Bulletin du 4 novembre 2011

Sans équivoque

« Wall Street c’est l’omerta… Les seuls bénéficiaires de la crise sont ceux qui l’ont provoquée et ils n’accepteront jamais de vous parler…Vous voulez que je vous dise explicitement, eh bien, comme tous ceux qui travaillent ici, je suis profondément indifférent aux réalités que vous évoquez [les effets de la crise sur l’économie, l’emploi, paupérisation des masses…]. C’est le problème des politiques. Je vais vous révéler quelque chose : ici nous sommes toujours gagnants… Propos d’un vice-président d’une grande banque d’investissements de Wall Street recueilli par Éric Laurent, La face cachée des banques, Plon, 2011, p. 61.

Édito

Les jours se suivent et les crises se ressemblent. Dans les années 1980 l’Argentine était l’élève choyée des institutions monétaires (BM, FMI…) puisque ce pays a procédé à toutes les réformes qu’elles lui avaient suggérées (privatisations de services publics, libéralisation de l’économie, endettement, compression des effectifs de l’appareil d’État, etc.). Malgré toutes ces recommandations, l’Argentine se trouva en crise, ce fut l’explosion puis le chaos dans la deuxième moitié des années 1990. Les créanciers, eux, s’en lavèrent les mains.

Depuis deux ans la Grèce a appliqué les consignes strictes de l’Union européenne pour pouvoir bénéficier de ses prêts. Et la Grèce se trouve aujourd’hui au bord de la faillite, dernière étape avant l’explosion sociale et la crise totale. Le premier ministre Papandréou a tenté de retarder cette crise en proposant un référendum. Mal lui en a pris : c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. L’Europe lui a tiré les oreilles et lui a intimé l’ordre de revenir sur sa décision de remettre ce choix au peuple grec. Le message est clair : les affaires importantes de la nation ne doivent pas être décidées par le peuple mais par leurs représentants. Si quelqu’un a encore des illusions sur la démocratie réelle de l’Union européenne, il en trouve dans cet épisode de crise grecque une belle illustration.

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  • La justice états-unienne : interview de Glenn Greenwald, auteur de With Liberty and Justice for Some : How the Law is Used to Destroy Equality and Protect the Powerful (Avec la liberté et la justice pour certains : Comment le droit est utilisé pour détruire l’égalité et protéger les puissants) réalisée par Amy Goodman, présentarice de la télévision citoyenne Democracy Now !, et Nermeen Shaikh.

Brèves

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2 réflexions au sujet de « Bulletin du 4 novembre 2011 »

  1. Gitano

    La vidéo sur la City de Londres nous rappelle qu’une fois de plus, la réalité dépasse la fiction…

  2. bagan

    Pauvres Grecs.
    Mais, si on dit toujours que la Grèce antique a inventé la démocratie, ce qui est faux, là,le peuple grec actuel va peut-être inventer quelque chose qui s’en rapprochera. On ne prive pas impunément un peuple d’un référendum.

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