] » pour un dessin satirique, pas de trace non plus dans ses colonnes. Dans d’autres circonstances Le Canard aurait ouvert son bec pour crier haut et fort : « Liberté d’expression ». Cette liberté est en fait très sélective chez Messieurs les Canards comme chez d’autres journaux. Le Canard s’intéresse à la culture paraît-il. Que France Culture soit démantelée pour devenir une radio comme une autre, Le Canard s’en bat les ailes !
Alors gardien de la liberté d’expression ou chien de garde ? Seul Le Canard peut répondre à cette question existentielle. La plupart des lecteurs de cet hebdo ignorent sans doute qu’un de ses membres, David Fontaine pour ne pas le citer, fait partie des Young Leaders français de la French-American Foundation, une officine atlantiste où se retrouvent aussi bien Nicolas Bazire, Alain Juppé, Jérome Clément, Jean-Marie Colombani, Alain Minc, Lacques Toubon, Valérie Pécresse, que Christine Ockrent, François Hollande, Jean-Noel Jeaneney, Laurent Joffrin, Bernard Guetta, Sylvie Kauffmann, Alain Richard pour ne citer que les plus connus. Peut-être ceci explique cela.
Notes :
[1] Patrick Broguière, France Culture. La destruction programmée d’une université populaire, Éditions Delga, 2007, p.94.