Sans concession

« Sans doute, c’est une nation qui n’a pas de coeur. Ils ont réduit en esclavage certains de leur peuple – oui, des esclaves! Nous n’avons jamais cru qu’on pouvait détenir des esclaves, mais il semble que c’est ce que font ces Blancs!
Le plus grand objectif dans leur vie semble être d’acquérir des possessions – d’être riches. Ils désirent posséder le monde entier. Pendant trente ans, ils ont essayé de nous amener à leur vendre notre terre. Pour finir, le soulèvement du Minnesota en 1962 leur a tout donné, et nous avons tous été refoulés en dehors de notre beau pays.
C’est un peuple incroyable. Ils ont divisé le jour en heures, comme pour nous les lunes de l’année. En fait, ils mesurent et comptent tout. Il n’y en a pas un chez eux qui laisserai s’échapper un navet de son champ à moins d’en recevoir un bon prix. Leurs grands hommes font des festins avec beaucoup d’invités, mais lorsque la fête est finie voilà qu’on demande aux invités de payer pour ce qu’ils ont mangé, avant qu’ils ne quittent la maison…
On m’a aussi raconté, mais c’est dur à croire, que leur Grand chef (le Président) oblige chaque homme à le payer chaque année pour la terre sur laquelle il vit ainsi que pour ses biens personnels – et même pour sa propre existence! Je suis certain que nous ne pourrions pas vivre en étant soumis à une telle loi.
Pour la Guerre, ils ont des commandants et des chefs de guerre de différents grades. Les guerriers de base sont conduits comme un troupeau d’antilopes pour affronter l’ennemi. C’est à cause de cette manière de combattre – sous la contrainte et pas par courage personnel – que nous ne comptons pas nos coups sur eux. »
White Footprint (Empreinte Blanche) Sioux. In Michael Oren Fitzgerald & J. Fitzgerald, L’esprit sacré des Amérindiens, Ed. Vega, 2006, p. 41.