Archives mensuelles : octobre 2016

Naissance de l’homme : Adima – Héva – L’île de Ceylan (Srilanka)

vignette
« Nulle part ici-bas on ne voit une action quelconque (accomplie) par un homme sans désir : car tout ce qu’on fait a pour mobile le désir. » (Les lois de Manou)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

* * * * *

Promenez-vous dans toute la pointe orientale de l’Inde et dans l’île de Ceylan, où la tradition s’est conservée, dans toute sa pureté, interrogez l’Indou dans son humble paillote, ou le brahme dans le temple, tous vous rediront cette légende de la création de l’homme, telle que nous allons la relater ici d’après le Véda. Dans le Bagaveda-Gita, Christna la rappelle en quelques paroles à son disciple et fidèle collaborateur Ardjouna, et à peu près dans les mêmes termes que les Livres sacrés.
Les passages entre guillemets sont de simples traductions du texte.
La terre était couverte de fleurs, les arbres ployaient sous les fruits, des milliers d’animaux prenaient, leurs ébats dans les plaines et dans les airs, les éléphants blancs se promenaient paisiblement sous l’ombrage des forêts gigantesques, et Brahma comprit que le moment était venu de créer l’homme qui devait habiter ce séjour.
Il tira de la grande âme, de la pure essence un germe de vie, dont il anima deux corps qu’il fit mâle et femelle, c’est-à-dire propre à la reproduction, comme les plantes et les animaux, et il leur donna l’ahancara, c’est-à-dire la conscience et la parole, ce qui les rendit supérieurs à tout ce qui avait déjà été créé, mais inférieurs aux Devas et à Dieu.
Il distingua l’homme par la force, la taille et la majesté, et le nomma Adima (en sanscrit le premier homme). Lire la suite

Zeus – Iezeus – Isis – Jésus

vignette« Poussé par le désir de créer (qui est en Brahmâ), l’Esprit opère la création et produit l’éther auquel on reconnaît la propriété du son. L’éther en se transformant donne naissance à l’air, pur, puissant, véhicule de toutes les odeurs, auquel on attribue la propriété de la tangibilité. Puis l’air en se transformant donne naissance à la lumière brillante, qui éclaire et dissipe les ténèbres : on lui reconnaît la propriété de la couleur. La lumière en se transformant (donne naissance à) l’eau qui a pour propriété la saveur; de l’eau (provient) la terre qui a pour propriété l’odeur : telle est la création à l’origine. » (Les lois de Manou)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

* * * * *

De même que les quatre législateurs dont nous avons parlé, Manou, Manès, Minos et Moses, dominent la société antique tout entière, de même ces quatre noms, Zeus, Iezeus, Isis, Jésus, sont à la tête de toutes les traditions religieuses des temps anciens et modernes.
Zeus, en sanscrit, signifie le Dieu par excellence; c’est l’épithète de Brahma, non agissant, irrévélé avant la création. Ce nom renferme en lui tous les attributs de l’Être suprême : Brahma-Vischnou-Siva.
Cette expression de Zeus fut admise sans le moindre changement par les Grecs; pour eux elle représente également Dieu dans sa pure essence, dans son existence mystique ; quand il sort de son repos et se révèle par l’action, l’Être suprême reçoit de la mythologie grecque le nom de Zeus-pater, c’est-à-dire Jupiter, Dieu père, créateur, maître du ciel et des hommes.
Le latin, adoptant ce mot sanscrit et grec de Zeus, ne lui fit subir qu’une légère modification d’écriture, et ce nom de Zeus devint Deus, d’où nous avons tiré nous-mêmes notre expression de Dieu, avec une signification identique à celle adoptée par les anciens.
Dieu est, en effet, dans l’idée chrétienne, le nom de l’Être symbolique, réunissant en lui tous les attributs des trois personnes de la Trinité : le Père, le Fils, le Saint-Esprit.
Ainsi, ce nom de Dieu, dans son origine grammaticale, c’est-à-dire dans son étymologie, aussi bien que dans le sens figuré qu’on y attache, n’est qu’un legs du sanscrit, qu’une tradition indoue. De Zeus, les Grecs firent aussi Théos. Cette seconde expression s’éloignait peu de la première, car si nous avons rendu par notre ‘th’ le ‘z’ un peu aspiré du sanscrit et le ‘thêta’ du grec, en suivant les règles de prononciation de ces deux langues, nous lirions Zéos, plutôt que Théos. Le ‘th’ grec n’est qu’un ‘z’ fort et aspiré.
Du Zeus sanscrit est né également le Jéhova des Hébreux, qui signifie celui qui existe par lui-même, copie évidente de la définition de l’Être suprême par Manou, livre Ier, sloca 6 : « Le Seigneur existant par lui-même, et qui n’est pas à la portée des sens externes. » Lire la suite

Quelques preuves particulières de l’influence indoue par l’Égypte sur la société hébraïque

vignette

« Toi seul en effet, ô Seigneur, tu connais les effets, la vraie nature et le but de cet ordre universel (établi par) l’Être existant de lui-même, inconcevable et insondable. » (Les lois de Manou)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

* * * * *

Les mœurs et coutumes de la Judée rappellent tellement celles de l’Inde qu’elles suffiraient à elles seules pour soulever tous les doutes que l’on pourrait conserver sur la colonisation du monde ancien par des émigrations venues de l’Indoustan.
Nous avons vu les grands principes de cette vieille civilisation dominer la Perse, l’Égypte, la Grèce et Rome : la Judée va nous montrer la même influence jusque dans les moindres détails de son organisation sociale. Nous cueillerons au hasard et sans ordre parmi ces nombreux points de contact et ces ressemblances, si frappantes qu’il est impossible de ne pas affirmer plus vigoureusement encore cette unité d’origine de tous les peuples de l’antiquité, que nous avons, dès les premières pages de ce livre, posée presque comme un axiome. Lire la suite

Impossibilité de l’influence biblique sur le monde ancien

vignette

« Nous saurons un jour que toutes les traditions antiques, défigurées par l’émigration et la légende, appartiennent à l’histoire de l’Inde. » Eugène Burnouf (1801-1852)

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

* * * * *

Quelques écrivains catholiques, dans un enthousiasme que je comprends, ont voulu faire de Moïse l’initiateur des peuples anciens.
On pourrait, je crois, sans grand danger, ne pas faire à cette opinion l’honneur d’une discussion ; les hommes sérieux et nourris de l’antiquité seront de cet avis. Cependant, un semblant d’objection peut naître de cette prétention.
Voyons donc ce qu’elle vaut.
Je comprends qu’une grande nation, l’empire romain, par exemple, puisse faire accepter son influence aux peuples qu’elle soumet à ses lois par la conquête. Je comprends qu’un petit peuple, les Athéniens, par exemple, arrive, par le développement extraordinaire de son génie artistique, de son génie littéraire, philosophique et moral, à servir de modèle à ses successeurs dans cette grande voie du progrès qui sillonne le monde et ne connaît pas de nationalités. En effet, on n’effacera pas de la scène du monde civilisé les siècles de Périclès et d’Auguste. Lire la suite

Les parias d’Égypte et Moïse

vignette
« Si l’homme descend de l’homme, le corollaire fatal de cette vérité est de faire procéder les nations d’autres nations plus anciennes. » Louis Jacolliot (1837 – 1890), La Bible dans l’Inde.

Afin de rendre la lecture plus fluide, nous insérons au début de chaque article des liens de cette série inédite d’une vingtaine d’extraits de plusieurs ouvrages sur l’origine du christianisme et ses rapports avec les anciennes religions de l’Inde, bref une comparaison de la Bible avec les anciens textes sanscrits. C’était l’oeuvre de Louis Jacolliot (1837 – 1890), magistrat français aux Indes au temps de la colonisation.

* * * * *

Nous voici arrivés au point capital de notre œuvre ; sur ce terrain brûlant, où nous allons courageusement attaquer toutes les superstitions, toutes les absurdités que le judaïsme a léguées à nos sociétés modernes, nous apporterons un esprit de critique impartial et ferme, dégagé de tous systèmes et de toute croyance imposée, et n’ayant de respect que pour la vérité.
Les choses dont nous repousserons les impossibilités dans le présent, nous en repousserons les impossibilités dans le passé.
Toutes les fois que le merveilleux sera en lutte avec la raison, nous lui demanderons ses preuves, au même titre que ses partisans les exigent eux-mêmes de la raison.
Quand nous rencontrerons l’absurde, nous lui dirons simplement : Tu es absurde, et nous passerons.
L’homme n’a changé ni dans sa forme corporelle, ni dans ses facultés, et s’il admet comme vrai dans les temps anciens et fabuleux ce qui le ferait sourire de pitié aujourd’hui, c’est qu’il n’a pas le courage d’une opinion franche et raisonnée, et qu’il ne sait se défaire du bagage de fables dont on s’est plu à lui obscurcir l’intelligence dès le berceau.
Nous comprenons parfaitement pourquoi les intolérances modernes se réunissent pour lancer toutes leurs foudres sur la raison, et anathématiser ou excommunier ses conquêtes. C’est que du jour où le libre arbitre deviendrait la seule loi reconnue par toutes les consciences, leur règne finirait par l’impossibilité où elles se trouveraient d’expliquer les contes, les légendes et les pratiques mystérieuses qui font leur force.
Lire la suite