Archives mensuelles : juillet 2016

Manou – Manès – Minos – Mosès

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« Quand la durée de la dissolution, dit Manou, fut à son terme, alors le Seigneur existant par  lui-même, qui n’est pas à la portée des sens  externes, rendant perceptibles ce monde avec  les cinq éléments, et les autres principes  resplendissant de l’éclat le plus pur, parut et développa la nature. » 

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

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Pour montrer que « l’Inde a été le foyer générateur de toutes les religions du monde ancien », Jacolliot s’est attaché à le démontrer en s’appuyant sur des textes sanskrits anciens, en étudiant les traditions religieuses, philosophiques, morales, l’histoire, la langue, les arts et les monuments et les vestiges de l’Inde antique.
Nous voici en première étape : le premier législateur Manou a inspiré par la suite d’autres législateurs des contrées lointaines principalement l’Asie mineure, l’Égypte, la Grèce, et à certains égards la Perse.

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Un homme donne à l’Inde des lois politiques et religieuses, et il s’appelle Manou.
Le législateur égyptien reçoit le nom de Manès.
Un Crétois se rend en Égypte pour étudier les institutions dont il veut doter son pays, et l’histoire conserve son souvenir sous le nom de Minos.
Enfin le libérateur de la caste asservie des Hébreux fonde une société nouvelle, et se nomme Mosès.
Manou, Manès, Minos, Mosès, ces quatre noms dominent le monde ancien tout entier; ils apparaissent au berceau de quatre peuples différents, venant jouer le même rôle, entourés de la même auréole mystérieuse, tous quatre législateurs et grands-prêtres, tous quatre fondant des sociétés sacerdotales et théocratiques.
Qu’ils aient procédé les uns des autres, que Manou ait été leur précurseur, cela ne peut faire l’ombre d’un doute, en présence de la similitude des noms et de l’identité des institutions qu’ils ont créées.
En sanscrit, Manou signifie l’homme par excellence, le législateur.
Manès, Minos et Mosès ne proviennent-ils pas de la même racine sanscrite? Ces noms n’accusent-ils pas une origine unique et incontestable, et dont on ne peut attribuer les variations, bien légères du reste, de la prononciation et de l’écriture , qu’aux langues égyptienne, grecque et hébraïque, qui toutes trois, en s’emparant de ce nom primitif de Manou , devaient nécessairement l’écrire avec des changements appropriés à leur génie et à leurs formes particulières ? Lire la suite

Krishna & le Christ : qui procède de qui ? (suite)

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Controverse entre un indianiste catholique et Jacolliot

« Tout le monde sait que les Évangiles n‘ont été écrits ni par Jésus-Christ ni par les apôtres, mais longtemps après, par des inconnus, qui, jugeant bien qu‘on ne les croirait pas sur des choses qu’ils n’avaient pas vues, mirent à la tête de leurs récits des noms d’apôtres ou d’hommes apostoliques contemporains… » (FAUSTE, savant manichéen du IIIè siècle.)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

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Telle est la théorie imaginée au siècle dernier par les pères jésuites dans l’Inde; théorie que tous les indianistes catholiques soutiennent aujourd’hui avec cet ensemble que l’on connaît, toutes les fois que les intérêts de Rome sont en jeu ; et ici le cas n’est pas mince, il s’agit simplement, pour toutes les branches du christianisme, d’être ou de ne pas être, – et M. Textor de Ravisi pose dès le début carrément la question :
Est-ce le brahmanisme qui a emprunté au christianisme le couronnement de son édifice, le culte de Jésus—Christ?
Est-ce au contraire le christianisme qui a ses origines dans le brahmanisme, dans le culte de Christna? Lire la suite

Krishna & le Christ : qui procède de qui ?

vignetteControverse entre un indianiste catholique et Jacolliot

« Ce n’est pas la vérité qui est difficile à trouver, c’est l’hypocrisie scientifique et religieuse qui n’est pas facile à déraciner. » Louis Jacolliot (1837-1890)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

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Pour mieux connaître Jacolliot et ses oeuvres nous continuons de mettre en ligne des extraits qui nous éclairent sur sa méthode et sa façon de voir les choses. Cette fois, nous retranscrivons une controverse entre Jacolliot et un de ses contradicteurs, l’indianiste catholique Textor de Ravisi qui a séjourné de longues années en Inde puisqu’il était gouverneur de Karical pendant 10 ans. Suite à la parution de La Bible dans l’Inde de Jacolliot en 1869, de Ravisi a réagi en publiant une petite brochure pour contester les thèses de Jacolliot. Celui-ci n’a pas choisi un adversaire facile, comme il l’a dit, mais un spécialiste, dirions-nous aujourd’hui, qui connaît son terrain.
Dans cette controverse, Jacolliot laisse d’abord la parole à son contradicteur de Ravisi avant de lui répondre dans la seconde partie que nous publierons très prochainement.

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Il y a plus : cette hypocrisie a toujours à son service l’arme de Basile, et elle s’en sert prudemment, silencieusement et avec tant d’habileté par les mille voix de ses adeptes, que les esprits les plus libres, les plus indépendants s’arrêtent parfois intimidée, en se demandant: Où est le vrai, où est le faux? et ils cessent de combattre, attendant qu’une éclaircie dans l’orage leur indique la route à suivre… Le résultat est obtenu, c’est tout ce qu’a voulu la science officielle et la coterie religieuse.
N’ai-je pas vu plusieurs publicistes de notre temps, vieux champions de la liberté scientifique et religieuse, n’oser rendre compte de mon dernier volume Les Fils de Dieu, ne sachant que répondre aux sourdes attaques qui montaient jusqu’à eux? Lire la suite

Jacolliot indianiste par passion

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« Les rois cherchent la guerre comme les mouches recherchent les ulcères; les méchants ne se plaisent que dans les querelles; l’honnête homme fuit les rois, les mouches et les méchants. » (Sagesse indienne)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

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Nous avons, dans nos dernières publications, présenté Louis Jacolliot (1837-1890) à travers des extraits de ses ouvrages. Avant de publier d’autres traductions de textes indiens découverts par notre chercheur, notamment la version indienne de la Genèse, du déluge, etc., nous tenons à présenter à nos lecteurs-internautes le point de vue de Jacolliot sur les recherches menées par des Occidentaux en Inde en matière d’histoire et de civilisation, sa méthode d’approche qui n’a rien à envier à nos méthodes actuelles à plus d’un siècle de distance. Tout anthropologue ou ethnologue en particulier, doit connaître son terrain pour être pris au sérieux, et pour connaître son terrain il faut avoir fait du terrain : partir pour la terre étrangère, y vivre avec le peuple étudié, apprendre sa langue, sa culture matérielle et idéelle, etc. Ces aspects nous semblent évidents mais ce n’était pas le cas au XIXe siècle où bien des « savants » ont déclaré : « J’ai tout lu sur … » sans jamais sortir de leur bureau. Lire la suite